Noel Baulard 82 ans se souvient :
Autrefois à Orain, les garçons du village jusqu’à l’âge de douze ans, lors de la semaine sainte perpétuaient une ancienne coutume. Dés le jeudi saint, jour du début d’un traditionnel mutisme des cloches, ils parcouraient le village, muni d’une crécelle appelée localement «bruant », afin de ponctuer les temps forts de la journée. L’angélus du matin, midi et l’angélus du soir était sonné à chaque par foyer par les enfants. Les enfants remplaçaient ainsi le tintement des cloches absentes, parties pour Rome disait-on. Le vendredi midi, le chemin de croix était annoncé aux paroissiens. Le samedi matin après l’angélus, les jeunes ayant accompli cette coutume passaient chez l’habitant avec un panier ou une petite remorque du type «Choillot». Les garçons étaient guidé par un chef (celui qui devait faire sa communion dans l’année, souvent l’ainé), et recevaient une récompense pour le service rendu et le devoir accompli. Selon la tradition, les gens d’Orain, leur offraient des œufs. Ceux qui n’avaient de poules, donnaient des gâteaux, ou quelques pièces. A la suite de cette collecte, une juste répartition entre les enfants avait lieu sous le regard d’un adulte afin d’éviter d’éventuels abus. Cela se passait toujours dans une bonne ambiance. Il s’agissait d’une coutume sympathique, qui s’est déroulée chaque année jusqu’à l’année dernière, cependant la situation a bien évolué depuis la grande époque. Les dernières années, le nombre des enfants passant dans les rues a bien diminué, les filles ont participé, puis les enfants ne sont plus passé matin, midi et soir. De nos jours tous les enfants d’Orain mangent à la cantine et sept heures c’est tôt. Les rythmes de vie ne sont plus les mêmes.
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