L’amoureux des mots

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Prenant son chai(chat) sur les genoux, il faisait chauffer des châtaignes et de la cancoillotte sur sa cuisinière à bois le soir venu. Le soir à veillée venait le temps des racontotes. Les gens de la Vingeanne aimait à conter de petits récits satiriques à l’adresse des habitants de Champlitte. Les habitants de Champlitte, les chanitois (chanetiaves en patois de Bourberain) passaient pour avoir l’esprit fort obtus. Ils étaient autrefois en butte aux railleries et aux quolibets des villages environnants. On a peu à peu mis sur leur compte tous les récits satiriques qu’on a pu connaitre, et il s’est formé de la sorte un cycle héroi-comique qui, dans la bouche d’un conteur en verve faisait passer gaiement les soirées d’hiver au coin de la cheminée. Il s’agissait des fameux : « Tours de chanetiaves ». En voici un en patois de Bourberain: La treuche d’harbe au dsus du tyoché. Y évo ene fô eune treuche d’harbe k’évo peusser au dsus du tyoché des gens de Chanette è piils ont désidé ki foyo y mote un boeu po lé méjé é pi y sont emné é pi ils ont étlé eune kode é pi y s’ont tiré su lé kod. Mâ le boeu en montan tiro lé lang, lè prave bêt é pi les chanetiaves disein :  » Compar, gad don, y voudro bé l’évo, y tir djé lé lang. » Tou por un cou, lé kord ai kassé é pi le boeu ai chu en ba é pi s’è tyué, é pi lé treuche d’harbe è tojeurs resté eu dsus du tyoché. Ces contes très simples étaient prisés surtout durant la veillée de Noël.
Malgré sa place au cœur de l’hiver, Noël, inaugurait vraiment la série des fêtes du village. La bûche que l’on faisait bruler dans l’âtre symbolisait et rappelait la chaleur qui rend la vie à toute la nature. Elle était nommée « Keule » à Saint Maurice sur Vingeanne. Le père de Jonas s’ingéniait à faire « cracher » des friandises par la bûche pour les enfants, par un tour de passe-passe. Par ce geste, les enfants participaient à la grande joie de Noël. Jonas et Saleha jouaient à souffler sur un charbon ardent suspendu à un fil attaché à une poutre. Chacun s’efforçait de l’envoyer sur ses partenaires. Le tison était encore un symbole de la chaleur solaire au cœur de l’hiver.
Le père de Jonas suivait une très curieuse coutume ancestrale, il plaçait une vielle galoche à l’aide d’une poulie et d’une corde dans le manteau dans le manteau de la cheminée, et mettait dedans quelques sous dans cette tirelire improvisée. A Noël les économies ainsi réalisées servaient pour les cadeaux de toute la famille.
Après avoir pris un repas frugal, ils allaient à la messe de minuit, puis ils allaient recghégné c’est-à-dire passer le réveillon de Noël.
Bien sûr pour Noël, il y avait la crèche, rares sont les lavoirs, les églises, voire les arrêts de bus qui n’ont pas leur crèche. Une vogue des crèches semblait avoir saisi la vallée de la Vingeanne. On célébrait l’enfant-roi. Jonas aimait mettre en place sa petite étable en bois et ses sujets anciens, il admirait l’ambiance de parfaite harmonie qui régnait en cette soirée de Noël. Pour la messe de minuit, dans la région il y a des crèches vivantes, Jonas aimait beaucoup cette tradition qui existe notamment à Chateauneuf en Auxois, Ladoix Serrigny et Venarey les Laumes. L’image de l’adoration des bergers de Jean Tassel exposée à l’église de Dampierre et Fley lui plaisait énormément.

