Les haies vives replantées

En cinquante ans, avec l’évolution des techniques et des pratiques agricoles et avec les remembrements, 40 % des haies ont disparu en Bourgogne. Cependant, la tendance est en train de s’inverser.
Dans la commune de Sacquenay, l’EARL des Oisoles, gérée par Gérard Méot et son fils Benoît, a entrepris, depuis dix ans, de replanter des haies.
L’agriculteur explique : « Nous travaillons en agriculture biologique, les haies permettent de favoriser la biodiversité, elles servent de refuge aux insectes, d’abris pour les oiseaux, de coupe-vent et permettent de servir de barrière aux produits phytosanitaires. Les haies sont bien acceptées et les promeneurs les apprécient.
« À Cusey, en Haute-Marne, nous avons bénéficié de l’aide des chasseurs pour l’achat des plants et nous bénéficions également d’une aide à l’entretien. Actuellement, sur l’exploitation, nous développons ce concept, nous poursuivons les plantations. Trois cents arbustes ont été plantés cette année : poiriers sauvages, pommiers sauvages et cormiers. Les années précédentes, nous avons planté des buis, des noisetiers, des églantiers, des néfliers, des prunelliers, des merisiers et des pruniers. Je privilégie les arbres à fruits afin de nourrir les oiseaux. Planter ou conserver une haie c’est un choix, nous avons planté 1,5 km de haies entre Sacquenay et Courchamp. »
De plus en plus d’agriculteurs pratiquant une agriculture conventionnelle choisissent de planter des haies, notamment dans le sud de la Haute-Marne, encouragés en cela par la Fédération de chasse. Ainsi, 8 km de haies viennent d’être plantés à Prez-sous-Lafauche (canton de Saint-Blin) sur l’exploitation de la ferme du Corroy de Pierre-Yves Eyer.
Le conseil régional de Bourgogne, dans le cadre de sa politique en faveur de la biodiversité, a décidé que la reconstitution du bocage bourguignon constituait un axe majeur de sa politique environnementale. Depuis 2005, la Région organise un appel à projets annuel afin d’encourager et soutenir des initiatives de plantation et de restauration des haies. Une étude préalable est financée à 80 % par le conseil régional de Bourgogne, les travaux de plantation de haies sont aidés de 60 à 80 %. Les travaux d’entretien sont subventionnés à 50 %, l’acquisition de matériel d’entretien est aidée à 30 % avec un plafond à 4 500 €.

Les orchidées de nos campagnes

Vers le 8 mai, dans la vallée de la Vingeanne, poussent les orchidées sauvages. Les services routiers du conseil général sont désormais au courant de cette floraison et fauchent les bas-côtés des routes après cette période.
La flore des plateaux calcaires surplombant la Vingeanne, est présente sur les prairies sèches comme le Mont Gin, la Pâturie, les Vielles Côtes et les Pierrottes à Champlitte ou les talus de bord de route notamment à Orain sur la route de Champlitte et en Montentoie, à Saint Maurice sur Vingeanne sur la route d’Orain, à Véronnes sur la route de Lux et à Bourberain sur un terrain privé sur la route de Fontaine Française. Ce sont toutes des plantes supportant la sécheresse, cette flore aime particulièrement chaleur et calcaire. Les pelouses sèches recèlent nombreuses espèces d’affinité méditerranéenne avec présence d’orchidées rares protégées et répertoriées par le Muséum d’Histoire Naturelle de paris, sont présentes l’orchis bouc (qui se détecte à quelques mètres par son ‘parfum’ fort mais pas très désagréable), l’ophrys abeille, Ophrys bourdon, l’Ophrys pyramidal, l’orchis singe, l’orchis militaire, l’orchis brulé, l’orchis homme pendu (à l’odeur fine de vanille)… ces plantes rares sont visibles début mai.
Les Ophrys ont un labelle dépourvu d’éperon et ressemblant plus ou moins, par sa pilosité, ses macules et colorations à un insecte (diptères et hyménoptères variés). Les Orchis ont un labelle muni d’un éperon, ne ressemblant jamais à un insecte, et leurs pétales et sépales sont souvent rassemblés en casque plus ou moins lâche. Le labelle est le pétale modifié que portent toutes les orchidées ou presque.
Les pelouses sèches calcaires, sont des formations végétales herbacées rases se développant sur des sols peu profonds et bénéficiant d’un fort ensoleillement. La pauvreté des sols en éléments nutritifs explique la végétation peu élevée et peu fournie quoique riche en espèces.
Le mont Gin est zone naturelle Natura 2 000. Les orchidées peuvent être photographiées, elles ne doivent pas être cueillies, car elles font partie des espèces protégées. Non loin d’ici sur le territoire de la commune de Moloy pousse le Sabot de Vénus. En effet Moloy est connue pour héberger une très belle station de cette orchidée très rare en Côte-d’Or. Cette station a fait l’objet d’un aménagement avec circuit sur pilotis par l’Office National des Forêts. Important, cette orchidée est protégée, sa cueillette est interdite. Période de fleurissement : fin mai. Pour plus d’informations, les personnes intéressées peuvent s’adresser au Conservatoire des Sites Naturels Bourguignons. Un jour, peut-être les sites présentant des orchidées seront intégrés à des circuits de visites comme à Moloy.

