Littérature 13.

La littérature locale, peut s’honorer de la présence d’une auteure sur ses terres, il s’agit de Marie Jade. J’ai longtemps cherché ses livres, sans les trouver. Marie Jade, de son vrai nom Marie, Gabrielle Vien de Saint-Maure, est une journaliste et écrivain française, née en 1886 à Pontgibaud et décédée en 1980 à Ploumanach (22).

Pendant son enfance à Paris avec sa mère Elizabeth de Saint-Maure, elle côtoie le gratin intellectuel (Gauguin, Rodin, Mallarmé, Picasso, entre autres) et Armand Seguin, élève de Gauguin qui fera son portrait alors que le Maître y travaillera l’arrière-plan dont la fenêtre. Ce tableau se trouve aujourd’hui au Musée d’Orsay : Gabrielle Vien par Armand Seguin.
Veuve à l’âge de 20 ans, avec deux fils (Georges et Pierre), elle entreprend une carrière internationale de chanteuse lyrique sous le nom de Mary Christian. D’une liaison restée secrète, elle aura un autre fils, Christian (qui sera adopté plus tard par Marc de Gastyne) D’un mariage de 10 ans avec Marco de Gastyne, elle aura une fille Marie-Claire qui deviendra elle-même écrivain et poète mais sans être jamais reconnue. Après leur séparation, elle devient journaliste, conférencière, romancière, poète sous le nom de Marie Jade. Elle se marie en 1930, à Saint-Maurice sur Vingeanne où elle vécut entre 1929 et 1932, avec Marcel Bedet, artiste peintre qui deviendra lui-même le secrétaire et biographe de Sacha Guitry sous le nom d’Henri Jadoux.
De son passage à Saint-Maurice-sur-Vingeanne, elle laissa un roman, « Sully Paturin » paru dans La Bourgogne Républicaine, entre le premier février et le vingt mars 1937 et édité en 2009, par les soins de Jacques Desbois. Ce roman a reçu le Grand Prix Littéraire de la ville de Dijon présidé par Édouard Estaunié de l’Académie Française.
Sully Paturin fait penser à Colas Breugnon de Romain Rolland. La vie de Marie Jade fait penser à celle de Colette. Si j’écris c’est un peu grâce à Marie Jade, grande dame de la littérature bourguignonne.
L’aventure mexicaine des chanitois a éveillé très tôt mon imagination littéraire. L’émigration chanitoise et bourguignonne au Mexique a eu lieu de 1831 à 1861. Cette émigration est née de la volonté d’un homme, Stéphane Guenot, ancien officier de l’armée napoléonienne, originaire d’Autrey les Gray. Cet homme a acheté des terres au Mexique en 1832, dans l’État de Vera Cruz et a fondé la compagnie Franco-Mexicaine avec des capitaux dijonnais et chanitois. Stéphane Guenot était fouriériste et Saint simonien, rêvant d’installé un phalanstère au Mexique. Cependant la colonie n’est pas une expérience fouriériste d’après le colloque auquel j’ai assisté à Vesoul, il y a quelques années. Les émigrants sont partis de Champlitte car 7 années de gel consécutives avaient condamné le vignoble de Champlitte et de sa région. L’histoire de ces colons venus de Champlitte, Mornay et Saint Maurice sur Vingeanne rejoint l’histoire du Mexique et épouse les relations franco-mexicaines. Albert Demard fondateur du musée de Champlitte a retrouvé 2 listes de départ de départ de 1833 et 1835 aux archives municipales de Champlitte. Entre 1831 et 1861, 600 émigrants originaires de Champlitte et de la Vingeanne sont partis au Mexique. En 1969, Jean Christophe Demard titulaire d’un doctorat d’histoire soutenu à l’université de Franche Comté s’est rendu au Mexique et a effectué des recherches. Il a rencontré les descendants des colons. Par la suite, des contacts ont été noués avec l’université de Vera Cruz. L’association Haute Saône-Mexique est née à la suite de ces échanges. L’histoire des Barcelonnettes est mieux connue, elle se rejoint avec celle des chanitois.
Jean-Christophe Demard est l’auteur de Jicaltepec (chronique d’un village français au Mexique), et d’Une colonie française au Mexique 1833-1926 (chronique d’une colonie française sur le rio Nautla).
Au Mexique, les français ont su prospérer. Aujourd’hui, beaucoup de descendants de familles de Champlitte vivent encore à San Raphaël et à Jicaltepec. Les Stivalet, les Theurel, Les Capitaine, les Thomas ont fait souche.
Cela fait penser aux cajuns de Louisiane, une grande épopée reste à écrire.

Laisser un commentaire