Le camp de Moloy

Il y a 5 ans, une stèle à la mémoire  de familles en majorité tsiganes internées au « camp de Moloy» a été érigée.  Sur cette stèle est située près de Labergement lès Moloy à l’orée de la réserve biologique domaniale de Moloy dans la combe desservie par la route forestière de Bellefontaine. Sur cette stèle commémorative figure l’inscription : « En ce lieu, de septembre 1941 à décembre 1942, quelque 80 personnes, pour la plupart tsiganes, et par familles entière furent internées puis transférées vers d’autres camps par le gouvernement de Vichy et Feldkommandantur. Passant souviens toi. » Joël Mangin historien précise : « Entre février 1939 et mai 1946, environ 600 000 personnes furent détenues en France dans d’innombrables camps (plus de 200 centres d’internement parsemaient le territoire). Dans notre département, de juillet 1941 à décembre 1942, environ 80 prisonniers, hommes, femmes, enfants, pour la plupart citoyens français, furent internés arbitrairement par mesure administrative et soumis au travail forcé dans le camp de Labergement-Les-Moloy avant de prendre la direction d’autres camps, en France ou en Allemagne nazie. L’histoire a totalement occulté ce camp et même des historiens spécialisés dans l’étude de cette période, en ignoraient l’existence. La raison la plus évidente de cet oubli est que ce camp a abrité surtout des nomades et que pendant des décennies, les anciens internés ont caché leur drame. Parce qu’ils avaient honte d’avoir été parqués derrière des barbelés, injuriés et méprisés par des gardes qui les détestaient, mais n’aimaient pas forcément ce qu’on leur demandait de faire. Parce que pendant longtemps, personne ne s’est penché sur leur histoire, les Tziganes n’intéressant personne et surtout pas les historiens. Parce que les gens du voyage, étant un peuple de l’oralité, n’ont jamais écrit leur histoire. » Joël Mangin ajoute : « Ce qui s’est passé à Moloy ne doit pas rester dans l’ombre, même si les faits sont encore entourés de mystères et très difficiles à entendre. Le camp de Moloy a été créé durant l’été 1941 par arrêté préfectoral dont on peut trouver la trace aux archives nationales.  Le camp est donc installé sur son terrain au lieu dit : En Cimeraux. En plus des deux baraques en bois de récupération, un bâtiment en dur et construit en maçonnerie.» De nos jours il ne reste que quelques minces vestiges de ce camp, quelques tuiles et un pilier d’entrée. Joël Mangin poursuit : « Les nomades étaient en grande majorité de nationalité française, deux familles juives étaient également internées et ce bien avant la rafle de 1942 ainsi que six Républicains espagnols, en situation irrégulière. Les conditions de travail étaient très difficiles pour les internés Les hommes travaillaient tous sous la direction des agents des Eaux et Forêts à l’abattage de bois. Les femmes assuraient la cuisine et pratiquaient des travaux de vannerie. Ce camp a été crée en marge de lois du gouvernement de Vichy. Parmi ces  témoignages,  celui de François de Menthon, garde des sceaux du gouvernement provisoire du général de Gaulle et juge au procès de Nuremberg  est capital. Ce serait l’histoire de la complicité de trois personnages : un haut fonctionnaire, un conservateur des Eaux et Forêts et un agent des services allemands, propriétaire foncier sur le secteur, qui ont profité de la loi à des fins très personnelles. Dès mai 1940, la main d’œuvre nombreuse des prisonniers indochinois n’est pas assez productive pour la rapacité des trois complices. »  Le fils d’un interné a confié à Joël Mangin : « « S’il n’y a pas eu de justice des hommes, dans cette affaire, il y a eu au moins une justice divine ». Joël Mangin peut présenter et animer un travail sur ce camp, en compagnie d’anciens internés, à destination des élèves de 3 ème ou de première.