La Vingeanne

La Vingeanne a des crues périodiques. À Saint-Maurice-sur-Vingeanne, les rues du village, ont été coupées au moins 4 fois cet hiver. Le débit de la rivière a atteint 35 m³ par seconde fin décembre. La Vingeanne, qui redescend aussi vite qu’elle monte, peut monter à 2,62 m à 10 heures et redescendre 2,50 m le soir.
Des crues et des décrues rapides
Il ne s’agit pas d’une crue décennale, à peine s’agit-il d’une crue biennale. Le mois le plus humide relevé ces dernières années a été le mois de mars 2001 avec un débit moyen de 20,1 m3 par seconde.
Les fossés de drainages s’emplissent rapidement, au bout de trois jours continus de précipitations. Les causes des crues rapides de la Vingeanne sont multiples, le changement des pratiques culturales, le drainage, l’accroissement des surfaces imperméables urbanisées et la disparition des zones humides participent à l’apparition de crues plus violentes et plus rapides.
L’absence de couverture végétale hivernale ne favorise pas l’absorption de l’eau par le sol et accentue la fulgurance des crues. Lorsque les terres sont gorgées d’eau, il n’y a pas d’infiltration dans le sol, le ruissellement augmente et les débordements deviennent d’actualité.
Contrat de bassin
Actuellement, la Vingeanne fait l’objet d’études dans le cadre du contrat de bassin. L’année 2011, a permis en effet l’émergence de celui-ci avec l’élaboration d’un état des lieux de la rivière et de son bassin versant qui a été soumis à l’avis du Comité d’Agrément de l’Agence de l’Eau, puis validé.
Cette démarche concerne les 64 communes du bassin versant soit le territoire qui draine l’ensemble de ses eaux vers le linéaire principal et ses affluents. La Vingeanne prend sa source sur la commune d’Aprey (52), traverse la partie orientale de la Côte d’Or, après avoir été recueillie par le lac de Villegusien, borde quelques communes de Haute Saône, pour enfin se jeter dans la Saône à Talmay après un parcours de 92 km.
Afin de coordonner l’élaboration et la mise en œuvre du contrat, un comité de rivière a été institué en 2012. Les actions proposées consisteront prioritairement à restaurer la qualité des eaux et à améliorer le fonctionnement physique et écologique des cours d’eau. L’Établissement Public Territorial de Bassin Saône et Doubs, est la structure porteuse du bassin, elle assurera la maitrise d’ouvrage des études, la coordination et l’information des actions, en relation étroite avec les communautés de communes, les services de l’Etat, l’Agence de l’Eau, les conseils généraux et régionaux, les collectivités locales ainsi que les représentants des usagers et des associations. Un diagnostic de l’état écologique de la Vingeanne, un bilan du fonctionnement des systèmes d’assainissement, un diagnostic piscicole de la Vingeanne et de ses affluents en Haute-Marne et en Côte d’Or, une étude du fonctionnement hydromorphologique et hydraulique ont été lancés en 2012.
2013 verra l’agrément du dossier définitif du contrat de bassin par le comité du bassin Rhône Méditerranée. En 2014 débutera la mise en œuvre du programme d’actions sur 5 ans.