Histoire de l’agriculture à Saint-Maurice-sur-Vingeanne.
Lorsque les premiers hommes arrivèrent dans la vallée de la Vingeanne, ils virent une rivière entourée de forêts. Tout naturellement, ils s’établirent, hors de portée des crues. Les hommes du Néolithiques étaient présents à La Romagne. Les gallo-romains établirent trois villae, une en Violatta, une à La Romagne, et une au Crepôt. Un cimetière Mérovingien existait en Mont Maurois. A l’époque chrétienne un sanctuaire fut établi sur un monticule, au pied d’une source. Il fut placé sous le vocable de Saint-Maurice. Le second patron fut saint Guérin, puis saint Blaise. Sanctus Mauritius-super-Vingeannam dépendait de l’évêché de Langres. La commanderie des Templiers de la Romagne fut établie en 1144. En 1227, dame Ynglette d’Orain et Agnès de Saint-Maurice firent des donatio pro remedio animae (donations pour le repos de leur âme), une terre et un moulin furent donnés aux Templiers. Jean de Courchamp fit également une donation aux dits Templiers. Ils devinrent seigneurs de Saint-Maurice. La Corvée de Saint-Maurice, et celle de La Romagne appartenaient à ces moines soldats.
Après 1314, la commanderie des Templiers passa aux mains des Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem.
Étiquette : Courchamp
Chaume-et-Courchamp et son histoire.
Le patron de l’église de Chaume est Saint Michel, dont la fête est le 29 septembre.
Michel, dont le nom signifiait qui est comme Dieu, est l’ange par excellence, le vainqueur du démon, le chef des armées célestes, le protecteur d’Israël, c’est aussi le patron des métiers qui utilisent la chaleur du four., tels que les pâtissiers, les gaufriers.
En 1894, on s’aperçoit que l’église de Chaume, n’a pas d’existence légale, elle a été oubliée, lors de la signature du Concordat. Le desservant était le curé de Sacquenay. Cette année-là, Chaume n’est plus desservie religieusement, le curé de Sacquenay est décédé. Le cré de Sacquenay recevra 200 francs pour desservir Chaume. En 1907, l’église est donnée au curé en jouissance gratuite.
Depuis 1875, Chaume ne fait plus partie du canton de Selongey, Chaume, s’appelait Chaume-lès-Selongey.
L’église de Chaume renferme selon Guillaume, dans son livre, la Côte d’Or, un groupe en pierre du XVIème siècle (Dieu, le Père, et le Christ en Croix), un Saint Nicolas en bois et un Saint Pierre.
On disait des gens de Chaume que la moitié étaient fous, l’autre enragés.
Chaume et Courchamp, faisait partie du canton de Fontaine-Française, et comptait dernièrement 157 habitants; Aujourd’hui Chaume-et-Courchamp fait partie du canton de Saint Apollinaire.
Les villages de Chaume et Courchamp, distants de quatre kilomètres, ont été réunis en 1972, la mairie étant implantée à Chaume même.. La petite église Saint Martin de Courchamp, remonte au XVIIIème siècle. Elle possède un clocher en bardeaux et d’intéressants vitraux. En contrebas, au débouché d’un talweg, une fontaine alimente le lavoir. Les eaux qui se perdent ont montré, après coloration, qu’elles réapparaissaient à la source de Bèze. A Courchamp, on trouve un lavoir et une église. Une chapelle, plus exactement, d’aspect un peu triste avec son clocher noir couvert d’ardoises et ses fenêtres sans vitraux. Autrefois, les femmes stériles se rendaient à la source de Sainte-Brigitte qui coulait sous l’ancienne église et avoir beaucoup de lait. Pour ne pas être en reste, les hommes avaient droit à un sobriquet qui prouve leur désintérêt pour le lait. On les surnommait les « gotous », les buveurs de goutte ! Le lavoir de Courchamp, doté d’un long abreuvoir de pierre, se tient en bordure de la route qui file vers la forteresse de la Romagne.
A 500mètres au nord de Courchamp, on touche l’ancien moulin de Roche. Un lieu administrativement particulier, puis qu’il se trouve au carrefour des trois provinces de Bourgogne, Champagne, et Franche-Comté. Du coup, Côte d’Or, Haute-Marne et Haute-Saône se rejoignent ici. La tradition rapporte que ce lieu, serait une ancienne frontière gauloise, puis celle de plusieurs royaumes issus du partage entre les fils de Clovis. Cet ancien moulin appartenait autrefois aux Hospitaliers de Nuits-Saint Georges. On retrouve leur trace dans un texte expliquant qu’en 1144, ils prélevaient les dimes à Courchamp et possédaient la métairie de l’Envieuse au sud-ouest de Chaume.
