Mornay village martyr

 

 Mornay village martyr

 Le village de Mornay fut victime des ravages de la guerre le 29 aout 1944.

La journée du 29 août 1944 d’après certaines archives et témoignages :

A cette époque, l’armée Allemande battait en retrait en direction de l’Allemagne. Ce 29 août 44 un véhicule était stationné au carrefour de Mornay depuis plusieurs jours, avec deux soldats Allemands à bord. Ceux-ci invoquaient des difficultés mécaniques et attendaient le dépannage.

En réalité, ils étaient en mission de surveillance et sans doute à l’écoute des émissions radio de la résistance, dans le but de localiser des résistants, car en effet depuis 2 mois une équipe de résistants, dit de destruction étaient intervenue environ une quinzaine de fois dans la région, et notamment la nuit du 30 juillet 1944 ou ils avaient plastiqué la suceuse installée sur le canal de la Marne à la Saône au port de Lavilleneuve.

Dans la forêt voisine de Mornay et Theuley, se trouvait ce détachement de maquisards qui avait pour mission de harceler les troupes Allemandes en retrait.

Les maquisards ayant appris l’existence de cette voiture Allemande, le chef du détachement basé dans les bois de Theuley au lieu dit « Mont Verra » donne l’ordre d’attaquer et de capturer les deux Allemands en question, qui ne feront aucune opposition, l’opération s’est déroulée rapidement et sans violence.

Pour des raisons inconnues, ces maquisards durent abandonner leur voiture sur la route de Vars au dessus de Mornay, une traction avant (ce détail est important car il a peut être sauvé la vie des otages).

 

L’opération d’enlèvement de ces soldats terminée, quelque temps plus tard, un convoi d’Allemands arrivait au carrefour de Mornay, en voyant une de leur voiture abandonnée sans occupant, l’officier Allemand qui commandait le convoi a tout de suite compris ce qui venait de se passer, et donna l’ordre à sa troupe d’encercler le village, de se saisir du maximum d’otages, et de fouiller toutes les maisons.

La population déjà en alerte après ce coup des maquisards entendit des tirs d’armes automatiques. Pris de panique, les gens se sauvent tout azimut pour se cacher dans la nature, alors que les Allemands leur tiraient dessus.

C’est ainsi que plusieurs personnes ont été interpellées et prises en otages, amenées au centre du village et alignées face au mur de la maison Morel (actuellement maison Ronot) sous la menace des armes d’un groupe de soldats Allemands qui formait le peloton d’exécution, commandé par l’officier Allemand.

Il s’agissait d’une douzaine de personnes

Mr Collin vétérinaire à Fontaine Française

Mme Laidet, (mère de Joseph Laidet)

Mr Dumontet

Mme Genelot

Mr Nicol Henri

Mr Nicol Marcel

Mr Ulysse Curé

Mme Chauve et ses trois enfants

Mr Labalme de Montigny

Mr Rochefort de St Maurice

Tous ces gens croyaient leur dernière heure arrivée, sauf pour la petite histoire rocambolesque de Mr Labalme de Montigny (cordonnier de passage à Mornay) présentait un état d’ébriété à ne pas tenir debout, et se retournait constamment pour menacer les Allemands avec son couteau de poche, a chaque incartade il était remis en place à coup de pied aux fesses.

Pendant ce temps Henri Nicol essayait de faire comprendre à l’officier Allemand que ce n’était pas les gens du village qui avaient enlevé les deux soldats Allemands, mais une voiture venue par la route de Vars et repartie par le même chemin.

L’officier Allemand envoie aussitôt une voiture avec quelques hommes en reconnaissance dans cette direction. Ils devaient effectivement trouver cette traction avant abandonnée par ces maquisards.

 

C’est par un interrogatoire verbalement musclé adressé aux otages pour dénoncer les auteurs de l’enlèvement des deux soldats, sous la menace de brûler le village et de tuer les otages, mais en vain personne ne dira rien sinon qu’ils ne sont ni responsables ni impliqués dans cette affaire.

