Le « Dieu de pitié » sur le route de Boussenois à Selongey
Sur la route de Boussenois à la sortie de Selongey, au bord la route menant à la chapelle Sainte Gertrude, dans la zone des constructions se trouve un « ecce homo » dans une sorte de niche ou d’oratoire. On l’appelle, dans le pays comme bien ailleurs le Dieu de pitié, par allusion au texte sacré : « O vous qui passez par la route, regardez si il est une douleur semblable à ma douleur. »
Le christ est assis, pieds et mains liés, couronné d’épines, tel que Ponce Pilate le montra à la foule le jour de la passion : « Ecce homo » : voilà l’homme.
Cette statue de pierre à peu près d’une grandeur naturelle est une œuvre très expressive, d’attitude frappante, baignée à la fois d’une infinie tristesse et d’une grande majesté. Elle est attribuée au maitre sculpteur de de l’église Saint Michel de Dijon, auteur sans doute également du Saint Sépulcre qui se trouvait à l’église et détruit en 1638.
Le Dieu de pitié fut érigé autrefois contre le mur de l’église paroissiale Saint Rémi de Selongey, du côté de la place des Halles, par Thibaut de Billebaudet, époux de Catherine de Martinécourt. On lit sur le socle la date de 1602 et en latin et en grec les inscriptions suivantes : « Billebaudet fac (it) Seigneur divin souviens-toi de moi, voilà l’homme. Rien de trop. » Cette dernière inscription est précédée et suivie de cœurs avec des flammes.
Mois : octobre 2014
L’amoureux des mots
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Le travail du bois intéressait beaucoup Jonas, la commune de ses parents, bien pourvue en forêt, propose trous les ans, des lots qu’on appelle portions ou affouages à tous les foyers de la commune. Moyennant une petite somme, chacun peut accéder à un affouage. Les lots sont tirés au sort, car il y en a de plus avantageux que d’autres. Cette pratique veut que les parcelles soient libérées au 15 avril, les arbres devant être abattus. Le bois doit être façonné puis empilé. Il doit être débardé avant le 15 septembre. Quand le temps le permet, il s’agit de couper le taillis en respectant les « baliveaux » : jeunes arbres bien droits et vigoureux pour recréer la nouvelle récolte.
Dans les affouages, on peut apercevoir du gibier.
Les hommes aimaient bien partir pour la journée, emportant de quoi manger au bois au bord des feux alimenté par du bois qu’ils ne façonnaient pas en bois de chauffage. Le soir ils bouchaient bien avec les cendres pour avoir des braises pour le lendemain. Ils pouvaient faire cuire des pommes de terre sous la cendre et griller des tranches de lard, ou faire chauffer le café emporté autre fois dans des bouteilles, ils le réchauffaient dans une petite casserole. Ils se munissaient d’un seau et d’une pelle pour transporter les braises dans un autre foyer. Lorsqu’ils ramenaient du pain, c’était le fameux pain aux lièvres qui devaient avoir un gout spécial car ramené du bois. Jonas raffolait du pain aux lièvres.
Autrefois, lorsque les hommes allaient au bois, c’étaient les femmes qui pansaient les chevaux.
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Sa grand-mère Charlotte file de charbonnier lui racontait également comment on fabriquait le charbon de bois dans les forêts autrefois .
Les carbonisateurs en forêt, les charbonniers exerçaient un véritable métier. Dans les meules montées à la main et couvertes de mottes de terre et d’herbe son père cuisait un charbon de bois très recherché car brillant et tintant comme du cristal, résultat d’une surveillance constante et soigneuse apprise tout au long de bien des années de pratique.
On ne s’improvisait pas charbonnier.
Les propriétaires forestiers le reconnaissait et lui confiait la fabrication de grandes parcelles de bois coupés.
Il lui fournissait une « baraque » en bois, qu’il installait près d’une source. Il fallait d’abord niveler le terrain, et la planter solidement, installer des chaineaux en bois creusés par ses soins dans de grosses perches. Ces chaineaux menaient l’eau dans un grand tonneau pour les lavages. Il y avait un petit poêle à l’extérieur sous l’auvent.