L’édifice changera plusieurs fois d’activité. Une ordonnance du 29 mai 1835 autorise ainsi messieurs Toureau et Forgeot à conserver en activité un patouillet qu’ils possèdent sur la rivière la Vingeanne, à la tête d’eau du moulin de Roche. Il précise qu’en ce qui concerne la maintenue des lavoirs situés près de ce patouillet, les eaux boueuses provenant de la huche du patouillet seront reçues dans un récipient d’où elles seront surélevées et dirigées par un chenal de bois qui traversera la rivière, vers des bassins d’épuration conformément au tracé en rouge du plan de l’usine. Au milieu du XIXème, c’est la filature de laine qui s’active. Les bergers y portent la toison de leurs moutons. Ils repartent avec une moleskine de grande qualité appelée droguet ou peau du diable, utilisée par la confection de leurs vêtements. La filature avait aussi un atelier de teinturerie. Elle devint ensuite un relais pour les chevaux tirant les bateaux sur le canal. De nos jours, il ne reste que deux maisons.
Jeanne-Marie Fourcaudot a fêté ses 105 ans.
Jeanne-Marie Fourcaudot a fêté ses 105 ans.
105 ans, et en pleine forme, Jeanne-Marie Fourcaudot a fêté son anniversaire, entourée de sa famille et de ses amis les pensionnaires à la Maison d’accueil des personnes âgées (MAPA) de Fontaine-Française.
Jeanne-Marie Fourcaudot a fêté ses 105 ans à la Maison d’accueil des personnes âgées (MAPA) de Fontaine-Française, dirigée par Véronique Pascard. Jeanne-Marie Fourcaudot est née à Courchamp, en juillet 1913. Jeanne-Marie, a épousé Pierre Fourcaudot en 1937. De cette union sont nés trois enfants : Guy, né en 1939, Évelyne, née en 1946 et Pierrette née en 1949. Pierre Fourcaudot, menuisier à Champlitte est décédé en 1968. Elle faisait la comptabilité de son mari artisan. Veuve, à 55 ans, elle est partie travailler à Dijon, où, elle a occupé l’emploi de veilleur de nuit notamment. Elle a pris sa retraite à 65 ans. Elle est revenue passer ses vieux jours à Courchamp. Jeanne-Marie a le bonheur de connaitre cinq petits-enfants, et sept arrière petits-enfants. Jeanne-Marie Fourcaudot est pensionnaire de la MAPA depuis 2 ans. « Son arrière grand-mère, est décédée à l’âge de 100 ans. Jeanne-Marie Fourcaudot n’a jamais bu, ni fumé. Elle marche bien et a toute sa tête. Le médecin l’a déclarée mort-né, sa grand-mère, sage-femme, l’a ramené à la vie. » : précise Pierrette, une de ses filles. Jeanne-Marie Fourcaudot a partagé son gâteau d’anniversaire avec sa famille et ses amis les pensionnaires de la Maison des retraite de Fontaine-Française.
La forêt enchantée de la Bourgogne mystérieuse.
La forêt enchantée de la Bourgogne mystérieuse.
Autrefois, les campagnes bourguignonnes étaient hantées par la peur du loup. Les bourguignons avaient peur également des loups-garous, qui mangeaient soi-disant les moutons les nuits de pleine lune. Les m’neux de loups étaient très craints, il s’agissait d’une sorte de sorciers accusés de mener les loups.
La croix de l’homme mort à La Cour d’Arcenay (21), était selon la légende un lieu maudit. On disait que le Malin prenait l’âme des hommes téméraires qui traversaient la forêt pour rentre chez eux.
