L’engagement d’un homme

L’engagement d’un homme
Bernard Ronot se passionne pour les semences anciennes. Il a réuni une collection de près de 170 variétés de blé et d’épeautre.
Bernard Ronot, 82 ans, agriculteur retraité, demeurant à Chazeuil est un homme et d’engagement. Formé à l’école de la Jeunesse Agricole Catholique, comme toute une génération d’agriculteurs et de dirigeants agricoles, Bernard Ronot en a gardé un certain humanisme.
A 55 ans, Bernard Ronot a fait choix, celui de l’agriculture biologique. Cela s’inscrivait dans l’objectif de transmettre une exploitation inscrite dans le respect de l’environnement selon son choix.
Depuis une quinzaine d’années, Bernard Ronot se passionne pour les semences anciennes. Il a réuni une collection de près de 170 variétés de blé, d’épeautre à titre expérimental et scientifique. Ces semences proviennent du Conservatoire de ressources génétiques de Clermont Ferrand. Avec l’aide de son épouse, il procède à la sélection et à la multiplication de semences anciennes en faisant des essais sur de micro-parcelles. Ces recherches sont suivies par deux chercheurs de l’Institut National de la Recherche Agronomique, l’un spécialisé en génétique l’autre en mycorisation.
« Cercle vertueux »
La mycorisation est une coopération entre les champignons et les racines des plantes. Grâce à celle-ci, les plantes puisent les éléments essentiels à leur croissance. Ces éléments proviennent de la décomposition des êtres vivants. Celle-ci est enrichie par les turricules(déjections) des lombrics. Le ver de terre consomme et digère le végétal et travaille la terre. Chaque jour le lombric produit son propre poids enterre et participe à la mycorisation. La terre est ainsi enrichie en azote, acide phosphorique, potasse, et également en oligo-éléments. Les variétés anciennes avec leurs racines profondes en profitent pleinement, leur diversité permet de trouver des plants résistants aux maladies et aux insectes. Après la moisson, le cycle peut recommencer. C’est un « cercle vertueux ». La terre devient de cette manière une terre vivante et nourricière.
« Nous sommes sur le fil du rasoir », déclare Bernard Ronot. Il faut selon lui :  » sauver les plantes porteuses de vie  » en semant en population (c’est-à-dire en mélangeant les variétés), afin de transmettre la totalité du patrimoine génétique ; en effet, cette diversité fait qu’il y a toujours un individu qui n’est pas sensible à la maladie.
Les médias, des chercheurs, des responsables politiques, économiques et sociaux s’intéressent aux travaux de Bernard Ronot qui sont le fruit de l’expérience d’une vie. Bernard Ronot a fait plus que le choix de mode de vie, il a suivi une philosophie empreinte d’humanisme.