le temps des moissons

Dans les années 1900, un village comme Montigny comptait environ une trentaine d’agriculteurs, les moissons étaient fauchées à la faux, les plus aisés avaient plusieurs ouvriers. Ce n’est qu’en 1910 qu’apparurent les premières javeleuses ainsi que les premières batteuses, puis les lieuses dans les années 1930 et les premiers tracteurs vers 1946. Et enfin les moissonneuses-batteuses dans les années 1950. En 1947, environ 2 590 tonnes de céréales étaient récoltées par la Coopérative de la Haute Vingeanne.

Depuis quelques jours déjà les moissonneuses parcourent la plaine du canton de Fontaine Française. La moisson de l’orge est déjà terminée et celle du colza déjà bien entamée. La récolte en orge selon Roger Raillard agriculteur retraité et administrateur de Dijon céréales, ressemble étrangement à celle de l’année dernière avec moins d’écart entre les rendements les plus élevés et ceux les plus faibles. Il y a eu 600 hectares d’orge récolté dans le canton de Fontaine Française. La part représentées par les escourgeons (encore appelés orge de brasserie, orge à 6 rangs ou orge d’hiver) est de 98 %, 2 % sont réservé à l’orge à 2 rangs. La récolte a eu un rendement moyen de 66 quintaux à l’hectare en 2009, et de 67 quintaux à l’hectare en 2010. L’espoir de gros rendement était présent cependant il y a eu un froid sec au moment du tallage (formation de plusieurs tiges à partir d’une graine, cette opération est favorisée par le roulage des champs), les talles (tiges secondaires) n’ont pas été formées comme il aurait fallu. L’orge cette année est de très bonne qualité, sans excès de protéines, avec un bon calibrage. C’est une récolte réalisée dans de bonne condition en 5 jours et par beau temps.

La récolte de colza déjà bien commencée est également prometteuse. Une récolte de 4 000 tonnes de colza est attendue pour le secteur de Fontaine Française, pour les blés des rendements identiques à l’an dernier sont attendus sur le même modèle que la récolte des orges. 6 000 tonnes de blé devraient être produite sur le canton de Fontaine Française en ce qui concerne la récolte 2010. Un total de 14 000 tonnes de céréales devraient être produit à l’issu de la campagne 2010 dans la plaines de la haute vallée de la Vingeanne. Toutefois les variations météorologiques, fortes pluies et orage, peuvent influer sur le résultat des récoltes.

Source pour la partie historique : Jean Raillard, Montigny, Mornay, Villeneuve : 12 siècles d’histoire.

La mare de Mornay un milieu préservé

Samedi 10 avril un panneau d’informations concernant le cycle biologique du brochet a été inauguré à Mornay en présence de Roger Raillard, maire de la commune, et d’une partie du conseil municipal et de Jean-Philippe Maître président de l’amicale des pécheurs de la haute et moyenne Vingeanne. Ce panneau est situé près du lavoir à impluvium de Mornay à proximité de la mare qui est une frayère à brochet.

Roger Raillard a rappelé l’historique de ce lieu :  » En 2005 la municipalité de Montigny avait manifesté le désir d’enlever la vase de la mare sur une épaisseur de 35 cm renouvelant ainsi une opération traditionnellement effectuée tous les 5 à 7 ans. Cependant après une rencontre avec Laurent Perrin agent du conseil supérieur de la pêche devenu l’Office National de l’Eau et du Milieu Aquatique, ce qui aurait pu devenir un problème a été réparé au sein d’un partenariat environnemental. Cette zone humide ainsi que la faune et la flore ont été respecté et la reproduction des brochets pérennisée. La municipalité a compris l’intérêt de la protection de cette zone humide et fait ses premiers pas dans le cadre du grenelle de l’environnement afin d’agir sur la protection de l’écosystème de cette mare conjointement avec les associations et l’administration. »

Jean-Philippe Maître précise :  » Ce panneau a été financé par les pêcheurs à 100% (association locale AAPPMA, la fédération de pêche et la carte fédérale). Cette zone naturelle sera suivie par l’ONEMA, un partenariat sera possible avec la ligue de protection des oiseaux afin de mieux connaître la faune fréquentant cette mare et un suivi de l’implantation végétale sera effectué. »