L’amoureux des mots

L’amoureux des mots partie 4
Il se mit à peindre, des scènes paysannes rappelant Bruegel l’ancien, notamment la noce.
Les mots de la Bourgogne, il les entendait au supermarché, lorsqu’une maman disait à son fils :« Arrête de pionner », lorsqu’il demandait quelque chose.
Ces mots se mariaient bien avec sa peinture, il aurait pu faire un film joyeux avec ses personnages truculents haut en couleur avec leur parler dru et chantant, au « r » roulés.
Les ceps de vignes aux pampres se chevauchant sur la côte objets de soins de la part du vigneron, les plaines couvertes de blés dorés, les verts pâturages et les forets profondes l’inspiraient.
Le petit chantre de la vie bourguignonne faisant ses gammes en chantant la terre de ses pères. Durant les vacances il retrouvait ses amis parisiens venus profiter de leur séjour en Bourgogne. Sous la chaleur de l’été, chacun profitait des jeux d’enfants sous le chaud soleil de l’été.
Il se sentait des frères et des sœurs parmi tous ceux qui aiment la Bourgogne. Un jour par hasard un ami lui parla d’un groupe de personnes qui souhaitaient faire vivre, le patois et il y a adhéra grâce à un réseau social. Après des contacts et une invitation, ils se rencontrèrent aux confins de l’Auxois et du Morvan à Mont Saint Jean à l’occasion de la rencontre des langues de patois de Bourgogne.

Un jour de pluie de 2014. Jonas était accompagné de ses parents. Ils furent reçus par un homme haut en couleur qui leur dit alors : « Ol ot cha brament dai noviaux ainmins. Bin le bonjo ai teurtos Il pleut des trombes des nouveaux amis aujd’have !» Un gars du Tsrorollais ajoute (ajouta) : « yé bin vrai que ctu jor yavo bin tsé de la pyou abeurnonsiau, cheurment qu’ yallot bin pousser des cocmelles ! »

Jonas et ses parents apprécièrent cet accueil chaleureux et allèrent se sécher près de la cheminée, (où) il y avait Saleha. Ils parlèrent un peu de Mont Saint, village de 260 habitants dont les habitants sont les Montsaintjeannais. Mont Saint Jean était une place forte redoutée par les ducs de Bourgogne. A la mort de Charles le Téméraire, Louis XI fit raser les tours et les courtines laissant le donjon et ses quatre tours. La chapelle castrale au chœur roman repose sur une crypte que l’on peut visiter. Sur le plateau existe un site archéologique, fondation d’une exploitation seigneuriale de XIVè siècle que Saleha et Jonas sont allés visiter lors d’une éclaircie.

Lorsqu’ils rentrèrent de leur voyage dans le Morvan, un problème fut le bois, ils devaient en scier pour l’hiver. Comment don qu’on far, on ai pu de bô pou cet hivar ? Le père de Jonas alla voir son voisin :  » Eh compar, pourrais-tu m’ader, à cuper mon bô ?  » L’opération se renouvela de voisin (en voisin) avec le même lamento. Jonas avait un ami Vincent dont le père Jean Christophe était vigneron et avait une petite scierie mobile. Il vint les ader eul bô demande bramment d’ouvraige. Lai chuche (bûche) chauffe quate côs, quand je l’bôtons a lai coi (abris), quand je l’copons, quand j’le ‘bôtons au beuché, epeue dans lai chem’née quant ôl chauffe ! Ce qui signifie à peu près cela : Le bois chauffe plusieurs (fois), lorsqu’on le coupe, lorsqu’on le rentre, lorsqu’on le scie, lorsqu’on le met au bucher, et lorsqu’on le brule. Il lui fallait au moins 10 stères, il les compta : in, deux troâ, quate, cin, chi, sa, vheute, neu, di.

Le soir pour se réconforter il avait hâte de cuisiner une gougère aux escargots arrosée de Goulue, la bière du cru brassée par la brasserie La Vingennimauricienne (LVM). La culture du houblon aujourd’hui disparue a marqué fortement la région. Il reste çà et là dans les haies notamment quelques pieds de houblon. Il avait été implanté après la guerre de 1870 en Bourgogne et a prospéré. Cette culture du houblon a été introduite par les grands propriétaires souvent dijonnais, bien implantés dans la vallée de la Vingeanne comme les Chambure. Les dernières plantations ont disparu au tournant des années 1980 à Bèze et à Saint Julien. Le séchoir à houblon de Bèze est reconverti en atelier d’artiste et un musée du houblon existe à Rivière les Fosses. Les maisons construites aux environs des années 1870 ont été dotées d’un faux-grenier sous les toits, afin de pouvoir recevoir les fameuses claies à houblon destinés à sécher les précieux cônes. Il y eut un temps après la guerre de 14 où le cours du houblon s’est envolé, certains buvaient du champagne lors de la récolte du houblon.