Pour les couchages, des fagots, de la paille par-dessus, insérée dans des bâches à charbon, le tout serré contre les parois avec de larges planches maintenues par des piquets. Un coffre en bois était présent pour abriter le pain et conserver les denrées à l’abri des dents des souris. Pour l’éclairage, il y avait une lampe à carbure qui servait pour aller surveiller les meules la nuit, elle était tenue sur l’épaule avec un bâton.
Gilbert, le frère de mamie Charlotte allait à bicyclette chercher un bidon de 5 litres de lait dans les fermes avoisinantes. C’était la principale nourriture avec du pain trempé dedans le soir ; A midi il y avait pour rassasier tout le monde une grande marmite de pommes de terre à l’étouffée.
Pour faire l’emplacement de la meule, il fallait faire le terrassement à la pioche. Joseph, le père de mamie Charlotte avait une grande pale très large et des pelles. Il conservait la terre autour pour servir à colmater les trous de cuisson de la meule qui devenait alors du « fasi », la terre noircie du charbonnier.
Le charbonnier vivait accompagné d’un chien et de chèvres, très affectueuses, facile à élever, c’était la « vache du pauvre ». Dans la nature, elles nettoient le terrain, dévorant les ronces, les arbustes. Mais il fallait faire attention aux rosiers en leur faisant traverser les villages, il était difficile de les en empêcher en repassant dans ces endroits.
Souvenir français : le comité souhaite plus d’adhérents
La réunion annuelle du comité cantonal du Souvenir français s’est déroulée jeudi, à la mairie, en présence de nombreux élus.
Le conseiller général, président de la communauté de communes du Val de Vingeanne et maire de la commune Nicolas Urbano, ainsi que Roger Raillard, maire de Montigny Mornay Villeneuve, Isabelle Quirot, maire de Fontenelle, Roland Chapuis, maire de Dampierre-et-Flée, et Dominique Matiron, maire de Licey-sur-Vingeanne, ont assisté à la réunion du comité cantonal du Souvenir français.
La réunion annuelle du comité cantonal du Souvenir français s’est déroulée jeudi, à la mairie, en présence de nombreux élus.
En préambule, les participants ont observé une minute de silence à la mémoire des membres disparus cette année. Le président Guy Houdement a adressé ses remerciements à la communauté de communes du Val de Vingeanne pour son soutien financier, ainsi qu’aux communes qui assument régulièrement l’entretien et le fleurissement des tombes des morts pour la France.
Une association ouverte à tous
Au cours de l’année à venir, le comité souhaite augmenter le nombre de ses adhérents ; poursuivre la promotion de l’image du Souvenir français, en vue d’améliorer la présence du comité au sein des communes du canton ; et soutenir les travaux d’entretien des tombes, dans les cimetières du canton, notamment à Fontenelle.
Nicolas Urbano a assuré le comité de son soutien.
Le Souvenir français est une association distincte des associations d’anciens combattants. Elle est ouverte à toutes celles et ceux, de tous âges, qui désirent honorer la mémoire des morts pour la France.
À l’occasion de la Toussaint, aura lieu la cérémonie organisée par le comité cantonal au carré militaire de Fontaine-Française, avec dépôt de gerbe.
Une quête se déroulera à la sortie de la messe dite à 10 h 30. L’argent recueilli servira à entretenir les tombes des soldats ou à entretenir les monuments aux morts.
Info Pour tout renseignement ou adhésion, contacter Guy Houdement au 03.80.75.92.34
L’amoureux des mots
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Jonas était très intéressé par une affiche reflétant l’identité de sa vallée de la Vingeanne. L’affiche “Lait pur stérilisé de la Vingeanne”, crée en 1894, représente en effet une enfant en robe rouge, buvant goulûment un bol de lait, observée par trois chats de bonne taille (un tigré, l’autre noir et une chatte au pelage tricolore).