Puis dans cette tourmente, un soldat Allemand est venu dire à cet officier, que son supérieur lui demandait de se rendre de toute urgence ailleurs.

Avant de partir, cet officier a passé le commandement du peloton à un sous-officier en lui donnant l’ordre de fusiller les otages et de brûler le pays, (ordre parfaitement entendu par Mr Collin vétérinaire et otage, qui comprenait l’Allemand, et le parlait)

Ce sous-officier sans doute plus humain, et vu le contexte, fit libérer les otages, mais parallèlement donna l’ordre d’incendier le village en représailles. Un groupe de soldats s’est précipité en direction des maisons les plus proches situées au carrefour, pour y lancer des grenades incendiaires.

Les maisons en cause étant des fermes avec granges, écuries, où des chevaux, vaches et chiens étaient attachés, le feu s’est rapidement propagé dans les bâtisses, emprisonnant les bêtes qui hurlaient. Un soldat Allemand a essayé de détacher quelques bêtes. Un autre entendant tout ce bétail hurler les abattait à la mitraillette.

Leur forfait accompli, le convoi a repris sa route emmenant avec lui la voiture Allemande, cause de toute cette frayeur, et laissant derrière eux ce village aux proies des flammes.

Par peur de nouvelles représailles, les habitants s’étaient sauvés pour se cacher dans la nature, et une grande partie a passé la nuit du 29 août 1944 à la belle étoile, avec quelques couvertures, au dessus de Mornay dans les sapins, actuellement le château d’eau. Leur seul horizon, les flammes ravageant leurs maisons.

Au titre des dommages de guerre les maisons détruites ont été reconstruites.

 

 

Le chateau de Montigny sur Vingeanne vestiges de la splendeur passée

Le chateau de Montigny sur Vingeanne : Vestiges de la splendeur passée. Cet article est publié aujourd’hui  8/01/10 dans le BP.

Les premières traces d’une motte castrale à Montigny remonteraient au IXe siècle. En 1145, la présence d’une forteresse est mentionnée dans les archives des Vergy seigneurs de Montigny à cette époque. En 1636, suite au passage de Gallas,  la maison-forte  fut détruite. Les Languet (apparentés à Bossuet) devinrent propriétaire de la seigneurie de Montigny à cette époque.Le chateau fut en grande partie détruit.Les anciens bâtiments situés à l’est sont notamment le siège des expositions d’Art BFC,  ils restent dans la vocation des châteaux d’autrefois qui avalent vocation à accueillir des artistes.

Ceci est un extrait , pour en savoir plus, lisez le Bien Public du 6/01/2010 édition « Région Dijonnaise » .

Lien :

http://www.bienpublic.com

Sources: Terroir numéro 39 Novembre 1966 de la SHTRFF

Montigny-Mornay-Lavilleneuve 12 siècle d’histoire : Jean Raillard

Notice sur la paroisse de Montigny sur Vingeanne : Abbé Bernard Philibert Sautereau

Historique du blog

J’ai ouvert ce blog le 28/06/08 afin de publier les légendes et les mythes, que je voulais faire connaître. Pendant un long moment je n’ai plus écrit sur ce blog. En mai 2009, je suis devenu correspondant de presse. J’ai écrit l’article sur le remembrement. La totalité du résumé du mémoire de maîtrise que j’avais écrit ne fut pas publiée. Il me fut proposé de mettre un lien à l’article afin de renvoyer le lecteur vers un récit augmenté. Sur ce blog, je poste toujours des articles relatifs aux mythes et légendes. J’y ai ajouté des éléments de biographies que je souhaitais partager car ils étaient pour la plupart introuvables ailleurs sur le net. De plus il y a également les renvois et les compléments des articles que j’envoie au BP. Sur ce blog, je consacre une grande place à l’actualité et à l’histoire locale: il y a un certain nombre d’informations sur les villages du canton de Fontaine-Française: Bourberain, Chaume et Courchamp, Dampierre/Vingeanne, Fontaine-Française, Fontenelle, Licey/Vingeanne, Montigny-Mornay-Villeneuve ,Orain, Pouilly sur Vingeanne, Saint- Maurice/Vingeanne, Saint-Seine /Vingeanne, Sacquenay et Chazeuil : une partie du canton de Selongey, Champlitte et son canton, le sud Haut Marnais. Is sur Tille et son canton peuvent être évoqué sainsi que la région dijonnaise ainsi que la Cote d’Or en général. Certains thèmes touchent toute la Bourgogne. D’autres  thèmes sont plus universels: comme les arts en général, l’art contemporain en particulier, l’agriculture, l’histoire, la géographie , la littérature, etc…