Liens : Joël Mangin Il faut choisir son camp, Joël Mangin, éd. Ediplume, 2007

Les monuments aux morts dans le canton de Fontaine Française

 

Dans le canton de Fontaine Française, les monuments aux morts sont généralement disposés au centre des villages, non loin de l’église. Le périmètre propre à chaque édifice est délimité par une grille ou une chaine fixée à des obus. Plusieurs types de monuments existent. Le plus souvent il s’agit d’un obélisque, décoré de la croix de guerre 14-18 et d’une couronne de lauriers.  A Montigny, un poilu est sculpté au sommet d’un socle, c’est une exception dans le canton. Sur la plupart des monuments du canton est inscrite une phrase rendant hommage aux soldats morts pour la France. Ces monuments aux morts ont été érigés entre 1919 et 1922. Le monument ayant été le plus onéreux est celui de Montigny (13 400 francs) , le cout moyen a été  de 6600 francs. La population a été impliquée par le biais de tombola ou de souscription afin de réunir l’argent nécessaire. Les inaugurations ont eu lieu en présence des personnalités. Des discours ont été prononcés devant les familles des victimes en hommage aux soldats décédés durant le conflit ; leurs camarades survivants revoyant certainement en songes le visage de leurs amis morts pour la France. La moyenne d’âge des soldats morts pour la France est de 28 ans dans le canton. Il y a plusieurs morts âgés de 48 ans, le plus jeune avait 19 ans. Le pourcentage d’agriculteurs avoisine les 60%. Il n’y a pas de cadre supérieurs, de professions libérales ou intermédiaires parmi les morts. Le secteur primaire a payé un lourd tribut et le monde rural en général au cours de ce conflit. Le nombre jeunes gens célibataires morts au front était supérieur au nombre des hommes mariés cela s’explique, car le moment du mariage a été différé à cause de la guerre. Les villages du canton de Fontaine Française ont perdu environ 4% de leur population totale lors du premier conflit mondial. La démographie, la sociologie et l’économie du canton s’en sont ressenties à l’exemple de l’ensemble du territoire français.

Source: » Gravé dans le chagrin et la gloire » Mémoire réalisé par les élèves de troisième du collège Henry Berger de Fontaine Française 1998-99

De nos jours les monuments aux morts occupent un emplacement au cœur des villages à des intersections de rues. Lorsqu’ils ont été construit cela ne gênait pas la circulation, certain village ont déplacé les monuments pour sécurisé les commémorations c’est le cas de Fontaine Française en 1994. Le monument aux morts a été déplacé placé du souvenir français. A Bourberain également, le monument a été déplacé en partenariat avec le conseil général, lors de l’aménagement de la RD 960 et de la sécurisation du carrefour sensible avec la RD 28G. L’inauguration a eu lieu le 3 septembre 2010. Voir Le Bien Public du 8 septembre 2010.

inauguration des travaux de l’église de Saint Seine sur Vingeanne

Vendredi 5 novembre a eu lieu l’inauguration des travaux de l’église de Saint Seine sur Vingeanne Louis Gentilhomme maire de Saint Seine sur Vingeanne a accueilli : Rémi Delatte député de la circonscription, Isabelle Lajoux conseillère régionale, Isabelle Denis conservatrice régionale des monuments historique, Nicolas Urbano conseiller général du canton de Fontaine Française représentant François Sauvadet président du conseil général de la Cote d’or, Éric Pallot architecte en chef des monuments historique, Cyrille Vesperini capitaine de gendarmerie, Michel Borderelle président de la communauté de communes du Val de Vingeanne, des élus du canton, les artisans et les entreprises ayant participé aux travaux, et des habitants venus nombreux à cet événement.
Cette inauguration est l’aboutissement d’une démarche commencée dans les années 1990 par Henri Bouchard, poursuivie par Georges Gradelet afin de procéder à la restauration de l’église. Les travaux ont pu être financés à 95% et bénéficier du plan de relance et ont duré 14 mois. Cette restauration a coûté 697 741 € TTC, financés à 50 % par l’État, à 45 % par le conseil général de la Cote d’Or, 5 % restant à la charge de la commune de Saint Seine.
Une seconde tranche de travaux concernant le transept et le chœur de l’église est prévue.
L’église de Saint Seine a été construite à la fin du XIIème siècle à la place d’une ancienne chapelle située au sein d’une nécropole mérovingienne. Cette église a été placée sous le vocable de Séquanus évêque de Langres. Au cours des siècles, l’imposant édifice a évolué. Sa construction s’est poursuivie au XIIIème siècle. Au XIVème siècle une baie de style gothique flamboyant a été ajoutée au chevet. Après les ravages causés par le général autrichien Gallas au XVIIème siècle, des vitraux et la croix ornant le pignon ont été ajoutés. En 1760, un jubé fermait le chœur. Le porche a été démonté en 1860 et l’esplanade surplombant la route de Gray nouvellement tracée a été crée. L’église a été classée monument historique en 1913.