Cette publicité a été effectuée pour le compte de la société Quillot Frères, de Montigny-sur-Vingeanne. L’affiche symbolise l’ancienne laiterie, la commune de Montigny Mornay Villeneuve et toute la vallée de la Vingeanne. La fillette représentée sur l’affiche serait Colette, la fille de l’artiste Théophile Alexandre Steinlein.
Théophile Alexandre Steinlein est né en 1859, à Lausanne, et est décédé en 1923. Cet affichiste renommé est mondialement célèbre pour ces affiches comme “La Tournée du Chat Noir” et celle du “Lait pur de la Vingeanne”. Steinlein était ami avec Maurice Quillot, propriétaire de la laiterie de Montigny et de cette amitié est née une collaboration commerciale entre les deux hommes. Des objets figurant la petite fille au chat sont en vente à la mairie de Montigny-Mornay-Villeneuve. Ces objets constituent un cadeau original et rappellent l’histoire du village et de sa laiterie renommée.
Cette affiche identitaire représente la vallée de la Vingeanne. Elle nous renvoie à la douceur de l’enfance et au gout du terroir.
Sous l’impulsion des habitants de la commune, la fête du Lait a eu lieu samedi, à l’ancienne laiterie de Montigny.
Il s’agissait de célébrer l’affiche de la petite fille aux chats, de Théophile Steinlen, qui a fait le tour du monde depuis cent vingt ans (elle a été créée en 1894). Le but de cette fête a été de la remettre en lumière sur son lieu de naissance et de remonter le temps, de 1894 à aujourd’hui, pour retracer l’histoire de la laiterie qui fut aussi celle d’une aventure industrielle dont le berceau est à Montigny.
Des jeux sur le thème du lait
La fête du Lait, a eu lieu pour célébrer Colette, la petite aux chats, sous l’égide de la section du foyer rural La Concorde, Les Amis de la petite fille aux chats, s’est déroulée fin aout à Montigny Mornay Villeneuve .
L’après-midi s’est déroulée dans La Prairie aux jeux et la soirée à la laiterie. Huit jeux rappelant le thème du lait ont été organisés dans la grande prairie de Montigny : Perrette et le pot au lait, jeu d’équilibre ; chamboule-lait ; la prairie en morceaux, puzzle ; l’étable de Robin, tir à l’arc sur l’effigie d’une vache. Pour clôturer cet après-midi récréatif, un goûter a été organisé pour les enfants au bord de la Vingeanne, suivi d’une visite à la ferme Jonquet. Quinze équipes de sept et huit personnes ont participé à ces jeux qui ont demandé beaucoup de préparation aux organisateurs. La remise des prix s’est déroulée le soir. Le premier prix par équipe était huit places à un match du DFCO, en tribune Prestige, avec un repas de gala après la rencontre. C’est l’équipe numéro deux, composée d’enfants et d’adultes du village, qui a remporté ce gros lot.
Une plaque émaillée reproduisant la petite fille aux chats a été apposée sur la cheminée de la laiterie, en présence des élus du canton, dont le conseiller général Nicolas Urbano et le maire Roger Raillard.
Les anciens qui ont travaillé à la laiterie ont été ensuite mis à l’honneur, ainsi que l’ancien directeur de la laiterie La Mondia de 1948 à 1977, M. Chagué, et son épouse.
Une chaudière à charbon
Ce dernier, âgé de 89 ans, a précisé : « La laiterie a été fondée en 1890 par les frères Quillot. Elle a produit du lait stérilisé jusqu’en 1923. Ce lait était stérilisé en autoclave alimenté par une chaudière à charbon, la cheminée servait à l’évacuation des fumées. En 1958, l’encorbellement de la cheminée a été enlevé. J’ai fait un film de cet événement. La laiterie a fabriqué les fromages le Port-Salut, le saint-paulin et, à partir de 1958, de l’emmental ».