Après les travaux d’automne, le sciage du bois, sa mise sous abris, la vendange la cueillette des pommes, des noix, des coings et des champignons ainsi que le nettoyage du jardin, le petit bonhomme s’apprêtait à hiberner.

L’amoureux des mots

L’amoureux des mots partie 3
En se promenant dans la forêt le petit garçon qui s’appelait Jonas, a rencontré Saleha, bourguignonne de cœur qui aimait le patois. Elle avait même un petit lexique et aimait se réciter les mots doux de sa langue du cœur, et comme les filles sont très organisée elle rêvait d’écrire une petite grammaire comme celle de la maitresse. Entre le bourguignon de souche et la bourguignonne de cœur, les échanges langagiers allaient bon train, et peu importe la prononciation, on se comprenait, elle était du Brionnais, elle pratiquait la langue du « Tseu ». Lui prononçait un « veil chevave » pour un vieux cheval et elle disait un « ch’vau ». Ils parlaient, devisaient et exprimaient tous les deux leur amour pour la Bourgogne et plus particulièrement pour le département de la Côte d’Or et ses anciens pays comme la riante vallée de la Vingeanne, le Chatillonais et ses plateaux à pertes de vue, les Tilles secrètes, le vert Auxois et le Morvan enchâssé entre forêts profondes et haies ciselées sous oublier le joyau que constitue la côte, flanquée des arrières côte aux paysages drus comme une rasade d’Aligoté prise après avalé un escargot et sa persillade légèrement aillée. Plaisirs que Jonas et Saleha connaitraient plus tard.

La Bourgogne coulait dans leurs veines, irriguait leur tempe, faisait valser leurs papilles lorsqu’ils dégustaient des plats typiques comme le jambon persillé et la bonne potée du pays. Plus tard le Bourgogne coulerait dans leurs veines. Ils aimaient leur département, leur région, et étaient attachés à leurs traditions.
Le nom Côte d’Or chantait à leurs oreilles, et leur évoquait l’or des raisins blancs qui murissent sous le soleil d’Automne pour donner probablement les meilleurs vins de la Terre. Plus tard ils découvriraient la subtilité des Meursault, la fraicheur des vins blancs de la Côte chalonnaise. Ils découvraient les délices du pain d’épice, qui s’accorde si bien avec le cassis. C’était la Bourgogne en lice.
Souvent leurs préoccupations étaient moins hautes, il s ‘agissait simplement de remesser (ramasser la poussière), ouvrage demander par lai manman (maman). Quand le temps se peûti (s’assombri), le gachneu (garçon) et la gachneute (fille)restent à la maison.
Son grand père parlait à Jonas de Piron, ou des Noëls d’autrefois, le petit garçon en rêvait. Il rêvait d’écrire des contes en patois. Lai sairments (sarments) de la côte, conte en patois, lui vint à l’esprit, c’était l’histoère d’eune vigner’onne qui allaeumait son feu avec des sairments, les sarments ne voulaient pas clairer, elle avait bô seuffer, elle n’y arrivait pas, elle prit un seufflet, elle n’y arrivait pas non plus, elle prit une loupe pour fare darder leu rayon de soleu, et elle concentra les rayons en un seul point, et elle réussit à enflammer leu sairments. Pendant qu’il écrivait une douce musique le berçait. C’était la musique du patois, accompagnée des notes jouée au piano par Saleha.
De temps en temps lorsqu’il faisait chaudave (chaud), il allaient se gauger dans la rivière. Ils fréquentaient une petite crique à l’abri des arbres, qui bordent la rivière. C’était un lieu entre terre et eau à la saveur d’enfance le vert paradis des amours enfantines cher au poète. La verdure du pré, des feuilles des frênes se mêlaient au vert de l’eau de la Vingeanne, pour donner un tableau à la couleur changeante que seul le photographe savait rendre. Le pré s’appelait le pâquis, autrefois, le houblon y poussait. L’odeur des moissons était prégnante dans cette contrée.
La verdure inspirait Jonas, après ses promenades dans la nature, il avait de coucher sur le papier ses impressions. Dans la campagne bourguignonne, il se ressourçait, il y puisait sa sève comme un arbre.
Il avait envie de peindre la Bourgogne, de rendre ses couleurs, de les fixer sur un tableau. Peindre ce que l’on perçoit, ou prendre une photo rendant bien ses impressions habitait Jonas. La nature semblait lui sourire, être personnifiée. L’art le séduisait le comblait, sa région, trouvait –il, était remarquablement servie par les arts dans les villes comme dans la campagne, le moindre représentant du petit patrimoine rural bourguignon le charmait.
Les fontaines comme celle de Sacquenay , les lavoirs comme celui de Chaume, les écoyeux (cabane de vigneron), la cadole bourguignonne de Champlitte ou la cabane de cantonnier située entre Saint Maurice sur Vingeanne et Fontaine Française lui plaisaient et semblaient être les joyaux d’une parure ornant les routes de campagne.