Les anciens du centre de Montigny en visite à Mornay

 

Mercredi 7 avril, Olivier Corberon a organisé une visite de Mornay pour les anciens éducateurs du centre de Montigny dans le cadre d’une rencontre amicale. Le centre de Montigny a été ouvert le 2 août 1948 dans l’ancien couvent. Ce centre dépendait de l' »association sauvegarde de l’enfance » de Dijon, dont le président était monsieur Mercier membre de la cour d’appel de Dijon. Monsieur Lalire, ancien directeur du centre précise : « Lorsque l’établissement a ouvert en 1948, il s’est appelé centre de rééducation, puis en 1950 centre d’apprentissage spécialisé et enfin en 1956 centre éducatif et professionnel. Le 30 juillet 1964, le centre a déménagé à Velars sur Ouche. »

Olivier Corberon, ancien chef d’atelier au centre de Montigny et ancien président de la Société Historique, a retracé l’histoire de Mornay au cours d’une visite des principaux monuments et curiosités de Mornay. La visite a commencé par la description d’une pierre provenant des fourches patibulaires de Mornay se trouvant chez un particulier, puis elle s’est poursuivie par la visite de l’église et la présentation du château. Olivier Corberon a également retracé l’histoire des canons dit de « Sébastopol » situés près du monument aux morts de Mornay. Olivier Corberon a précisé : « Le château de Mornay a été construit sur le site d’une ancienne maison forte à la fin du 16ème siècle et a été modifié à la fin du 18ème siècle. Mornay compte également au lieu dit « Les Fourches » une statue de la vierge sculptée par l’abbé Gauthier. L’église date de 1834 et a été construite dans le style « Louis Philippe ». »

Correspondant de presse du canton de Fontaine-Française et…

Je suis depuis peu l’unique correspondant de presse du canton de Fontaine-Française pour le journal Le Bien Public : Bourberain, Chaume et Courchamp, Dampierre/Vingeanne, Fontaine-Française, Fontenelle, Licey/Vingeanne, Montigny-Mornay-Villeneuve, Orain, Pouilly sur Vingeanne, Saint- Maurice/Vingeanne, Saint-Seine /Vingeanne. Je suis également le correspondant de presse  de Sacquenay et Chazeuil : (une partie du canton de Selongey), ainsi que de Champlitte et son canton, et de Bèze (canton de Mirebeau).

Saint Seine sur Vingeanne une boulangerie aux multiples services

Véronique et Jérôme Moniotte ont repris la boulangerie de Saint Seine sur Vingeanne en 2004. La boulangerie est le dernier commerce du village. En plus du pain et de la pâtisserie Véronique et Jérôme Moniotte proposent d’autres services : le dépannage en épicerie et  en partenariat avec La Poste un «service postal». A la boulangerie, l’achat de timbres, de formules pour lettres recommandées,  d’enveloppes, de cartes et de colis prépayés est possible,  ainsi que le retrait de colis. Toutefois les services tels que les versements  en espèces ne sont pas possibles.

Des tournées en camion itinérants desservent les villages de Pouilly, Mornay, Montigny, et Lavilleneuve sur Vingeanne. Un dépôt de pain est assuré à Champagne sur Vingeanne. Ce dépôt fonctionne même le dimanche de 9h00 à 10h00,  par la boulangerie de Saint Seine.

Ils ont une spécialité la baguette de froment appelée chez eux « la Vingeanne », de plus, leurs gougères ont beaucoup de succès.

Pour Véronique et Jérôme Moniotte, s’installer à la campagne est un choix, l’ambiance est conviviale, la boulangerie est un lieu d’échanges et de confidences. Il s’agit d’être proche des gens et discret à la fois.

La boulangerie est fermée la mardi après-midi et le mercredi. Le Point Postal est aussi fermé le dimanche.

Les habitants du canton de Fontaine Française ont tous un sobriquet

Les habitants du canton  de Fontaine Française ont tous un sobriquet

Lorsqu’on contemple la vallée de la Vingeanne, l’histoire et les légendes sembles parler naturellement. Ainsi en est-il des sobriquets donnés aux habitants de chaque village du canton de Fontaine Française par leurs voisins.