Le dolmen de la Chevresse (58) et la Porte du Diable près de Talant (21) seraient des lieux de sabbat. Ce qui semble être une porte gothique se dresse sur le bord de la petite route qui relie le hameau de Champmoron au prieuré de Bonvaux. Cette porte dite “du diable” ou de “la dame blanche” attire régulièrement des originaux en mal de sensations pour y pratiquer des rites vaguement ésotériques. Elle doit sa célébrité à un bas-relief représentant un diablotin surplombant la porte. En fait, ce monument a été « importé » là par Hias Bonnet, propriétaire du domaine de Champmoron, en 1848. Original et anticonformiste, Hias Bonnet s’est procuré des matériaux issus des immenses cheminées de l’hôtel Bernardon de Dijon et les a fait transformer en une porte improbable au milieu de nulle part, au pied de son domaine. On y trouve également un bonnet phrygien sculpté, peut-être en référence à son nom de famille. La célébrité du lieu lui vaut d’être régulièrement dégradé. L’association Les Amis du Saint-Laurent souhaite d’ailleurs intervenir pour sauvegarder cet édifice.
La chasse de Saint Hubert, rappelle la légende de la forêt de Velours. Cette chasse fantastique apparait en hiver dans le Nivernais. Cette chasse puni le chasseur qui chasse lors de la messe de minuit. Un chasseur imprudent aurait quitté la messe de minuit au moment de l’élévation. Il aurait entendu des chiens poursuivre un gibier apeuré. Son âme aurait été happée par le Malin. A sa suite, sorcières, sorciers et M’neux de loups aurait fêté la victoire de leur maitre.
A La Roche en Brenil (21), Le Poron-Meurger serait fantastique. Il s’agirait d’une pierre que Satan aurait échappé, il voulait la laisser tomber afin d’enfermer les fidèles dans l’église. Pour certains, il s’agirait d’un lieu de rencontre pour les druides. Pour d’autres, il s’agirait d’un croisement d’ondes telluriques.
La Pierre Pelot, près de La Roche-en-Brenil, également, serait l’endroit où les gaulois les hommes de leur peuple.
La Pierre de la Beuffenie est nichée en forêt, une forme humaine, sans doute sculptée par l’érosion, serait formée dans la pierre.
A La Cour d’Arcenay (21), une comète est gravée sur une curieuse pierre en forme de lapin. Il s’agirait d’un élément du blason d’un châtelain du village.
La Pierre qui Vire (89), s’ouvrirait tous les ans à Noël afin de montrer un trésor qu’elle dissimulait. En 1883, une statue de la vierge a été érigée à son sommet. Elle est près du célèbre monastère de La Pierre-qui-Vire.
On prête des pouvoirs magiques aux queules du Morvan à Saint-Léger-sous Beuvray (71), en effet les plessis morvandiaux paraissent bien mystérieux aujourd’hui.
Il existerait un frêne sacré à la fontaine de Faubouloin près de Château-Chinon (58). Les anciens glissaient quelque-chose ayant appartenu à un malade au creux du tronc pour guérir un être cher.
Dans les bois de la Roche-en-Brenil, le chêne Saint-Charles, arbre centenaire, autour duquel les femmes stériles s’adonnaient autrefois à un rituel, le sixième jour de la lune montante, en posant une branche de gui sur le ventre des jeunes épouses en attendant le miracle qui leur permettrait enfin de devenir mère.
A Courchamp (21), les femmes vénéraient sainte Brigitte pour pouvoir enfanter.
Une nouveauté à Chazeuil.
Désormais, tous les mardis, en fin de matinée, le camion de la maison Ludovic Bailly, artisan traiteur à Chalindrey (52) sillonnera les rues du village. Éric Priqueler, employé depuis 11 ans de cette enseigne, effectue des tournées depuis 22 ans au total. Ce commerce ambulant propose aux chazubéens depuis ce mardi, des produits issus de la boucherie-charcuterie de la Haute-Marne voisine.
Ce commerce ambulant parcourt les trois provinces : Bourgogne, Franche-Comté et Champagne, Percey le Grand (70), Saint-Maurice-sur-Vingeanne, Courchamp, Sacquenay, Chazeuil, Cusey (52) sont visités le mardi par ce commerce itinérant. Le mercredi le camion est en Haute Côte d’Or.
« Toutes les viandes et charcuteries sont proposées, ainsi que de nombreux plats cuisinés. Nous avons également un peu de crèmerie pour dépanner les gens. Notre produit phare, c’est le boudin noir, médaillé d’or au concours international 2016 de Mortagne en Perche (28). J’ai averti le maire, la semaine dernière de notre passage dans le village. » : précise Éric Priqueler.
Les personnes intéressées peuvent passer des commandes.
.