L’amoureux des mots

L’amoureux des mots partie 2
Les vertes collines bourguignonnes aux formes douces servaient d’écrin aux jeux de mots du petit garçon. Les paysages semblaient parler d’eux-mêmes comme une évidence. Ce berceau de foret et de prés enchâssés entre les haies berçait son enfance.
Les mots se chevauchaient, c’était des jeux de mots sans fins, une fête des idées. Les mots étaient comme des sacs, dans lesquels il mettait ce qu’il voulait ou pour reprendre la formule Alfred Capus :  » Les mots sont comme les sacs : ils prennent la forme de ce qu’on met dedans.  » Charpeigne (panier) et charpagnates (fabricants de paniers) semblaient se répondre, cela lui rappelait sa grand-mère toute de noire vêtue, auréolée de son chignon blanc, qui employaient ces mots pour désigner les paniers et ceux qui les fabriquaient. Ces mots l’accompagnaient, il se les répétait comme un mantra, afin de ne pas les oublier, et ils revenaient tout naturellement dans la conversation de tous les jours. Même après la mort de sa grand-mère qui parlait patois, celle-ci était toujours présente par ce vocable familier. « Les vertes collines bourguignonnes aux formes douces servaient d’écrin aux jeux de mots du petit garçon. Les paysages semblaient parler d’eux-mêmes comme une évidence. Ce berceau de forêt et de prés enchâssés entre les haies berçait son enfance.
Ma grand-mère est morte depuis bientôt 34 ans, il me reste aujourd’hui ses mots. Les morts ne sont jamais tout à fait disparus, ils ne meurent jamais tout à fait, ils restent présents dans nos mémoires. Leurs mots sont des présents que l’on garde et que l’on transmet. Les échalats, les pesseaux, tout cela me revient à la mémoire. Loin de l’ordre alphabétique du début les mots me reviennent pêle-mêle. Un échalat , sorte de perche signifiait dans l’expression « un grand échalat », un adolescent dégingandé, un égnieussant, signifie littéralement l’enfant qui vient de naitre, pet par extension celui qui ne sait rien, l’innocent du village. Les mots avaient leur propre cheminement, un mot en appelait un autre peu à peu dans cette quête des mots oubliés, des phrases se reformaient. « Baille mé vô du paing », « Aujd’Have, y fa ti pai bô ? ». Bientôt en rassemblant ces souvenirs et pratiquant, il pourrait soutenir une conversation. Tout à la joie de ses conversations en patois ou plutôt en dialecte bourguignon, on ne l’arrêtait plus, à ces voisins y disô : « Palé en pâtô vou m’an dirô dé nouvalles »
Se promenant dans les bois, il pouvait rameuter toute sa science des arbres en patois, les mots, lui revenaient un à un devant les arbres en majesté peuplant la forêt de cette Gaule chevelue si chère aux bourguignons: le châgne(chêne), le foyard, l’épeune (épine), le neuyer (noyer)lui servaient naturellement d’abri, il se mettait à l’écoyette (à l’abris). En observant les mouches à miel profiter du biau (beau) temps, il eut envie de méger (manger)lui aussi. Après avoir pris un copieux repas, il pouvait dire je suis gaudé(rassasié). Il pouvait ensuite fare (faire)son ouvraige(ouvrage) après et continuer à rêver. Son loisir était de se promener, de dévaler les renvers des collines en évitant les râchons(souches) et les boussons (buissons). Après être rentré dans la carrée, il se cheut’tait(s’asseoire) près de lai ch’minée ( la cheminée).