Struthof : les collégiens du collège Henry Berger témoignent

 

Benjamin, Clément, Nathalie et Eudes, quatre élèves de toisième du collège Henry Berger ont participé au Concours de la Résistance et se sont rendus au camp du Struthof (voir l’édition du Bien Public du dimanche 30 août). Ils étaient accompagnés de 2 anciens déportés Henri Mosson et Marcel Suillerot. Les collégiens témoignent :

_ Benjamin : « C’était poignant, la visite du camp était intéressante et rendue vivante par le témoignage des déportés qui nous accompagnaient. »

_Clément : « C’était très bien, cela nous a montré ce qu’était la vie dans les camps grâce aux témoignages de Henri Mosson et Marcel Suillerot. La souffrance des déportés m’a ému. C’était impressionnant, je pense que c’est quelque – chose dont on se souviendra. »

_Nathalie : « C’était très intéressant. C’était très bizarre, car il y avait un décalage entre ce qu’on voyait et ce qui s’est passé dans ce camp. Le camp était vide et calme et dans un cadre reposant et agréable, les Vosges offraient un paysage majestueux. Il faisait beau, il y avait un petit vent frais, ce qui contrastait avec le témoignage terrible des déportés. Les déportés nous ont présenté le camp, avec  parfois une pointe d’humour au cours de la visite alors que l’atmosphère aurait pu être lourde au regard des horreurs commises dans ce camp.

 J’ai trouvé le Musée Européen du Struthof très bien conçu   . »

_Eudes : « Je ne m’imaginais pas le Struthof comme ça, je ne pensais pas qu’il était niché dans un lieu isolé dans la forêt. Ce choix par les Nazis semble exprimer la volonté de le cacher aux yeux de tous.

J’ai été choqué que les SS utilisent les cendres des déportés passés par le four crématoire pour enrichir leur jardin comme nous l’ont témoigné les déportés qui nous accompagnaient.

Ce que les déportés ont vécu étaient très dur. Ils devaient dépasser leurs limites pour survivre et s’organiser, se soutenir malgré leurs différences politiques, culturelles, religieuses et sociales. C’est un bel exemple de solidarité. »

 

La Forêt de Velours : sa vie , son histoire…

« La Forêt de Velours : sa vie , son histoire… » est paru aujourd’hui dans  avec un témoignage de Pierre De Broissia, propriétaire forestier.

Précision: la forêt de velours compte un certain nombre d’étoiles (ce sont les croisements des grands chemins qui percent la forêt et deservent les parcelles). Ces étoiles sont liées à l’histoire de la vénerie: la plus connue est l’étoile de la Duchesse, il y a également l’étoile de la ville d’Antua, de Dochet (ou de Rochet?), Roger, de la Route, Jarnac, Marignan, De Saulx, Noirot,  De Tavannes, Gaspard, De Ranti, Des Dames, Henry IV, du bois Saint Père?, des Grandes baraques?, soit 18 étoiles. J’ai mis un point d’interrogation lorsque je n’étais pas certain des noms que j’ai lu sur un plan très ancien. L’ antique forêt de « Velort », telle qu’on l’appelait à l’époque médiévale parait être une nuit percée d’étoiles.