Téléphone : 06.45.70.66.87
Un bel hommage à Marcel Garrigues à Fontaine-Française
Un bel hommage à Marcel Garrigues
Un bel hommage a été rendu à Marcel Garrigues, homme dévoué, unanimement apprécié par sa gentillesse. Une plaque a été dévoilée par Véronique Pascard, directrice de l’établissement. Son nom est désormais associé à celui de l’établissement fontenois
Mardi, à l’occasion du repas de fin d’année avec les résidents, à la Maison d’Accueil des Personnes Âgées (MAPA), a eu lieu une sympathique cérémonie. Une plaque a été dévoilée par Véronique Pascard, directrice de l’établissement. La salle de séjour de la MAPA s’appelle désormais salle Marcel Garrigues en hommage à un homme qui a marqué durablement la vie de l’établissement par son dévouement.
Marcel Garrigues est né le15 novembre 1925, il a été coiffeur, puis facteur. Il a habité Courchamp, puis Montigny sur Vingeanne. Il est arrivé avec son épouse Isabelle à la Mapa le 5 mai 2003. Il est reparti dans les locaux d’ORVITIS, à proximité de la MAPA, en avril 2010, lorsque son épouse est entrée à la maison de retraite d’IS sur Tille. Passionné de jardinage, il s’occupait bénévolement du jardin de la MAPA, et fleurissait l’établissement. Il était toujours prêt à rendre service. « Il avait le cœur sur le main » : souligne Bernard Boront ancien directeur de la MAPA qui a bien connu Marcel Garrigues, homme apprécié unanimement pour sa gentillesse. Marcel Garrigues qui avait fêté ses quatre-vingt dix ans à la MAPA, est décédé le 24 avril de cette année. Il laisse un grand vide derrière lui à la MAPA. Désormais le nom de Marcel Garrigues est associé à l’établissement où il passait près de douze heures par jour pour son plus grand à plaisir, car c’était un homme qui aimait rendre service. « Tout le monde l’appréciait à la MAPA » : conclu Bernard Boront
La part des anges 2
Ses envolées lyriques ne laissaient personne de marbre, ses contemporains savaient qu’ils avaient à faire à un personnage, une légende qui cherchait son chemin spirituel. A travers le visage successif des humains qu’il côtoyait c’est Dieu qu’il cherchait.
La cérémonie de confirmation en l’église Saint Rémi de Bèze l’avait ému au plus haut point. L’imposition des mains, geste venu de fond des âges, semblait avoir touché les fidèles, la chrismation qui a oint le front des confirmands l’avait marqué.
La vie quotidienne était bercée de ses prières. Il priait sans cesse, malgré ses colères rentrées parfois étouffées qui sortaient parfois d’une manière ou d’une autre.
Il discutait avec sa mamy :
« Qu’est-ce que tu fais ? » : lui disait-elle.
Il répondait : « Je prie ! »
«Pourquoi ? » : rétorquait-elle curieuse
« Pour que le monde aille mieux ! » : lâchait-il !
Il ne savait pas transmettre sa foi, ni la dire, il avait du mal à la montrer. Parfois des chants latins lui revenaient à la mémoire. Ils étaient à la fois beaux et simples. Dans son enfance, le vieux prêtre de sa paroisse était un prêtre en soutane qui privilégiait le latin, cela l’a marqué à jamais.
Il pensait à Georges Bernanos en grandissant.
Pour lui Dieu, c’était le visage de tous les êtres humains. Une aura particulière le protégeait, il se mettait dans la main de Dieu.
Les fêtes religieuses d’autrefois qu’il n’a pas connu lui plaisaient beaucoup : la Fête Dieu et les Rogations en particulier.
Le journal d’une âme d Etty Hillesum, l’avait inspiré, le parfum des anges l’enveloppait comme une odeur de sainteté. Il n’était certes pas de bois. Il croyait beaucoup aux choses de l’esprit.
Les ailes des anges dans un bruissement inaudible pour les êtres humains battaient autour du lui. Il écrivait comme par magie, comme si il s’agissait d’une dictée. Il était inspiré.
La douceur de Noel l’imprégnait, il aimait particulièrement cette période. Il s’élevait vers les cimes éthérées de la méditation théologique dans la splendeur de la vérité.