L’amoureux des mots

L’amoureux des mots: partie 1
C’est l’angoisse de la feuille blanche, j’attaque mon roman, moi aussi je peux écrire un roman, c’est l’histoire d’un petit garçon qui se promenait dans la forêt, qui a reçu la révélation, il voulait retrouver la langue de ses ancêtres, le patois.
Il se souvenait d’avoir quelques bribes par ci par là. Des mots lui revenaient comme gauger(mouiller, tremper) ou meusser (se rétrécir, s’éteindre pour le feu) . Il décida de partir à la recherche de ces mots un peu oubliés. Il décida de questionner autour de lui chaque fois qu’il entendait un mot un mot comme meurger (tas de pierre au bout d’un champs) , dans l’expression : « la pierre va toujours au meurger » ou « tiaque bitou », expression imagée qui caractérise un fromage qui est encore dans la faisselle (un fromage blanc caillé produit dans la Bourgogne). Il décida donc de collectionner les mots patois. Il se mit donc à créer un petit lexique.
Chaque mot, qui lui revenait à l’esprit était minutieusement noté et expliqué, le plus dur était d’en restituer la saveur inimitable donnée par l’accent du cru.
La lettre A s’annonçait et les mots se bousculaient : Arié, interjection manifestant l’inquiétude ou s’abiancer , signifiant se balancer. Amitieul veut dire qui fait des amitiés. Un asement est un ustensile. Aréa , signifiait des désordres qui occasionnent des difficultés pour exécuter un travail. Argonié est un mot qu’il avait beaucoup entendu, qui qualifie un chercheur d’histoire, un homme de mauvaise foi, qui ne tient pas sa parole, il l’a immédiatement inscrit dans son florilège. Arguigner signifie exciter, par exemple « arguigner un chien », et revenait en mémoire de ce petit garçon qui se répétait les mots afin de bien les avoir en bouche, il les savourait comme des bonbons.

Les mots en a venaient son esprit un peu dans le désordre comme arquer, qui veut dire marcher, connue dans l’expression : « Je ne peux plus seulement arquer », ou avaler qui signifie faire taire, connue l’expression « Il m’a avalé », adier , le verbe aider lui revenait à la mémoire en bonne place. Aigneusser , c’est à dire sentir mauvais, empester prendrait également place dans son lexique. Un affutiave , signifie un outil au sens figuré, quelqu’un de pas dégourdi. Une aigaisse est une pie, une aigaisse guinche, une pie-griège. Une aipliyée : signifiait une journée de travail aux champs. Tout à la joie de ces découvertes de son patrimoine constitué de mots, il souhaitait les faire partager aux autres. Les mots commençant par la lettre b, lui vinrent à l’esprit : beurdot(maladroit), beugner( cabosser), beurdoler (secouer en faisant du bruit)se bousculaient et semblaient parler d’eux même. Benaton semblait plus prometteur, il souhaitait récolter à la babouille (à foison) des benatons (panier à vendange)du fruit de son travail sans faire le beuillon (faire la tête). Il avait brament envie après tout ça de prendre son bigueave (pioche à deux dents) et d’aller cultiver son jardin. La brouillasse seule pouvait arrêter son travail au jardin, il pourrait alors se restaurer de beursaude (tranche de lard frite) ou d’un bieusson, sorte de poire blette d’été.