A Bourberain, le village était partagé en2 camps toujours en chicane et en procès : les « Ecoeurou » et les « Quirettes ». On les appelait également les « Indignes », car certains jeunes gens des environs auraient régalés filles du pays avec du loup. C’est sans doute pour cela qu’on les appelle encore les loups enragés. Il existe également un surnom, les « Tiacres », un surnom ridicule selon : « Le Charroi de Nîmes ».

A Chaume, sur le rocher, les habitants seraient pour moitié fous, moitié enragés.

A Courchamp, les « Gôtous », buveurs d’eau de vie sont supposés habiter le village.

A Dampierre, on rencontre les « Magniens », c’est-à-dire les chaudronniers, les rétameurs, les « Pôchous » : les « pêcheurs » étaient également utilisé comme surnom.

A Fontaine Française, les habitants étaient surnommés les « Equeulay » : (éculés), c’est-à-dire les fatigués.

A Fontenelle, le surnom était les « Gueurnouilley », les grenouillés. Les gens de Fontenelle aurait vendu une statue de la vierge aux habitants de Fontaine Française afin d’avoir le droit de pêcher dans les fossés où ils ne prenaient que des grenouilles.

A Lavilleneuve, les habitants sont surnommés « Les Sacristains », peut être en raison de leur dévotion.

A Licey, les « Moricauds » peuplent le village. Par ce mot, on entend celui qui a la peau très brune ou noircie par le charbon de la forge.

A Montigny, le surnom des « Crébetins », désignerait des personnes serrées les unes contre les autres. Ce surnom pourrait avoir comme origine l’agglomération des maisons de ce village, qui sont parfois collées les unes aux autres.  

A Mornay, « les Brayas », « Cuillotous », seraient les porteurs de braies, de culottes, car selon leurs voisins c’était les femmes « qui portaient la culotte ».

A Orain, on rencontre les « Gouris », ce qui veut dire les cochons. A une époque indéterminée, les habitants d’Orain ont vendu la cloche de l’église pour acheter un verrat communal. Mais le verrat mourut, les gens n’eurent ni verrat ni cloche. Il faut préciser qu’Orain comptait de nombreux élevages de porcs, ces animaux paissaient et ravageaient les bois environnant, d’où la mauvaise réputation des « gouris » d’Orain.

A Pouilly, les « Pangnes », sont les résidents  de ce village. Ils s’appellent ainsi en raison de leur accent lorsqu’ils prononçaient le mot pain.

A Saint Maurice sur Vingeanne, les »Sorciers »faisaient sabbat lors des feux de Bordes selon certains. A Saint Seine sur Vingeanne, on peut croiser les « Queunelay », car lorsque les enfants de Saint Seine se battaient avec les enfants  des villages voisins, ils arrivaient toujours armés de bâtons de cornouillers.

L’ histoire de ces surnoms est parvenue jusqu’à nous grâce aux témoignages oraux et aux échos paroissiaux de l’abbé Ferré.

Mornay village martyr

 

 Mornay village martyr

 Le village de Mornay fut victime des ravages de la guerre le 29 aout 1944.

La journée du 29 août 1944 d’après certaines archives et témoignages :

A cette époque, l’armée Allemande battait en retrait en direction de l’Allemagne. Ce 29 août 44 un véhicule était stationné au carrefour de Mornay depuis plusieurs jours, avec deux soldats Allemands à bord. Ceux-ci invoquaient des difficultés mécaniques et attendaient le dépannage.

En réalité, ils étaient en mission de surveillance et sans doute à l’écoute des émissions radio de la résistance, dans le but de localiser des résistants, car en effet depuis 2 mois une équipe de résistants, dit de destruction étaient intervenue environ une quinzaine de fois dans la région, et notamment la nuit du 30 juillet 1944 ou ils avaient plastiqué la suceuse installée sur le canal de la Marne à la Saône au port de Lavilleneuve.

Dans la forêt voisine de Mornay et Theuley, se trouvait ce détachement de maquisards qui avait pour mission de harceler les troupes Allemandes en retrait.

Les maquisards ayant appris l’existence de cette voiture Allemande, le chef du détachement basé dans les bois de Theuley au lieu dit « Mont Verra » donne l’ordre d’attaquer et de capturer les deux Allemands en question, qui ne feront aucune opposition, l’opération s’est déroulée rapidement et sans violence.