Sa vallée est vêtue d’un blanc manteau d’église et de chapelles, dont certaines sont romanes comme Saint Maurice sur Vingeanne et Saint Seine sur Vingeanne. Des sources sacrée comme celle d’Illy près d’Orain, aidait les pèlerins à retrouver la santé. Autrefois, les femmes stériles se rendaient à la source de Sainte-Brigitte qui coulait sous l’ancienne église et avoir beaucoup de lait, en effet à Courchamp, sous le chœur de l’ancienne église, coulait la source de Sainte Brigitte, fréquentée par les jeunes mères de la vallée de la Vingeanne. Cet environnement était propice pour lui à la méditation. Deux puissantes abbayes veillaient autrefois sur la contrée, celle de Bèze et celle de Theuley près de Vars. Le lieu était inspiré.
La route des crèches en Vingeanne
La route des crèches en Vingeanne
La réalisation de crèches de Noël dans les villages de la vallée de la Vingeanne est un phénomène qui s’étend, autrefois elles étaient uniquement installées au sein des églises et des maisons, elles investissent maintenant des lieux publics comme les lavoirs, les abris-bus ou les places de villages. Ainsi, à Montigny-Mornay-Villeneuve, le lavoir de Montigny est décoré chaque année par des bénévoles. C’est le premier village de la vallée à avoir inauguré cette vogue des crèches il y quelques années. C’est le cas également à Courchamp avec une crèche près de l’abris-bus. Le conseil municipal de Saint Maurice sur Vingeanne a installé une crèche dans le lavoir communal pour la deuxième année consécutive. A Sacquenay, l’association »Les P’tites Graines », avec les enfants du village ont mis en place, une crèche grandeur nature. A Chazeuil, une crèche est installée sur la place (voir un précédent article). Ces initiatives ont un point commun, la volonté de mettre en valeur le petit patrimoine rural et l’espace public et de renouer avec la tradition des crèches de Noël, réalisées collectivement.
L’amoureux des mots
L’amoureux des mots 24
Tandis qu’ils se lovent. Le promeneur peut suivre le cours de la Vingeanne, qui prend naissance à Aprey (52) et se jette dans la Saône à Talmay, en découvrant des lieux chargés d’histoire.
Depuis Aprey jusqu’à Talmay, la Vingeanne s’écoule sur quatre-vingt-douze kilomètres avant de rejoindre la Saône.
Lorsque la Vingeanne frôle la Côte-d’Or, à Courchamp, le promeneur aperçoit un lieu de pêche, ainsi qu’un moulin qui a la particularité d’être sur le territoire de trois provinces : la Bourgogne, la Franche-Comté et la Champagne.
À La Romagne, il découvre un patrimoine historique important. Les Templiers ne se sont certainement pas trompés, sur ce lieu stratégique, lorsqu’ils ont installé une commanderie, à Saint-Maurice, dans le hameau de La Romagne, en 1120. Actuellement, des chambres d’hôtes occupent une partie du bâtiment, le moulin est lui aussi un lieu chargé d’histoire. En suivant le cours de la Vingeanne, on observe des frayères à truites ou à brochets. Un panneau expliquant celles-ci se trouve près du lavoir de Mornay.
Le pêcheur ne manquera pas le trou d’Argot, situé sur la commune de Montigny Mornay Villeneuve. Ce lieu permet à la fois de pêcher, pique-niquer, jouer à la pétanque sur une aire prévue à cet effet et de pratiquer d’autres activités sur les espaces verts qui le jouxtent. Mais c’est aussi le nom du camping qui se trouve juste à côté, sur une île de la Vingeanne. C’est aussi un lieu de baignade non surveillée apprécié par les habitants du canton et les visiteurs. À Saint Seine sur Vingeanne, un ponton de pêche sur la rivière est accessible aux personnes souffrant de handicap. En s’éloignant du cours de la rivière, il est possible d’admirer, à Saint-Seine, l’église du XIIIe siècle qui se visite, le château avec ses tours du XVIe siècle entourant une demeure du XVIIIe, qui n’est pas ouverte à la visite, et son lavoir récemment restauré. Le promeneur pourra faire escale à la maison forte de Rosières, avant de pénétrer en Haute-Saône et de poursuivre sa route, sans omettre de passer par Licey avec la découverte de son site remarquable au cœur du village. En effet, en 2012, a été inauguré la fin des travaux de restauration et de mise en valeur du pont, de ses contreforts et de l’abreuvoir afin de conserver au cœur du village son aspect historique. Dampierre et Flée mérite également le détour avec son église romane du XIIIe siècle, qui abrite L’Adoration des bergers, un tableau du XVIIe siècle de Jean Tassel. Et pour admirer cette vallée, deux lieux : par temps clair, au-dessus de la Charrière, à Courchamp, et la place 1830 à Montigny.