Étymologiquement, le nom de forêt de Velours viendrait de l’aspect luxuriant et de la densité de cette forêt.

 

La Vingeanne

la Vingeanne

La Vingeanne à Montigny au lieu dit Le Trou D’ Argot.

Une légende est à l’origine du nom de la rivière : à l’époque médiévale, ce vallon était le lieu de promenade du Seigneur d’Aprey et de son épouse Jeanne. A la mort de celle-ci, le jeune homme revenait régulièrement soigner son chagrin en se remémorant les moments passés : « là vint Jeanne » se disait-il… (Source: Jean Robinet, La Vingeanne pas à pas)

Cette rivière est située au cœur de la “diagonale du vide”, allant des Ardennes aux Pyrénées. Certains géographes nomment cet espace géographique “Le désert français” (voir Daniel Noin). Sur les plateaux surmontant la vallée de la Vingeanne on compte moins de 10 habitants / km2: (canton de Grancey Le Château ,21  près d’Is/Tille; et d’Auberive, 52). Fontaine Française compte 13 hab:km2.

Le canal de la Marne à la Saône allant de Vitry Le François (52) à Maxilly / Saône (21)  emprunte la vallée de la Vingeanne. Le canal est alimenté en eau par quatre réservoirs : le lac de Charmes, le lac de la Liez, le lac de La Mouche et le lac de Villegusien ou Lac De la Vingeanne. Le canal n’est plus guère utilisé pour le transport de marchandise, cependant l’été il connait une certaine activité touristique. Les lacs de la Liez et de la Vingeanne, particulièrement sont aménagés pour un usage touristique.

Le canal a été rebaptisé récemment “Canal entre Champagne et Bourgogne” dans un but de promotion touristique. Le canal fut ouvert en 1907.

Le niveau de la Vingeanne peut varier :

En 1893, la Vingeanne était réduite à un mince filet d’eau en raison de la sécheresse. Aucune récolte n’eut lieu cette année là, dans la vallée.

En 1910: (la Vingeanne est montée à une hauteur de 90 cm en dehors de son lit, près du lavoir), 1930:(105 cm), et surtout 1965: (115cm). Les crues furent très fortes. De nombreuses maisons furent inondées, à Saint-Maurice/Vingeanne, ce fut le cas, en particulier, dans le quartier de l’Outre, qui fut construit sur un ancien marais asséché, après le passage de Gallas en 1636.

Une légende (?) circule, si le barrage de Villegusien cédait, à Saint-Maurice, par exemple, il ne resterait plus que le clocher émergeant de la vallée.
Le canal et le Réservoir de Vilegusien ( 52 Haute – Marne ) sont gérés par les V N F

Voies Navigables de France (VNF) -
Le lac de Villegusien est protégé par une digue, finie en 1907 (il me semble), l’administration autrefois L’Équipement puis la Direction départementale des Territoires, de nos jours  les VNF, veille à la sécurité de  la digue, et au niveau d’eau du canal. La digue fut renforcée après la crue de 1965.  Le débit de la Vingeanne est surveillé par la Diren au travers de stations situées le long de la rivière pourvues d’un boitier électronique et d’une ligne téléphonique.  Le département de la Haute Marne considère la digue comme ” un risque majeur “.

Le canal et le Réservoir de Villegusien (52 Haute – Marne) sont gérés par les V N F

Établissement public à caractère industriel et commercial, Voies navigables de France a été créé en 1991 et a succédé à l’Office National de la Navigation. Les missions qui lui sont confiées par l’État sont :
– gérer, entretenir et développer 6700 km de canaux et de fleuves du réseau navigable français (dont 1760 à grand gabarit) ; 4500 agents
– exploiter les 80 000 hectares du domaine public fluvial qui les borde ;
– participer à la politique d’environnement et d’aménagement du territoire, en partenariat avec les collectivités territoriales ;
– promouvoir la voie d’eau et sensibiliser les décideurs à l’intérêt du transport de marchandises par voie d’eau et du tourisme fluvial ;
– fédérer des initiatives visant à développer les activités sur la voie d’eau.
Le tourisme fluvial est l’un de ses axes de développement.

