Anne, 46 ans, aujourd’hui designer à New York vient chaque été à Saint Maurice sur Vingeanne et a vu le village évoluer durant cette période et offre un témoignage sur le contraste entre la vie trépidante de New York et la campagne française. Anne confie : « Je viens à Saint Maurice depuis que je suis née, je devais avoir un an lorsque mais parents ont acheté la maison, toutes mes vacances se sont déroulées à Saint Maurice chaque année jusqu’à mes 14 ans, au moins une partie de l’été J’ai aimé la liberté, les balades en vélo, jeux dans la rivière, la pêche, la rencontre avec les autres enfants. On allait chercher le lait à la ferme, découverte de la nature et des animaux. C’était la liberté sans les parents derrière soi. Nous allions également écouter les histoires des anciens pendant qu’ils tressaient des paniers. L’agriculture avait une part plus prenante dans la vie du village qu’aujourd’hui. De nombreuses fermes existaient. La campagne reste un vrai espace de liberté, on est libre de créer sans piscine, sans tennis les enfants se créent des jeux multiples, rien n’est structuré, l’imagination des enfants travaille, on ne s’ennuie jamais. Il n’y a ni stress ni conventions, seulement une grande simplicité. À New York on reste dans sa bulle sociale, la compétition est très forte, la réussite sociale et scolaire est très importante et les rapports humains sont assez artificiels. New York est une ville où règne l’hyperactivité, le bruit est permanent, c’est fatiguant et épuisant. À la campagne on vit au rythme de la nature, nous avons les légumes du potager et surtout de l’espace. L’harmonie avec la nature et l’ouverture avec les autres est possible à la campagne. J’ai fait mes études à l’étranger, en Italie et au États-Unis, et voyagé dans de nombreux pays. Mais c’est à Saint Maurice que j’aime venir me reposer, me ressourcer en famille et prendre le temps de vivre. C’est pour moi et ma famille une véritable régénérescence physique, cela vaut bien toutes les cures du monde. À la campagne, lorsqu’on est enfants c’est l’âge de la découverte de la liberté, à l’adolescence on a envie de découvrir le monde de voir ce qui se passe, puis vient l’envie de retrouver ses racines et de partager avec ses enfants ce que l’on a soi-même vécu. Pour les enfants c’est l’occasion de se promener librement, aller chercher les œufs à la ferme, donner la tétée aux chevreaux, découvrir le plaisir de se balader à bicyclette, de se baigner dans la Vingeanne. C’est également l’occasion de s’ouvrir aux autres, de découvrir une rivière restée « sauvage » avec une faune et une flore diversifiée, cela fait partie de la transmission des valeurs de la vie dans son expression la plus simple. »
Anne précise : « Mes enfants sont scolarisés à New York, le rythme est très différent, le temps scolaire s’arrête en début d’après midi, après il y a le sport. Il y a trois mois de vacances, tout le système est calculé sur l’entrée au « collège » (université), tout le cursus compte. Un parcours individuel et original est valorisant pour le futur étudiant. L’ouverture au monde et aux autres compte particulièrement, et des bourses substantielles existent pour les plus défavorisés. Personnellement je trouve que les vacances à la campagne font partie de l’ouverture essentielle dans le parcours de mes enfants. Mes filles sont ravies de retrouver Saint Maurice et leurs amies chaque année. »