De l’école à la mairie

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De l’école à la mairie

Samedi, a eu lieu l’inauguration de la mairie de Bourberain. François Patriat, sénateur, président du conseil régional, Rémi Delatte député de la circonscription, Nicolas Urbano, conseiller général, maire de Fontaine-Française, président de la communauté de communes du Val de Vingeanne et de ,nombreux maires du canton sont venus à l’invitation de Guy Houdement, maire de Bourberain.
« Le bâtiment est très ancien, il a servi d’école, de logement pour l’instituteur et de mairie. Dans certains registres encore en notre possession, datant de 1810, il est déjà fait mention de la mairie de Bourberain » : a précisé Guy Houdement.
Des travaux de réhabilitation et d’accessibilité ont été effectués. La transformation de l’école en mairie a un coût : environ 160 000 € H.T, ont le financement a été assuré de la façon suivante : participation de l’État – Dotation à l’équipement des territoires ruraux : 39 357 euros soit 25%, participation de la Région : 30 000 € soit 18%, participation du département : 21 350 € soit 13,5%, l’aide parlementaire se monte à 10 000 € soit 6,5%, la part financée par la commune est de 58 000 € soit 37% avec un emprunt de 50 000 €.
Les travaux ont débuté en fin 2013 et été achevés en juillet dernier sous la conduite d’Hervé Madiot, architecte.
« Je tiens à remercier ces instances pour leurs décisions d’affectation d’aide financière dans cette restauration. Je tiens à remercier nos prédécesseurs qui ont lancé l’opération et à ceux qui de près ou de loin ont participé à cette réalisation et tout particulièrement Robert Marichy qui a conduit les affaires de la commune de 2001 à 2014 et qui a été le porteur de ce projet.  » : a ajouté Guy Houdement.

Récoltants de fruits, vignerons et bouilleurs de cru du département en assemblée générale

DSCN8841L’Association des récoltants de fruits, des vignerons et des bouilleurs de cru de Côte-d’Or, présidée par Yves Guerrin, s’est réunie en présence de Rémi Delatte, député de la circonscription, de Nicolas Urbano, conseiller général, maire de Fontaine-Française, président de la communauté de communes du Val de Vingeanne, et Guy Richard, président de la Fédération nationale. Au cours de cette assemblée, le journal Le Bouilleur de France a été présenté et Olivier Corberon de Montigny Mornay Villeneuve et Albert Grisouard de Bèze ont reçu une médaille de la Fédération nationale.

Michel Carminati

georges mariage sab(1)Michel Carminati, habitant de Saint Maurice sur Vingeanne, est décédé à l’hôpital d’Is-sur-Tille le 16 septembre. II était né le 16 novembre 1931 à Besançon. Fils d’immigrés italiens, appartenant à une fratrie de cinq garçons, il a perdu très jeune sa mère. Il a travaillé très dur dès son plus jeune âge dans les fermes et les bois franc-comtois. Il a participé à la guerre d’Indochine dès 1953, qui le marqua à jamais. De retour en France, il devient commis de culture, puis épouse Lucienne Mielle le 9 juin 1956. De cette union, sont nés huit enfants, quinze petits-enfants et cinq arrière-petits-enfants. Quelques années plus tard, il est devenu agent de voirie sur le canal de la Marne à la Saône. Michel Carminati avait le goût du travail bien fait, il aimait tant, le jardinage, le bûcheronnage, la chasse et ses animaux. En 2010, sa santé l’a contraint à cesser ses activités. Quatre années durant lesquelles, il s’est battu courageusement contre son handicap, mais toujours dignement, pudiquement, entouré des siens et jouant de son humour, de son amour et de son espièglerie.

Inauguration des locaux de Cheminées et poêles Mignotte à Fontaine-Française

DSCN8826 Inauguration des locaux de Cheminées et poêles Mignotte à Fontaine-Française

Un nouveau magasin à Fontaine-Française

Samedi, a lieu l’inauguration du site de Cheminée et poêles Mignotte en présence de Remi Delatte député de la circonscription, et de Nicolas Urbano, conseiller général maire de Fontaine-Française, président de la communauté de communes du Val de Vingeanne à Fontaine Française dans les locaux de l’ancien centre routier, situés dans l’ancienne gare.
Céline et Hugues Mignotte proposent un magasin d’exposition pour les poêles, cheminées, chaudière à bois et à granulés.
Cheminée et poêles Mignotte est une entreprise crée en 1998, Fontaine-Française est le troisième magasin ouvert, après Langres en 2008, Saint Apollinaire en 2010.
Neuf personnes sont employées par cette société, il s’agit d’emplois locaux.
Céline et Hugues Mignotte habitent Fontaine-Française, Céline est originaire de Fontaine-Française. Ils ont réhabilité l’ancienne gare qu’ils habitent.