Si on veut suivre le débit de la Vingeanne jour / jour depuis la station de Saint-Maurice:

http://www.rdbrmc.com/hydroreel2/station.php?codestation=579

La Marseillaise

Hier, je suis allé dans un village dans lequel les enfants, sous la direction de leur institutrice, chantaient La Marseillaise et ont lu les noms des soldats , enfants du pays, morts pour la France.Je sais que plusieurs dizaines de personnes lisent ce blog depuis quelques jours.Alors, svp envoyez-moi vos « com », cela me permettra de savoir si ça vaut le coup que je continue.

Voir le Bien Public du 14/11/09 Edition Région Dijonnaise. Il y a 2 articles au sujet de ce village, il s’agit de Sacquenay (21)

Le 11 novembre

Aujourd’hui dans le journal Le Bien Public parait le témoignage de deux anciens nés en 1914 dans le canton de Fontaine-Française : Jean Raillard de Montigny Sur Vingeanne et Henri Jolivet de Saint Maurice Sur Vingeanne.  J’ai recueilli sous forme d’interview les souvenirs de leur enfance durant la première guerre mondiale

Voir le Bien Plubic du 11 Novembre

le remembrement rural dans le canton de Fontaine Française

La grande vague des remembrements eu lieu entre les années 60 et les années 80.Dans notre canton entre 1959 et 1995. Chaume fut une des première commune remembrée et Fontenelle une des dernière commune du département.

Le remembrement, c’est à dire la reconstitution de domaines agricoles par échanges et redistribution de parcelles morcelées  à l’extrême afin d’en faciliter l’exploitation (Dictionnaire ROBERT, 1989) s’est surtout développé, en France, pour répondre aux nouvelles données économiques nationales et internationales.

         Si à l’origine, le but principal du remembrement était le regroupement de parcelles pour faciliter l’exploitation agricole, il est devenu progressivement un outil d’aménagement du territoire à part entière abordant simultanément les problèmes liés à l’activité agricole, aux attentes environnementales et aux préoccupations du milieu  rural. Il devait garantir  à chacun le respect de la propriété et la meilleure équité possible, grâce à des bases réglementaires détaillées et à des enquêtes publiques.

Dans l’action de remembrement, les responsables du déroulement se fixaient essentiellement les principes suivants: respecter l’équivalence des terres, la nature des cultures, le principe du respect de la proximité du siège de l’exploitation. Ce ne  fut pas toujours respecté dans la pratique.

Cependant, le lourd héritage affectif du passé, le grand nombre d’intérêts et d’intéressés et la complexité des démarches n’a pas facilité la mise en place de lois pour assurer le regroupement cohérent et la redistribution équitable des terres. Le remembrement, par les différentes opérations qu’il impliquait apparaissait souvent comme une provocation dans le village et une remise en cause des rapports sociaux (entre paysans de différents statuts, entre agriculteurs et élus, propriétaires et exploitants, et entre  ruraux et fonctionnaires).

Souvent, à la conception de la terre comme moyen de production et aussi d’échange, les agriculteurs opposaient d’autres significations qui incluaient la terre comme indicateur de statut social, support d’un passé de lutte pour l’accès à la propriété foncière. La terre est un patrimoine, de plus un attachement symbolique et sentimental  lié à la transmission de la terre était un élément à prendre en compte par les autorités.