Un diaporama en chansons a rappelé la vie de la laiterie, du canton et du monde sur cent vingt ans, suivi du repas animé par un spectacle. Cette journée a rencontré un franc succès auprès des nombreuses personnes qui ont participé à cette fête.
« La Maritza, c’est ma rivière… » a chanté Sylvie Vartan. Moi qui n’oserai pas chanter, je me contenterai de murmurer : la Vingeanne c’est ma rivière. Disait Jonas.
Jonas aimait à répéter les dictons de la vallée de la Vingeanne qu’on se racontait autrefois lors des veillées. Charlotte, la grand-mère de Jonas lui rappelait sans cesse ces dictons. Habitant la commune, elle se souvenait toujours des dictons caractérisant chaque mois de l’année.
Souvent ces petites phrases exprimées ne manquent pas de piquant, certaines sont connues d’autres moins. Certains dictons étaient très locaux et pouvaient varier d’un village à l’autre, en raison des observations météorologiques. En voici quelques-uns, rapportés par Charlotte Château, une des “mémoires” du village.
Parfois certains mots doivent être expliqués. La javelle était un petit tas de céréales destiné à être rassemblé en gerbe. Rogner : ce terme était lié au travail de la vigne, on disait rogner la vigne pour la taille des “gourmands”, nouvelles tiges vertes poussant à cette époque de l’année. Le cogneu était le coin, “manger son cogneu” voulait dire vraisemblablement se mettre “au coin de la porte”.
l Janvier d’eau chiche fait le paysage riche.
l S’il tonne en février, mets tes fûts au fumier.
l S’il pleut sur la chandelle, il pleut sur la javelle.
l À la chandeleur, l’hiver s’en va ou prend vigueur.
l Quand mars tonne, apprête cercles et tonnes.
l Taille tôt taille, taille tard rien ne vaut la taille de mars.
l Mars aride, avril humide.
l Autant de brouillard en mars autant de gelée en mai.
l Il n’est si gentil mois d’avril qui n’ait son chapeau de grésil.
l Averses d’avril pour les cabris.
l Quand il pleut à La Trinité, monte tes fûts au grenier.
l S’il pleut à La Trinité, les blés dépérissent de moitié.
l Pentecôte fraise rougeotte, Trinité fraises au panier, Fête Dieu, tant qu’on en veut.
l À la Saint-Jean, rogne petits et grands.
l Quand on mange son cogneu devant la porte à Noël, on doit s’attendre à manger ses œufs à Pâques au coin du feu.
l Clair Noël, claires javelles.
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L’amoureux des mots 24
Tandis qu’ils se lovent. Le promeneur peut suivre le cours de la Vingeanne, qui prend naissance à Aprey (52) et se jette dans la Saône à Talmay, en découvrant des lieux chargés d’histoire.
Depuis Aprey jusqu’à Talmay, la Vingeanne s’écoule sur quatre-vingt-douze kilomètres avant de rejoindre la Saône.
Lorsque la Vingeanne frôle la Côte-d’Or, à Courchamp, le promeneur aperçoit un lieu de pêche, ainsi qu’un moulin qui a la particularité d’être sur le territoire de trois provinces : la Bourgogne, la Franche-Comté et la Champagne.
À La Romagne, il découvre un patrimoine historique important. Les Templiers ne se sont certainement pas trompés, sur ce lieu stratégique, lorsqu’ils ont installé une commanderie, à Saint-Maurice, dans le hameau de La Romagne, en 1120. Actuellement, des chambres d’hôtes occupent une partie du bâtiment, le moulin est lui aussi un lieu chargé d’histoire. En suivant le cours de la Vingeanne, on observe des frayères à truites ou à brochets. Un panneau expliquant celles-ci se trouve près du lavoir de Mornay.
