Les surnoms dans le canton de Fontaine Française

Dans le canton de Fontaine-Française, comme dans le monde rural en général, les surnoms donnés aux particuliers ou aux familles ont perduré jusqu’à nos jours.
Certains surnoms sont liés à un prénom : Émile devient “Mimile”, Jacques a pour diminutif “Jacquot” ou “Caco”, Léon devient “Lolon”, Georges le “Jojo”. Il est intéressant de voir que le surnom “Jojo” a subsisté avec le prénom Jordan. Il en est de même avec “Tatane”, diminutif d’Antoine qui a survécu avec le prénom Jonathan.
Dans les villages de la vallée de la Vingeanne, chaque famille avait également un surnom, et parfois même chacun de ses membres en possédait un.
Il y avait les “Princes” ou les “Marquis”, surnoms souvent liés à un orgueil supposé ou à une place occupée dans la société villageoise. “Le pape” était plutôt donné à un personnage très important, pieux et sérieux comme un pape. D’autres étaient employés afin de souligner le caractère physique ou moral d’une personne.
Transmis de génération en génération
Les “Kémas”, surnom lié à la camarde, les “Canets”, liés aux ricanements de canards, les “Diodaeve” lié au surnom dérivé de Claude. “Noreave” était le diminutif de noir, l’équivalent de “Noirot”. Celui de “Taatas”, était donné à des femmes bavardes. Ils se sont transmis de génération en génération jusqu’à la fin du siècle dernier.
D’autres sobriquets ont été donnés à titre individuel sans toutefois se transmettre, cependant ils subsistent toujours “le doguin” qui est un homme paresseux, “le Beurdot” ne fait pas attention à ces affaires, “le Marmot” est un être un peu lunaire se comportant comme un enfant. Certains surnoms comme “la youyout”, le “pâpiche” ou la “mamîche” sont liés à des tics de langage ou un défaut de prononciation. Tous ces surnoms sont précédés de l’article indéfini le ou la, typique de la région, qui se retrouvent souvent devant les noms et prénoms.

Les climats du canton de Fontaine Française

A l’heure où l’on parle des climats prestigieux de la Côte, on peut citer le canton de Française, qui, comme d’autre terroirs bourguignon, connait des appellations aux noms chantants pour ces climats. Certains d’ailleurs rappellent la présence des vignes, comme : « Les Plantes « à Mornay et à Lavilleneuve, « Ceps de vigne » à Bourberain, »Les Grandes Vignes » à Dampierre et Fley, « La Vigne Jacques » à Fontaine Française, « Derrière les Vignes  » à Lavilleneuve,  » la Vigneule », « Les vignes de Chevance » à Montigny sur Vingeanne, « Les Vignes « et « Sur les Vignes » à Pouilly, « Vignes » à Orain ou « La Vigne au François » à Saint Maurice sur Vingeanne . D’autres évoquent le passé minier de la région, « Le Bois de Mine » à Dampierre, « Le Mineroi »à Fontaine Française et à Fontenelle, et bien évidemment l’étang du Fourneau à Fontaine. »Les brûleux » ou « Les charbonnière » évoquent le charbon de bois produit dans le canton. Les qualités de terres sont évoquées comme « La Lochère  » à Saint Seine sur Vingeanne , ou « Les Herbues » ou « les Herbues Fourières ». D’autres évoquent des cultures particulières comme « La chenevière » à Orain ou des activités comme la « Combe au miel » à Saint Seine.. Les lieux humides ne sont pas oubliés comme : « La Vesvre » à Courchamp, »En Vesvres  » à saint Maurice, et « La Noue » (une source), « Les Petites Noues » à Fontaine Française. Les sources sont souvent appelées fontaines, la fontaine Saint Charles, la fontaine Cancan, la fontaine de L’Outre, la Fontaine Miraculeuse » à Saint Maurice. D’autres ont des noms guillerets comme » La Charme Sansonnet » à Fontaine Française » ou « L’Alouette » à Pouilly. D’autres sont des toponymes de mépris comme la ferme de « L’Envieuse », près de Chaume (sur le territoire de Sacquenay), « La Crotte au Chat » à Fontaine Française. Les lieux comme « Le Breuil », et le « Pâquis » à Saint Maurice notamment sont relatifs au gibier. « Le Breuil » servait de retraite au gibier et « Le Pâquis » était le lieu où il venait paitre, « Le champ à la perdrix » à Fontenelle évoque aussi le gibier, sans oublié tous les lieux-dits appelés « La Garenne ». « Les prés », « Les Preys » « La Prairie », « La grande Prairie » se retrouvent dans presque sur chaque finage de la vallée de la vallée de la Vingeanne et sont intelligibles. Les termes comme « La Corvée », « La Grande Corvée de la Romagne », « La Corvée de La Chapelle » sont termes relatifs à la corvée du seigneur, et sont généralement attribués à des terres d’excellente qualité. Des termes comme : »Creux bataille » évoquent d’anciennes batailles aujourd’hui oubliées, « Pré Morot, lieudit au sein duquel a eu lieu la bataille de Fontaine Française en 1595, a gardé son nom. Les carrières comme : « Les Groises » du nom d’un sable grossier et les tas de pierres comme : « les Meurgets » ou  « Les Lavières « ont leurs appellations selon leur nature. « La Chesnoy », « Le Grand Chêne », « Chêne Brûlé », « Le Bouloy », »L’Aulnoy », « Charmoy » « Le coin de l’Orme », « Les Ormois », « Noyer Copin », « Le Poirier Aubriot » évoquent des natures de bois ou d’arbre. « Les Essarts » évoquent les défrichements. Certains ont une étymologie obscure comme « La Violata » à Saint Maurice, peut-être dédiée au chant de « l’Inviolata », chanté autrefois à l’office dans les paroisses.