Vins, vignes et vignerons en Haute-Saône en 2018.
Le cas de la région de Champlitte et de Broye-les-Loups.
La Haute-Saône produit des vins, particulièrement dans le pays graylois. Ces vins sont injustement méconnus.
Il y a eu 1976, 1989, 2003, 2005, en attendant 2009, et enfin 2015, autant de crus souvent considérés comme remarquables, dont les derniers arrivés feraient immanquablement oublier le prédécesseur. En alliant cette fois quantité et qualité, ou vice-versa, le cru 2018, semble mettre tout le monde d’accord. Le pays graylois compte une dizaine de vignerons passionnés et passionnants.
Les traits sont tirés, mais les sourires radieux. . Deux points qui résument à eux seuls les grandes particularités de cette campagne 2018 en pays graylois. Elle aura été longue et dense, cependant cette vendange est finalement très prometteuse. De part et d’autres du pays graylois, où se concentrent la majorité des vignerons professionnels de Haute-Saône, on loue déjà ce millésime 2018, annoncé comme exceptionnel, à l’unanimité.
Au domaine de La Pâturie, à Champlitte, Julia Joyandet ne pouvait rêver une meilleure qualité pour son second millésime. Julia Joyandet est l’unique vinificatrice, dans un mode de vinificateurs du pays graylois. Sur les hauteurs de Champlitte, au domaine de La Pâturie, le nouveau chai, au sommet du coteau, vient de sortir de terre, juste à temps pour accueillir la nouvelle récolte. Aux entrées, parcelle de chardonnay, le domaine est passé de 15 à 30 hectolitre par hectare. La production augmente sensiblement sans avoir replanté. Les engrais organiques apportés au printemps ont porté leurs fruits. Le domaine pratique la sélection parcellaire, la vendange à la main, et la sélection des baies. Les premières cuvées sont de qualité. Le domaine ne pratique pas la chaptalisation. Le chardonnay, L’auxerrois, le pinot gris des Lavières et le pinot noir sont produits sur le domaine.
Ce millésime 2018, au domaine de La Pâturie, sera marqué par la pré-fermentation à froid, indispensable pour gagner du fruit et de la fraicheur dans les vins dans un contexte de chaleur. Le raisin est d’une qualité irréprochable, il fermentera directement en fut.
A quelques centaines de mètres de là, dans ses caves de la rue de la rue de la République à Champlitte, Pascal Henriot, vigneron en bio, n’est pas mois ravi par la nouvelle vendange. Pour Pascal Henriot, il s’agit de la meilleure vendange depuis 1992. Même les vignes qui produisent peu, ont bien donné. Le vigneron produit 40 000 bouteilles de blanc. La vigne a gelé en 2016, elle s’est reposée, 2017 a été bonne, et 2018 plus encore. On atteint 250 grammes de sucre par litre contre 180 à 200 grammes par litre il y a 20 ans. Avant tout le monde chaptalisait, on ne le fait plus. Le taux d’alcool naturel est à 14,5 degrés. Les vins deviennent plus ronds et moins acides.
A Broye-les-Loups et Verfontaine, les Boirin, père et fils produisent un chardonnay effervescent. En 2018, 6 000 bouteilles seront produites en effervescent sur ce vignoble, en limite du département de la Côte-d’Or. Le reste du vin sera produit en vin tranquille.
Étiquette : la Pâturie
Inauguration du sentier de découverte de Montgin.
Inauguration du sentier de découverte de Montgin.
Les visiteurs ont été invités à un voyage sensoriel à travers les pelouses sèches chanitoises.
Mardi, le conservatoire d’espaces naturels de Franche-Comté en partenariat avec la commune de Champlitte a fêté l’ouverture du sentier de la pelouse sèche de Montgin.
Gilles Teuscher, maire de la commune, et vice-président de la communauté de communes des quatre rivières, Karine François, conseillère régionale, et Muriel Loriod-Bardi, présidente du conservatoire d’espaces naturels ont inauguré en présence d’une cinquantaine de personnes ce sentier aménagé pour sensibiliser le public au patrimoine naturel local.
Champlitte possède un patrimoine naturel remarquable. Le réseau de pelouses sèches est exceptionnel et accueille une importante biodiversité. Ces pelouses se développent sur des sols peu épais et sensibles à la sécheresse. Les plus connues sont celles de Montgin, des Pierrottes, de la Pâturie et de Montarlot. Mais il en existe de moins grandes ailleurs.
