Le 19 janvier 1985, une intoxication au monoxyde de carbone avait lieu et quatre-vingt dix des cent cinquante personnes qui assistaient un concert au profit de la lutte contre le cancer, dans l’église de Montigny-sur-Vingeanne, furent intoxiquées par de I’ oxyde de carbone. De nos jours, les avertissements sont nombreux vis-à-vis de tels dangers, à l’époque c’était moins le cas, des incidents comme celui de Montigny ont marqué les esprits et des leçons en ont été tirées.
Témoignage d’Olivier Corberon 83ans :
« Un concert de guitare était organisé dans l’église de Montigny sur Vingeanne au profit de la recherche contre le concert. Le chauffage de l’église avait été allumé dès le début de l’après midi, ainsi que des chauffages d’appoint. Il s’agissait de catalyseurs à gaz, il me semble. Il faisait très froid en ce 21 janvier (-25° la nuit). Au cours du concert, des gens ont commencé à se trouver mal et tombent. Beaucoup de gens souffraient de maux de tête et avaient mal au cœur. Les gens sont sortis, alertés par quelqu’un qui s’est rendu compte de ce qui se passait, peut être s’agissait-il d’un pompier présent au concert. Mon épouse et moi sommes rentrés à la maison. Nous nous sommes endormis, les gendarmes sont venus nous réveiller. Nous avons rejoint le centre du village dans la voiture des gendarmes. Pompiers, ambulances et médecins étaient présents. Un véritable hôpital de campagne était installé dans le café du village. Des gens portaient un masque à oxygène, d’autres étaient allongés sur une civière. Le médecin, (le docteur Launoy de Fontaine Française) examinait les patients qui étaient allongés sur une table. Un bus fut réquisitionné (conduit par Roger Raillard), afin d’emmener les personnes souffrantes à Dijon. Les patients les plus atteints ont emmenés en ambulances. Certains furent hospitalisés, la plupart des gens rentrèrent dès le lendemain.
Marie Louise Perrier 90 ans ajoute :
«Peu avant l’entracte, quelques personnes assises dans les premiers rangs éprouvaient des douleurs à la tête, ainsi qu’une irrésistible envie de dormir.
C’est alors qu’une adolescente perdit connaissance, bientôt suivie par quatre ou cinq autres personnes. Tous ceux qui pouvaient se déplacer se précipitèrent alors à l’extérieur tandis qu’on alertait le centre de secours de Fontaine-Française.
Je suis partie en bus, j’ai été hospitalisée une journée, je me sentais mal. J’ai mis longtemps à m’en remettre, j’en ai gardé longtemps des séquelles. Selon mon cardiologue, certaines personnes réagissent plus mal que d’autres à ce genre d’intoxication. »
Témoignage de Marcel Bourguignon maire de Montigny en 1985 :
« Le récital devait avoir lieu dans la salle des fêtes, mais le froid des derniers jours et l’absence de chauffage avaient rendu ce local inutilisable. J’ai refusé de la prêter. Les organisateurs avaient donc décidé d’élire domicile dans l’église. Ils ont pensé au confort des spectateurs en faisant fonctionner le chauffage suspendu dès le début de l’après-midi. Il était prévu d’utiliser seulement celui-ci 2 heures durant, ce qui ne fut pas respecté cette fois. De plus dans le chœur 2 chauffages d’appoint ont été utilisés. Les murs étaient très froids, gelés, en se réchauffant, au contact de l’air chaud, participant à l’augmentation du taux d’humidité dans l’air, gênant ainsi la combustion et favorisant la formation du monoxyde de carbone. L’explication est claire : le chauffage n’était pas prévu pour fonctionner pendant plusieurs heures d’affilées, et l’aération s’est avérée insuffisante, d’ autant qu’il y avait beaucoup de monde dans l’église. L’oxyde de carbone, dont l’inhalation peut avoir des conséquences cardiaques et pulmonaires graves s’est accumulé, stagnant d’ abord au niveau du soi, ce qui explique pourquoi les enfants en ont été les premières victimes, puis ce gaz s’est répandu dans toute l’église. Un médecin présent fit évacuer l’édifice. Présent sur les lieux dès le début du concert, j’ai réquisitionné un bus pour transporter les malades. Ce chauffage est toujours présent, il ne fut pas remplacé, faute de moyens, une bouche d’aération a été installée. Les offices ne durant généralement guère plus d’une heure, la règle des 2 heures de chauffage d’affilée maximum est toujours scrupuleusement respectée 25 ans après, et il n’est plus question de chauffage d’appoint. »
Des mesures furent prises, après cet incident, qui aurait pu être plus grave. L’église qui a conservé le même système de chauffage n’est plus chauffée que deux heures d’affilée au maximum.