Le manque d’information est un problème qui préoccupa les agriculteurs. Dans les communes remembrées beaucoup d’entre eux se plaignaient d’un manque de clarté dans les explications accompagnant les opérations. Cette attitude se trouvait aussi chez les agriculteurs favorables au remembrement. L’opinion prévaut qu’en « haut-lieu » on était également peu ou mal informé de ce qui se passait dans les petites communes et qu’on ne se préoccupait  guère du sort des campagnes. Pour d’autres, la responsabilité est surtout portée au compte des intermédiaires : (maires, DDA, géomètre).Parfois les membres de la commission communale sont accusés d’entente préalable au détriment des absents, qui se sentent exclus et lésés.

Le remembrement s’est plutôt bien passé dans le canton, cependant il y a eu  quelques exceptions  :

– Bourberain : Trois clans avaient été décelés par les fonctionnaires de la DDA. : les « jeunes agriculteurs dynamiques »,  les «  anciens biens installés », et les «  hostiles ». Des  réclamations arrivèrent au service contentieux de la DDA jusqu’au milieu des années 1990

– Chaume : Le premier remembrement de 1956-59, qui était un des premier de Cote D’Or s’est relativement bien passé. Par contre, en ce qui concerne le remembrement du village, il y eut des réclamations auprès de la commission départementale et de vives tensions. Chaume, à l’initiative du maire de l’époque Eugène Thévenot,  fut un des premiers villages de France et le premier de Cote d’Or à remembrer le bâti d’un village et ses  attenants. A cette occasion, une émission télévisée fut tournée, intitulée : «  Chaume village pilote ».

-Fontaine – Française : C’était un remembrement particulier en raison de la présence de la question de la grande propriété foncière. La municipalité souhaitait au maximum rassembler ses parcelles  afin d’essayer d’anticiper son expansion en tenant compte de la donation importante dont elle se savait bénéficiaire. Le docteur Berger,  alors maire de la commune avait émis le rêve de remembrer l’étang du Fourneau afin de l’assécher et de l’assainir, devant le refus du propriétaire, le projet fut abandonné. Cette anecdote fut confiée par Henry Berger à un chercheur alors qu’il était président du Conseil Général.

-Fontenelle : Le remembrement fut tardif, dernier du canton, il fut terminé en 1995. Il y avait une grande diversité d’exploitations, cela ne fit qu’accentuer les difficultés déjà existantes. Le sentiment de spoliation et d’injustice  est demeuré très vif, il s’agit toujours d’un sujet brûlant.

 

-Mornay : Des réclamations perdurèrent bien après le remembrement.

– Saint Maurice /Vingeanne : Il y eu des arbitrages difficiles. La commission départementale fut saisie. Des lettres furent écrites aux plus hautes autorités de l’État, dont il reste des traces dans les archives, c’était sans doute un des buts recherché d’ailleurs.

– Saint Seine Sur Vingeanne : Selon certains techniciens agricoles, c’est dans cette commune que se serait déroulé le remembrement le plus équilibré. La taille  moyenne des parcelles est passée de moins de un hectare à plus de cinq hectares, sans que des contestations  majeures soient parvenues aux autorités.

Le remembrement est réussi lorsque les parcelles sont bien regroupées et bien desservie, et les enclaves supprimées. Après le remembrement, les sols ne sont plus qu’un potentiel pouvant être amélioré, ce qui est le cas dans le canton de Fontaine – Française, le remembrement ne fut qu’une étape dans le développement des exploitations. Toutefois, lorsque l’étape fut bien négociée par les propriétaires, ce ne fut pas négligeable pour la suite. La grande propriété fut elle aussi, bien entendu, remembrée (au même titre que la « micro propriété » d’ ailleurs),ce qui généra de très grands ensembles de parcelles. Les jardins furent parfois remembrés ainsi que les vignes et les vergers , ce qui changea la nature des cultures en ce qui concerne les  » nouvelles parcelles « par rapport « aux anciennes parcelles ».