Ces pelouses sèches abritent une flore très riche qui apprécie la chaleur et sait résister au manque d’eau. Les plus célèbres sont les orchidées, dont l’ophrys abeille. La faune n’est pas en reste, en particulier les papillons, certains oiseaux tels que l’alouette lulu ou encore le lézard vert qui apprécie l’abri des buissons et des murets.
Les pelouses sèches sont issues de déboisement réalisé par l’homme et des pratiques très anciennes de pâturage et de fauche. Ces activités sont indispensables de leur préservation. Un troupeau de mouton est présent pour entretenir le site, il s’agit de celui de Gaétan Lavoignet de Champlitte-la-Ville.
Ce sentier a pour objectif d’accueillir les familles chanitoises, les promeneurs, les scolaires, les touristes de passage, et également les habitants de Bourgogne-Franche-Comté.
Ce projet a couté 22 574,64 €. La région Bourgogne-Franche-Comté a investi 11 287,32 €, la commune de Champlitte a financé ce projet à hauteur de 6 772,39 €. La CC4R a apporté une subvention de 4 514,93 € soit 20 % du budget total.
De grands travaux à Champlitte.
De grands travaux.
La Pâturie sera reliée aux grands réseaux. sera reliée aux grands réseaux.
Actuellement, l’entreprise Tattu Travaux publics, de Guyans-Vennes (25), effectue de grands travaux sur le territoire chanitois. Cette entreprise dotée d’une trancheuse (elle en possède plusieurs) pose une conduite de 75 centimètres de diamètre pour l’eau doublée d’une conduite PE de 50 centimètres de diamètre, c’est une gaine qui servira pour la fibre éventuellement. Ces travaux ont lieu entre le site de la Pâturie et la cité chanitoise. Un câble de 20 00 volts pour l’électricité a déjà été posé. Les travaux s’étalent sur trois semaines.
La trancheuse, machine impressionnante avance à la vitesse de 600 mètres par jour sur une distance de 2 kilomètres. Elle tranche et pose des câbles.
Les lieux emblématiques de la Via Francigena à l’honneur.
Les lieux emblématiques de la Via Francigena à l’honneur.
Les élèves de l’école élémentaire de Champlitte, sous la houlette de Martine Henriot ont découvert la Via Francigena.
Martine Henriot, professeure des écoles, à la retraite s’est proposée pour animer un atelier pour tous les élèves de l’école élémentaire chanitoise.
Cet atelier utilise de la peinture, des pastels, des bouchons, du coton, des éponges et des brosses.
Ces outils sont utilisés selon le souhait des enfants pour réaliser des productions en rapport avec la Via Francigena et ses lieux emblématiques, parcourus par les randonneurs qui empruntent cette voie.
la Via Francigena croise le Chemin de Compostelle à Reims, puis à Bucey les Gy, et fait étape à Champlitte, élue, en la circonstance, cité française référente pour ce tracé.
Les élèves exposeront leur travail le week-end des 18 et 19 mai. 2 manifestations importantes seront alors organisées ce week-end là, au sein de la cité chanitoise
Tous les travaux artistiques des élèves seront visibles par les parents en partenariat avec l’association Champlitte Patrimoine et Culture.
La première, d’ampleur internationale. La salle des fêtes accueillera le vendredi 18 mai, le matin, un colloque ouvert à tous sur le thème, Via Francigena, vecteur de développement pour nos territoires, colloque animé par des intervenants des 4 pays traversés par ce chemin culturel et, l’après-midi, l’assemblée générale de l’Association Européenne des Chemins de la Voie Francigena (l’AEVF).
Le lendemain, 19 mai, une manifestation festive : un détour pédestre dans les Lavières et à La pâturie. Cette journée sera consacrée à une balade gourmande qui vous conduira à travers le patrimoine de Champlitte, culturel, naturel, architectural, et folklorique.
Les élèves ont laissé parler leurs talents artistiques, pour illustrer les monuments caractéristiques de la Via Francigena.
Une découverte de la Pâturie à Champlitte.
