90 ans pour les jumeaux de la Vingeanne.
Comment vivait-on la gémellité autrefois dans une famille nombreuse à la campagne ? C’est la question à laquelle Paulette Corn u épouse Raphat et Roger Cornu ont répondu.
Le 24 février, Paulette Raphat, née Cornu, habitante d’Orain, agricultrice retraitée, et son frère jumeau Roger Cornu, agriculteur retraité, habitant de la ferme de Provenchères, sur le territoire de la commune de Montigny-Mornay-Villeneuve, ont fêté leur anniversaire en commun. Cela a été l’occasion d’aborder le thème de la gémellité autrefois dans le cadre d’une famille nombreuse au sein du monde rural.
Paulette Cornu, épouse Raphat et son frère Roger Cornu sont nés jumeaux, le 24 janvier 1930 à la ferme de Provenchères près de Montigny-sur-Vingeanne, à la lisière avec le département de la Haute-Saône. Ce sont les enfants de Marie-Paule (1902-1990) et d’Henri Cornu (1898-1993), agriculteurs à la ferme de Provenchères. La famille comptait 11 enfants, quatre enfants étaient jumeaux. Les enfants ont été séparés pour être élevés. « Je n’ai jamais été élevée avec mon frère jumeau. » confie Paulette Raphat. Cette dernière, a été élevée par sa tante Yvonne Lenoir à Orain. « J’ai été gâtée par cette jusqu’à l’âge de 9 ans à Orain, chez ma tante,. après je suis allée chez mes grands-parents à La Villeneuve-sur-Vingeanne. C’était plus dur. Je devais garder les vaches tout en apprenant mes leçons .Je suis revenue à l’âge de 14 ans à Provenchères pour travailler jusqu’à l’âge de 22 ans. Je n’ai pas eu d’enfance commune avec mon frère Roger. Cependant on a manqué de rien. Dans une famille nombreuse, avec plusieurs jumeaux.le secours des oncles et tantes pour élever les enfants de famille nombreuse était nécessaire. » : explique la soeur jumelle de Roger Cornu. Paulette était scolarisée à Orain, dans sa prime enfance, et Roger quant à lui était scolarisé au Prélot village voisin sur la commune de Champlitte-et-Le Prélot. « Nous allions au Prélot à bicyclette, notre institutrice nous enseignait le solfège et le code la route. Les cours étaient d’un excellent niveau. les enfants apprenaient bien au Prélot » : précise Roger Cornu ému, et complice avec son épouse qui a compris ce qu’il voulait dire et l’a exprimé à sa place.
La gémellité était vécue comme normale par ces jumeaux. « J’ai eu sept enfants, dont deux jumelles ma fille Delphine a eu des jumeaux. C’est quelque-chose qui revient à chaque génération dans la famille » : note Paulette.
Plus que la gémellité, c’est la séparation qui a marqué ces enfants jumeaux.