 

 Selon les experts, le remembrement, surtout avant 1976 et la mise des études d’impact, eut aussi pour conséquence l’arrachage des haies, la création de fossés disproportionnés, la disparition des friches et de certains bosquets. La conséquence de ces atteintes au paysage fut une atteinte à la diversité de la faune et de la flore. De plus le regroupement de parcelles ne fit que s’accentuer consécutivement au remembrement, ce qui facilita le drainage des zones humides et les conséquences néfastes sur les crues rapides des cours d’eau, ainsi que l’assèchement des zones humides qui avaient un rôle régulateur.

 

Le remembrement, a enlevé du caractère au paysage. Il  a marqué les esprits et parfois donné un sentiment de spoliation à certain  protagonistes et causé des traumatismes. Mais il a permis à l’agriculture d’être compétitive en mettant en place les conditions de la croissance des rendements ainsi que l’adaptation des exploitations à des cultures rentables et en permettant la naissance de la grande culture céréalière à un canton voué à la polyculture-élevage. Il faut noter que l’agriculture biologique , s’est adaptée au parcellaire issu du remembrement puisqu’elle s’est mécanisée.


 

      Le remembrement a été le principal outil d’aménagement foncier utilisé dans le département de la Côte d’Or, comme celui mené en 1707 (premier remembrement d’Europe) sur la Commune de  Rouvres  En Plaine

  Le 27 Novembre 1918, la loi CHAUVEAU (sénateur de la Cote D’Or) a reconnu  I’ utilité publique du remembrement.

Loi du 9 mars 1941 : introduisant l’existence de commission et de travaux connexes comme la création des chemins ruraux gérés par les Associations Foncières

Loi du 10 juillet 1976/ obligeant à procéder à une étude d’impact.

Suite à la loi de 2005 relative au développement des territoires ruraux du 23 février 2005, la mise en œuvre des procédures, auparavant assurée par la DDAF au nom de l’État, est transférée au Département depuis le 1er janvier 2006.

source : Le remembrement de 1945 à nos jours dans le canton de Fontaine Française. mémoire de maitrise université de Bourgogne 1993.

D’après les archives de la Diren et de DDA et la consultation de divers écrits ( dont ceux d’ Alice Barthez ) et ouvrages au sujet du remembrement.

Le mémoire de maitrise fut dirigé par Marcel Vigreux  et a obtenu une mention. Le mémoire est disponible à la B.U de Lettres et à la B.S d’Histoire à Dijon, il me semble.

A ce sujet,voir l’article que j’ ai écrit en qualité de correspondant de presse dans le journal  Le Bien Public du 9 /11/09. L’ article contient le témoignage d’ agiculteurs retraités de Montigny Sur Vingeanne et de Saint Maurice Sur Vingeanne.

Précisions: Les recours étaient possibles devant la commission communale, la commission départementale, et parfois jusqu’au Conseil d’Etat. Un propriétaire en théorie pouvait retirer une parcelle du remembrement, dans la pratique c’était plus difficile, car cette  » mise en réserve  » devait etre compensée par la « cession » d’une équivalence en valeur. Le refus total du remembrement de la part d’un propriétaire de plusieurs parcelles n’était guère envisageable en raison du morcellement des parcelles. De plus les remembrements de vergers et de bois furent possibles car la nature de ces parcelles sur la matrice cadastrale ne correspondait pas toujours avec leur nature réelle sur le terrain. Ainsi un bois ,un verger,etc… pouvaient apparaitre sous la désignation « terre » et ainsi être remembrés. Un autre problème s’est parfois posé, celui des titres de propriété. Certaines personnes pensaient être propriétaire et n’avaient pas le titre de propriété, celui-ci n’avait pas été enrigistré… . Le fait de payer des impots sur le terrain pouvait constituer une preuve de propriété. Cependant la situation était floue en ce qui concerne les indivisions… d’où des incompréhensions, des conflits familiaux..

Lien:

http://www.bienpublic.com

310px-rouvres_avant_remembrement.1259314520.jpg300px-rouvres_apres_remembrement.1259314508.jpgLe remembrement à Rouvres-En-Plaines avant et après