Le pêcheur ne manquera pas le trou d’Argot, situé sur la commune de Montigny Mornay Villeneuve. Ce lieu permet à la fois de pêcher, pique-niquer, jouer à la pétanque sur une aire prévue à cet effet et de pratiquer d’autres activités sur les espaces verts qui le jouxtent. Mais c’est aussi le nom du camping qui se trouve juste à côté, sur une île de la Vingeanne. C’est aussi un lieu de baignade non surveillée apprécié par les habitants du canton et les visiteurs. À Saint Seine sur Vingeanne, un ponton de pêche sur la rivière est accessible aux personnes souffrant de handicap. En s’éloignant du cours de la rivière, il est possible d’admirer, à Saint-Seine, l’église du XIIIe siècle qui se visite, le château avec ses tours du XVIe siècle entourant une demeure du XVIIIe, qui n’est pas ouverte à la visite, et son lavoir récemment restauré. Le promeneur pourra faire escale à la maison forte de Rosières, avant de pénétrer en Haute-Saône et de poursuivre sa route, sans omettre de passer par Licey avec la découverte de son site remarquable au cœur du village. En effet, en 2012, a été inauguré la fin des travaux de restauration et de mise en valeur du pont, de ses contreforts et de l’abreuvoir afin de conserver au cœur du village son aspect historique. Dampierre et Flée mérite également le détour avec son église romane du XIIIe siècle, qui abrite L’Adoration des bergers, un tableau du XVIIe siècle de Jean Tassel. Et pour admirer cette vallée, deux lieux : par temps clair, au-dessus de la Charrière, à Courchamp, et la place 1830 à Montigny.
Lorsque ce n’était pas la Vingeanne, c’était la Bourgogne qui l’inspirait. De Jean des Vignes Rouges à Lucette Desvignes, de Gaston Roupnel à Henri Vincenot et à Didier Cornaille, es auteurs bourguignons le nourrissait au fur à mesure qu’il grandissait. De Vézelay à Tournus, en passant par Alésia et Bibracte les hauts lieux de la Bourgogne étaient ses amers.
Du tumulus du Crepot, à Saint Maurice sur Vingeanne à la villa des Tuilières à Selongey, il avait ses points de repère, il aimait également les sources de la Seine, de la Vingeanne, et de la Marne toutes proches.
Les points névralgiques de la Bourgogne souterraine passaient par Bèze et sa célèbre source vauclusienne, véritable fontaine de jouvence pour qui vient s’y ressourcer l’été en cherchant la fraicheur. Cîteaux, Saulieu et Vougeot faisaient partie de ses endroits préférés.
La Romagne, ancienne commanderie templière, voisine de Saint Maurice sur Vingeanne connait son lot de légendes. Deux commandeurs des templiers seraient enterrés debout avec leur armure en or dans l’ancienne chapelle de la commanderie, aujourd’hui détruite. Un tunnel aurait existé la commanderie de La Romagne et l’ermitage féminin du Bois aux Dames près de La Villeneuve.
Le château de Fontaine-Française et son architecture l’inspiraient également. Situé à 38 kilomètres de Dijon en direction de Champlitte, cet édifice offre un décor exceptionnel. Encore habité à l’heure actuelle, il est entièrement meublé. Les visites guidées permettent d’appréhender son architecture et son décor mais également les anecdotes familiales qui en font un lieu incontournable pour découvrir une partie de l’histoire locale. Le visiteur pourra également se promener dans le jardin paysager réalisé entre la fin du XVIIIe siècle et le début du siècle suivant. Jonas aimait beaucoup se promener dans les jardins, ouverts à la belle saison.
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Des légendes couraient : Celles concernant les morts intriguaient beaucoup Jonas. À Saint Maurice, si le premier de l’année était originaire de la rive droite de la Vingeanne, trois au moins suivaient rive gauche. Parmi les pratiques en usage il avait noté qu’on voilait les miroirs en attendant les obsèques dans les maisons dans lesquelles un mort était décédé.
La Vingeanne ou « Là vint Jeanne… La Vingeanne… », tout commence comme un conte, une légende, Jonas avait dévoré dès son plus jeune âge : « La Vingeanne pas à pas » de Jean Robinet.
