La photo coupée.

C’était avec notre professeure de français, au collège, elle avait décidé d’une balade à vélo en fin d’année, nous avions pique-niqué au près de la cuisine, près du château de la Romagne.

A l’occasion de cette promenade, une photo avait été prise. Quatre personnes figuraient sur une de ces photos. Il y a avait deux filles, la professeure, et moi.

Nous pouvions acheter les photos, un tirage photographique avait été effectué pour l’occasion. Une camarade de classe, qui ne figurait pas sur le cliché, a acheté cette image de notre adolescence, nous étions en cinquième.

Cette dernière, a soigneusement découpé la photo, et m’a donné la partie sur laquelle je figurais. A cette époque au milieu des années 80, c’était un moyen d’enlever quelqu’un sur une photo. Aujourd’hui nous avons d’autres moyens.

Les souvenirs de l’enfance reviennent. L’enfance, nous nous en souvenons, nous la repensons, c’est la plus longue période de notre vie nous dit Juliette Nothomb, dans la Grande Librairie, sur France 5.

Vous me direz, à juste, c’est un souvenir d’adolescent, et non d’enfance. Vous aurez raison. Seulement enfant ou adolescent, ces souvenirs participent à la construction de l’être humain de ce jour, que vous incarnez.

Cela parle à l’âme de l’adulte. Comme l’enfant rejeté, l’adolescent humilié, dépasse cela, se fonde un univers, une vision du monde et va vers les autres grâce à la bienveillance rencontrée maintenant.

Rolf und Gisela.

J’ai appris l’allemand, avec la méthode Wir lernen Deutsch. Il y avait Gisela et Rolf, les enfants, Vati et Mutti, les parents. Des phrases simples, illustrées d’images de la vie courante illustraient le manuel.

Wo ist Gisela ? (Où est Gisela?)

Gisela ist ins Wohnzimmer ! (Gisela est dans le salon).

Notre professeure d’allemand madame Mounier prononçait « Wohnzimma ».

C’était une méthode progressive. En anglais, en allemand, en russe ou en espagnol, souvent les manuels commencent par des phrases de ce type. Elles nous marquent à vie.

Les années lycée.

Ces années au lycée, ont été une formidable ouverture sur le monde. Je connaissais très peu Dijon, ce fut une découverte charmante. Je me souviens avoir été à la mare de Fontaine-lès-Dijon. Là, les souvenirs de Saint Bernard m’ont inspirés. Il y a eu également cette visite de la crypte de Saint-Bénigne, expliquée par un architecte.

J’ai connu de belles rencontres avec mes camarades de classe. Il ne me reste que les bons souvenirs. Robert Molis, je l’ai déjà dit, est un des professeurs marquants de cette époque.

Après les années collège, les années lycée paraissaient une épreuve. Ce fut au contraire l’occasion de se révéler. Les années passées à l’université de Bourgogne, furent quant-à elles, un grand moment de liberté. J’avais soif de savoir.

La philosophie, enseignée en classe terminale, loin d’être rébarbative, a été une occasion de voir le monde autrement.

Aidant.

J’ai été aidant. Ce n’est pas plus reconnu que père au foyer. J’ai fait mon devoir. Je me disais :  » J’aurais pu faire plus. J’aurais pu faire mieux. » C ‘était dur. Je n’ai peut-être pas si mal agit. Dans un geste biblique, avant de mourir, mon père m’a donné sa bénédiction.

J’ai connu le désarroi, face à la responsabilité engendrée par les gestes de l’aidant. Je l’ai fait, car ma maman me l’avait demandé. Aujourd’hui mes parents ne sont plus là. Pourtant leur présence est partout, grâce au souvenir, ils sont toujours présents dans ma mémoire et dans mon cœur ! 🙂