Pour des raisons inconnues, ces maquisards durent abandonner leur voiture sur la route de Vars au dessus de Mornay, une traction avant (ce détail est important car il a peut être sauvé la vie des otages).

 

L’opération d’enlèvement de ces soldats terminée, quelque temps plus tard, un convoi d’Allemands arrivait au carrefour de Mornay, en voyant une de leur voiture abandonnée sans occupant, l’officier Allemand qui commandait le convoi a tout de suite compris ce qui venait de se passer, et donna l’ordre à sa troupe d’encercler le village, de se saisir du maximum d’otages, et de fouiller toutes les maisons.

La population déjà en alerte après ce coup des maquisards entendit des tirs d’armes automatiques. Pris de panique, les gens se sauvent tout azimut pour se cacher dans la nature, alors que les Allemands leur tiraient dessus.

C’est ainsi que plusieurs personnes ont été interpellées et prises en otages, amenées au centre du village et alignées face au mur de la maison Morel (actuellement maison Ronot) sous la menace des armes d’un groupe de soldats Allemands qui formait le peloton d’exécution, commandé par l’officier Allemand.

Il s’agissait d’une douzaine de personnes

Mr Collin vétérinaire à Fontaine Française

Mme Laidet, (mère de Joseph Laidet)

Mr Dumontet

Mme Genelot

Mr Nicol Henri

Mr Nicol Marcel

Mr Ulysse Curé

Mme Chauve et ses trois enfants

Mr Labalme de Montigny

Mr Rochefort de St Maurice

Tous ces gens croyaient leur dernière heure arrivée, sauf pour la petite histoire rocambolesque de Mr Labalme de Montigny (cordonnier de passage à Mornay) présentait un état d’ébriété à ne pas tenir debout, et se retournait constamment pour menacer les Allemands avec son couteau de poche, a chaque incartade il était remis en place à coup de pied aux fesses.

Pendant ce temps Henri Nicol essayait de faire comprendre à l’officier Allemand que ce n’était pas les gens du village qui avaient enlevé les deux soldats Allemands, mais une voiture venue par la route de Vars et repartie par le même chemin.

L’officier Allemand envoie aussitôt une voiture avec quelques hommes en reconnaissance dans cette direction. Ils devaient effectivement trouver cette traction avant abandonnée par ces maquisards.

 

C’est par un interrogatoire verbalement musclé adressé aux otages pour dénoncer les auteurs de l’enlèvement des deux soldats, sous la menace de brûler le village et de tuer les otages, mais en vain personne ne dira rien sinon qu’ils ne sont ni responsables ni impliqués dans cette affaire.

Puis dans cette tourmente, un soldat Allemand est venu dire à cet officier, que son supérieur lui demandait de se rendre de toute urgence ailleurs.

Avant de partir, cet officier a passé le commandement du peloton à un sous-officier en lui donnant l’ordre de fusiller les otages et de brûler le pays, (ordre parfaitement entendu par Mr Collin vétérinaire et otage, qui comprenait l’Allemand, et le parlait)

Ce sous-officier sans doute plus humain, et vu le contexte, fit libérer les otages, mais parallèlement donna l’ordre d’incendier le village en représailles. Un groupe de soldats s’est précipité en direction des maisons les plus proches situées au carrefour, pour y lancer des grenades incendiaires.

Les maisons en cause étant des fermes avec granges, écuries, où des chevaux, vaches et chiens étaient attachés, le feu s’est rapidement propagé dans les bâtisses, emprisonnant les bêtes qui hurlaient. Un soldat Allemand a essayé de détacher quelques bêtes. Un autre entendant tout ce bétail hurler les abattait à la mitraillette.

Leur forfait accompli, le convoi a repris sa route emmenant avec lui la voiture Allemande, cause de toute cette frayeur, et laissant derrière eux ce village aux proies des flammes.

Par peur de nouvelles représailles, les habitants s’étaient sauvés pour se cacher dans la nature, et une grande partie a passé la nuit du 29 août 1944 à la belle étoile, avec quelques couvertures, au dessus de Mornay dans les sapins, actuellement le château d’eau. Leur seul horizon, les flammes ravageant leurs maisons.

Au titre des dommages de guerre les maisons détruites ont été reconstruites.