« La Vingeanne a des crues périodiques. À Saint-Maurice-sur-Vingeanne, les rues du village, ont été coupées au moins 4 fois cet hiver. Le débit de la rivière a atteint 35 m³ par seconde fin décembre. La Vingeanne, qui redescend aussi vite qu’elle monte, peut monter à 2,62 m à 10 heures et redescendre 2,50 m le soir.
Il ne s’agit pas d’une crue décennale, à peine s’agit-il d’une crue biennale. Le mois le plus humide relevé ces dernières années a été le mois de mars 2001 avec un débit moyen de 20,1 m3 par seconde.
Les fossés de drainages s’emplissent rapidement, au bout de trois jours continus de précipitations. Les causes des crues rapides de la Vingeanne sont multiples, le changement des pratiques culturales, le drainage, l’accroissement des surfaces imperméables urbanisées et la disparition des zones humides participent à l’apparition de crues plus violentes et plus rapides.
L’absence de couverture végétale hivernale ne favorise pas l’absorption de l’eau par le sol et accentue la fulgurance des crues. Lorsque les terres sont gorgées d’eau, il n’y a pas d’infiltration dans le sol, le ruissellement augmente et les débordements deviennent d’actualité.
Actuellement, la Vingeanne fait l’objet d’études dans le cadre du contrat de bassin. L’année 2011, a permis en effet l’émergence de celui-ci avec l’élaboration d’un état des lieux de la rivière et de son bassin versant qui a été soumis à l’avis du Comité d’Agrément de l’Agence de l’Eau, puis validé.
Cette démarche concerne les 64 communes du bassin versant soit le territoire qui draine l’ensemble de ses eaux vers le linéaire principal et ses affluents. La Vingeanne prend sa source sur la commune d’Aprey (52), traverse la partie orientale de la Côte d’Or, après avoir été recueillie par le lac de Villegusien, borde quelques communes de Haute Saône, pour enfin se jeter dans la Saône à Talmay après un parcours de 92 km.
Afin de coordonner l’élaboration et la mise en œuvre du contrat, un comité de rivière a été institué en 2012. Les actions proposées consisteront prioritairement à restaurer la qualité des eaux et à améliorer le fonctionnement physique et écologique des cours d’eau. L’Établissement Public Territorial de Bassin Saône et Doubs, est la structure porteuse du bassin, elle assurera la maitrise d’ouvrage des études, la coordination et l’information des actions, en relation étroite avec les communautés de communes, les services de l’État, l’Agence de l’Eau, les conseils généraux et régionaux, les collectivités locales ainsi que les représentants des usagers et des associations. Un diagnostic de l’état écologique de la Vingeanne, un bilan du fonctionnement des systèmes d’assainissement, un diagnostic piscicole de la Vingeanne et de ses affluents en Haute-Marne et en Côte d’Or, une étude du fonctionnement hydro morphologique et hydraulique ont été lancés en 2012.
2013 verra l’agrément du dossier définitif du contrat de bassin par le comité du bassin Rhône Méditerranée. En 2014 débutera la mise en œuvre du programme d’actions sur 5 ans. » : nous dit Le Bien Public
Jonas a écrit un poème : « La Vingeanne au Village», pris de nombreuses photos, peint la Vingeanne plusieurs fois et même réalisé une petite sculpture symbolisant la rivière.
Jonas a écrit ce petit haïku très personnel dérogeant un peu au cadre habituel :
La Vingeanne au village
L’onde de la rivière dans laquelle se mire les narcisses
Reflète les étoiles dorées et d’autres Cassiopées.