Lorsque ce n’était pas la Vingeanne, c’était la Bourgogne qui l’inspirait. De Jean des Vignes Rouges à Lucette Desvignes, de Gaston Roupnel à Henri Vincenot et à Didier Cornaille, es auteurs bourguignons le nourrissait au fur à mesure qu’il grandissait. De Vézelay à Tournus, en passant par Alésia et Bibracte les hauts lieux de la Bourgogne étaient ses amers.
Du tumulus du Crepot, à Saint Maurice sur Vingeanne à la villa des Tuilières à Selongey, il avait ses points de repère, il aimait également les sources de la Seine, de la Vingeanne, et de la Marne toutes proches.
Les points névralgiques de la Bourgogne souterraine passaient par Bèze et sa célèbre source vauclusienne, véritable fontaine de jouvence pour qui vient s’y ressourcer l’été en cherchant la fraicheur. Cîteaux, Saulieu et Vougeot faisaient partie de ses endroits préférés.
La Romagne, ancienne commanderie templière, voisine de Saint Maurice sur Vingeanne connait son lot de légendes. Deux commandeurs des templiers seraient enterrés debout avec leur armure en or dans l’ancienne chapelle de la commanderie, aujourd’hui détruite. Un tunnel aurait existé la commanderie de La Romagne et l’ermitage féminin du Bois aux Dames près de La Villeneuve.
Le château de Fontaine-Française et son architecture l’inspiraient également. Situé à 38 kilomètres de Dijon en direction de Champlitte, cet édifice offre un décor exceptionnel. Encore habité à l’heure actuelle, il est entièrement meublé. Les visites guidées permettent d’appréhender son architecture et son décor mais également les anecdotes familiales qui en font un lieu incontournable pour découvrir une partie de l’histoire locale. Le visiteur pourra également se promener dans le jardin paysager réalisé entre la fin du XVIIIe siècle et le début du siècle suivant. Jonas aimait beaucoup se promener dans les jardins, ouverts à la belle saison.
L’amoureux des mots
L’amoureux des mots 13
Jonas habitait près du carrefour des trois provinces : le canton de Française est situé au carrefour de trois anciennes provinces : la Bourgogne, la Champagne et la Franche Comté. Ce carrefour d’ailleurs se situe à un point précis, au sein du canton, trois départements se rejoignent en ce point : la Côte d’Or, la Haute Marne et la Haute Saône, trois cantons : Fontaine Française, Prauthoy, et Champlitte, avec les villages de Courchamp (21), Percey sous Montormentier (52), et Percey le Grand (70). Il s’agit également d’une limite entre trois circonscriptions ecclésiastiques : un archevêché : Dijon (l’évêché de Dijon date seulement de 1731 et l’archevêché est une création récente), et deux très anciens évêchés : Langres et Besançon. Une borne a été placée près de cet endroit, après le second remembrement de Percey (52). Cet espace de contact a été un lieu riche en histoire. Il serait même le point de rencontre entre les limites d’extension de différents peuples gaulois et de différents royaumes issus des partages entre les fils de Clovis Bourgogne, Neustrie et Austrasie. Le supplice de la reine Brunehaut se serait déroulé non loin de ce carrefour. Ce terroir aujourd’hui paisible a été le théâtre de nombreux conflits, c’était une zone frontalière, la Franche Comté n’étant devenue française qu’en 1678 (la Franche Comté appartenait depuis 1493 aux Habsbourg, jusqu’au traité de Nimègue). Dès l’époque gauloise, le canton de Fontaine Française était en limite des peuples Lingons (dont la capitale était Andematunum : Langres), et Éduens (dont la capitale était Bibracte), séparés des Séquanes (dont la capitale était : Vesontio : Besançon) par la Saône. C’était déjà une région de passage et de commerce entre le bassin méditerranéen et l’Europe du Nord, située sur la route de l’ambre et de l’étain, un point de rupture entre la Saône navigable et la Seine. Les convois étaient assurés en chariot tirés par des chevaux entre Seine et Saône, les marchandises partaient ensuite vers la Méditerranée. Le trésor de Vix est témoin de cette période. Les nombreux tumuli du canton demeurent inexplorés à ce jour, peut être recèlent ils d’autres témoignages comme celui de Vix.