L’amoureux des mots

L’amoureux des mots: partie 1
C’est l’angoisse de la feuille blanche, j’attaque mon roman, moi aussi je peux écrire un roman, c’est l’histoire d’un petit garçon qui se promenait dans la forêt, qui a reçu la révélation, il voulait retrouver la langue de ses ancêtres, le patois.
Il se souvenait d’avoir quelques bribes par ci par là. Des mots lui revenaient comme gauger(mouiller, tremper) ou meusser (se rétrécir, s’éteindre pour le feu) . Il décida de partir à la recherche de ces mots un peu oubliés. Il décida de questionner autour de lui chaque fois qu’il entendait un mot un mot comme meurger (tas de pierre au bout d’un champs) , dans l’expression : « la pierre va toujours au meurger » ou « tiaque bitou », expression imagée qui caractérise un fromage qui est encore dans la faisselle (un fromage blanc caillé produit dans la Bourgogne). Il décida donc de collectionner les mots patois. Il se mit donc à créer un petit lexique.
Chaque mot, qui lui revenait à l’esprit était minutieusement noté et expliqué, le plus dur était d’en restituer la saveur inimitable donnée par l’accent du cru.
La lettre A s’annonçait et les mots se bousculaient : Arié, interjection manifestant l’inquiétude ou s’abiancer , signifiant se balancer. Amitieul veut dire qui fait des amitiés. Un asement est un ustensile. Aréa , signifiait des désordres qui occasionnent des difficultés pour exécuter un travail. Argonié est un mot qu’il avait beaucoup entendu, qui qualifie un chercheur d’histoire, un homme de mauvaise foi, qui ne tient pas sa parole, il l’a immédiatement inscrit dans son florilège. Arguigner signifie exciter, par exemple « arguigner un chien », et revenait en mémoire de ce petit garçon qui se répétait les mots afin de bien les avoir en bouche, il les savourait comme des bonbons.

Les mots en a venaient son esprit un peu dans le désordre comme arquer, qui veut dire marcher, connue dans l’expression : « Je ne peux plus seulement arquer », ou avaler qui signifie faire taire, connue l’expression « Il m’a avalé », adier , le verbe aider lui revenait à la mémoire en bonne place. Aigneusser , c’est à dire sentir mauvais, empester prendrait également place dans son lexique. Un affutiave , signifie un outil au sens figuré, quelqu’un de pas dégourdi. Une aigaisse est une pie, une aigaisse guinche, une pie-griège. Une aipliyée : signifiait une journée de travail aux champs. Tout à la joie de ces découvertes de son patrimoine constitué de mots, il souhaitait les faire partager aux autres. Les mots commençant par la lettre b, lui vinrent à l’esprit : beurdot(maladroit), beugner( cabosser), beurdoler (secouer en faisant du bruit)se bousculaient et semblaient parler d’eux même. Benaton semblait plus prometteur, il souhaitait récolter à la babouille (à foison) des benatons (panier à vendange)du fruit de son travail sans faire le beuillon (faire la tête). Il avait brament envie après tout ça de prendre son bigueave (pioche à deux dents) et d’aller cultiver son jardin. La brouillasse seule pouvait arrêter son travail au jardin, il pourrait alors se restaurer de beursaude (tranche de lard frite) ou d’un bieusson, sorte de poire blette d’été.

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