Les amoureux s’embrassent près du pont lisse
Sous la voute du ciel d’une aura nimbée
L’eau pure coule sous les ponts
Et les amoureux roucoulent
En chantant une chanson
L’amoureux des mots
L’amoureux des mots 22
A quelques kilomètres de là, le lavoir, la source et l’abreuvoir de Chaume qui sont situés au cœur d’un site remarquable offraient à Saleha et Jonas un lieu de promenade agréable. La particularité de cette source est d’alimenter l’abreuvoir puis le lavoir par aqueduc souterrain en un parfait alignement. Un escalier permet de se rendre près de la source apparaissant au fond d’une sorte de puits élargi et maçonné. Une date est visible sur le fronton de l’entrée du tunnel. Cet ouvrage d’art daterait de 1847. Une fontaine à roue, munie d’une manivelle et flanquée d’un gobelet était encore présente il y a quelques années. Le trop plein d’eau de l’aqueduc principal est évacué par un autre souterrain bifurquant en direction du lit du ru (petit ruisseau), situé en aval du lavoir. En septembre 1955, un violent orage localisé sur le village de Chaume a provoqué le trouble des eaux et une augmentation importante du débit de la résurgence de la Bèze, mettant en évidence les circulations karstiques entre ces points distants de 12 kilomètres 500 et rejoint les eaux des pertes de la Tille et de la Venelle à Bèze. La correspondance entre la source de Chaume et les résurgences de Bèze présentée grâce à cet orage a été prouvée par plusieurs colorations à la fluorescéine effectuées par le spéléo-club de Dijon en janvier 1974. Cette source est pérenne (ne tarit jamais), toutefois l’eau très claire, n’est pas potable. Cet ensemble constitue un agréable lieu de promenade agréable desservi par un chemin de randonnée sillonnant le canton de Fontaine Française. Une aire de pique-nique a été aménagée il y a quelques années.
Tous dans la course
Tous dans la course
Toutes les classes, de la 6 e à la 3 e, ont participé, vendredi, au cross du collège Henry-Berger. Le cross du collège à Fontaine-Française cette année a été organisé pour le téléthon, en présence de Christian Chaudouet, coordinateur du téléthon pour le département de la Côte d’Or. Les p’tiots d’abord, association organisatrice du téléthon du Val de Vingeanne a tenu un stand et vendu des objets en faveur du. téléthon. Leur prochaine réunion est le 7 novembre à 20 heures à la maison Sainte Élisabeth à Fontaine-Française.
L’épreuve s’est déroulée dans le quartier de la salle polyvalente, sur le parcours préparé par Nicolas Jeandrot, Charles Féraud (professeurs d’éducation physique et sportive) et Sébastien Monot, animateur à la communauté de communes du Val de Vingeanne.
Cette année encore, les deux enfants autistes scolarisés au sein de l’établissement ont également participé à la course et ont été récompensés.
À l’issue de l’épreuve, un goûter préparé par le personnel de l’établissement a été offert à tous les participants.
Les parents sont venus nombreux, pour participer à cette épreuve, ou tout simplement pour encourager les élèves.
En novembre, un chercheur viendra expliquer aux élèves du collège la recherche contre les maladies dans le cadre du téléthon
Podiums. – Benjamines : 1) Coline Briel (10’41), 2) Alexiane Entemeyer, 3) Lila Nicolas ; benjamins : 1) Antoine Grisouard (9’02), 2) Enzo Di Liberto, 3) Édouard Lesieur ; minimes filles : 1) Camille Rodet (10’24), 2) Lucie Laurent, 3) Manon Lavenir ; minimes garçons : 1) Nathan Doras(10’48), 2) Quentin Martenot, 3) Arthur Moreau
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L’amoureux des mots 21
Jonas aimait se recueillir au cœur de l’église de Bèze. Sa foi de jeune enfant faisait plaisir à voir. De plus le était chargé d’histoire et le faisait rêver. Depuis sa construction en 630, l’église Saint Rémi a connu bien des destructions et reconstructions. Cependant, au fil des temps, elle a conservé ses statues. L’église saint Rémi de Bèze, à l’ombre d’une riche abbaye, née en 630, est riche d’histoire.
Les paroissiens avec l’aide des premiers moines ont vraisemblablement construit une chapelle à leur usage, en la mettant sous le vocable de saint Rémi, comme le voulait l’usage franc, qui devint une église lorsque la population s’accrut.
En 826, l’infirmier de l’abbaye devint collateur de l’église paroissiale en bénéfice ecclésiastique comportant le droit de patronage et de nomination du curé.
A la suite de la destruction du village et de l’abbaye par les Hongrois en 936, les abbés Guillaume de Volpiano, puis Étienne De Joinville ont en un peu plus d’un siècle, reconstruit et fait de l’ensemble le centre opulent de la région.
Au début du XII ème siècle, l’église tombant en ruine est entièrement reconstruite en 1209 par les moines, en style gothique, grande et belle, à trois nefs. Le clocher s’élève au-dessus de la voute du transept à 61 pieds 6 pouces du sol (19,98 mètres), surmonté d’une lanterne aménagée en tour de guet. Au transept, deux chapelles, l’abside est à 7 pans avec, à l’extérieur une galerie de circulation passant à travers les contreforts pour relier entre elles les tribunes du transept.
En 1636, lors du passage sanglant des troupes de Gallas, l’église est incendiée. La destruction partant du portail, intéresse les trois nefs jusqu’au transept. En 1698, la tour menaçant de s’effondrer l’église est interdite. Les célébrations se déroulent alors à la chapelle saint Prudent.
En 1767, le curé Guelaud décide de la reconstruction de l’église en accord avec les paroissiens. Les moines, récalcitrants, après un jugement perdu, prennent en charge le chœur et la tour. Celle-ci par prudence, est réduite en hauteur et la voute au transept abaissée n’est plus qu’à 14,60 mètres du sol au lieu de 19,98 mètres. Le chevet est réduit pour le passage de la route Dijon-Gray par Fontaine Française en construction. L’église est méconnaissable, les collatéraux ont disparu, une seule travée est conservée devant le transept suivie d’une nef unique. L’église est consacrée le 30 octobre 1770 par Jean Arnaux doyen de Bèze.
Au fil du XIXème siècle, l’église s’aménage : (bancs, vitraux, horloge…). La fin du XXème siècle, voit la réfection complète des toitures et le nettoyage des murs extérieurs et intérieurs. Le dispositif du chauffage est amélioré. Par miracle de belles statues sont toujours là, ayant traversé l’époque révolutionnaire. Dans la chapelle de la Vierge, on peut observer une vierge à l’enfant du XVème, les 15 aout, les fidèles avaient coutume à la procession d’accrocher une grappe de raisin afin d’attirer les bienfaits divins sur leurs prochaines vendanges. Notre Dame des Groisses date du XVème siècle également, elle était jadis vénérée par les femmes enceinte. Dans la chapelle Saint Rémi figurent une sainte Marie Madeleine du XV ème siècle et un saint Jean Baptiste du XVI ème siècle. Le chœur est orné d’un tableau de saint Rémi baptisant Clovis, exécuté par Sachette, copie du XIXème de l’original figurant à la cathédrale de Reims. Près du portail se trouve une statue de saint Rémi du XV ème, portant la mitre et vêtu de ses habits sacerdotaux. La cuve baptismale est en forme de tulipe, les bénitiers sont des répliques de cette cuve. Un magnifique christ en noyer orne le dessus de la grande porte d’accès. La grille de communion devant l’autel vient de l’abbaye de Bèze. Trois cloches sont au clocher, une grosse de 840 kg, la plus petite datée de 1710, provient également de l’église abbatiale incendiée à la révolution.
Le parc de la source bien aménagé avec sa promenade aménagée à partir de 1846, était un ravissement pour les enfants qui appréciait l’ombre des arbres bordant la source pour jouer l’été au bord de l’onde claire, véritable source de jouvence pour qui s’en approche, l’abreuvoir situé près des anciens prés représente un accès sympathique à la Bèze. L’aménagement du parc de la source, date lui des années 1970, les enfants vont jouer sur le petit stade et l’aire de jeu pendant que les adultes prennent le frais.