Les visiteurs, encadrés par Clémence Lapprand et Bertrand Cotte du Conservatoire d’espaces naturels de Franche Comté ont découvert la Pâturie avec des yeux nouveaux. Dimanche, les pelouses sèches de Champlitte, ont été une terre d’aventures, en effet les personnes qui le désiraient ont découvert des pelouses sèches de Champlitte à la Pâturie avec le Conservatoire d’espaces naturel de Franche-Comté. Rendez-vous était donné devant de la mairie puis il y a eu covoiturage vers le site. Ce fut ensuite une découverte originale de la faune et de la flore de ce milieu remarquable et fragile en compagnie du gestionnaire du site. Les sens en éveil, Les visiteurs ont pu s’imprégner d’une ambiance particulière chargée d’histoire. Clémence Lapprand et Bertrand Cotte du Conservatoire d’espaces naturels de Franche Comté, ont présenté les pelouses sèches et le conservatoire. Les amateurs d’espace naturels ont pu découvrir les orchidées, les moutons et pique-niquer dans cet espace naturel enchanteur. Le Conservatoire d’espaces naturels de Franche Comté travaille avec la commune de Champlitte depuis plus de 20 ans pour le préservation des pelouses sèches, qui sont constituées majoritairement de terrains communaux. Il s’agit d’un territoire abritant une flore et une faune très riche. Pour préserver cet espace de nature, un agriculteur fait paitre des moutons. Un débroussaillage traditionnel est donc assuré pour ce coin de paradis. Cette animation a été réalisée par le Conservatoire d’espaces naturels de Franche-Comté en partenariat avec la Commune de Champlitte et l’association Champlitte, Patrimoine & Culture.
contact@cen-franchecomte.org
Les visiteurs, encadrés par Clémence Lapprand et Bertrand Cotte du Conservatoire d’espaces naturels de Franche Comté ont découvert la Pâturie avec des yeux nouveaux.
Cela va swinguer dans les vignes
Cela va swinguer dans les vignes
Une scène ouverte à tous les musiciens, un hélicoptère, un concours des vins d’amateurs, le GVC fera bouger son monde pour ses prochaines portes ouvertes.
Dégustation de vin, sensations fortes, animations musicales, marché gastronomique…C’est rien de moins qu’une balade des cinq sens, que propose le Grand Vignoble Chanitois GVC pour marquer la nouvelle édition de ses portes ouvertes qui auront lieu le 1er et 2 aout à Champlitte. Sur fond d’un coup de jeune radical sur l manifestation, le public pourra s’initier dans la bonne humeur et la musique à la culture du terroir.
Deux univers distincts seront à découvrir. En tout premier lieu, les vignes à La Pâturie, ce lieu enchanteur dominant la cité chanitoise et lui donnant son vin à boire. Justement, buvette, et restauration rapide permettront à tous de profiter le ventre plein des animations. Sonnerie et démonstrations du Rallye du Joli bois qui fera découvrir au public son amour pour les chiens, association Attelage et clos des Lavières, qui illustrera quant à elle le travail respectueux des sols avec comme atout le cheval. On ne change pas une équipe qui gagne, et une exposition de matériel finalisera l’évènement. Ou plutôt si une équipe qui gagne ça se change aussi !
Pour preuve : la grosse innovation de l’année, ce n’est même pas seulement l’hélicoptère qui, moyennant 40 €, permettra à chacun d’aller s’expédier durant une dizaine de minutes durant, histoire de bien s’assurer qu’on est vraiment bien sur le plancher des vaches, que prendra corps dans toute sa dimension le gros coup d’audace 2015 du GVC. Une scène dûment pourvue de sa sono, sera en effet gratuitement à disposition des musiciens de passage quel que soient leur style et leurs aspirations. Vous chantâtes et bien dégustez maintenant. Le samedi sera en effet marqué par la grande renaissance d’un antique concours chanitois, celui de la dégustation de vin de particuliers. Une douzaine de participants locaux pourront ainsi soumettre au jugement d’un jury professionnel ou avisé dans les rangs duquel des palais aussi sûrs que celui de Jean Linotte et celui de Pascal Henriot.
Et ce n’est pas encore fini. L’office du Tourisme sera, en effet lui aussi de la partie, en organisant un épisode spécial dans les bâtiments avec sa chasse aux énigmes pour l’été. Pendant ce temps un marché gastronomique éveillera papilles et prunelles. Il y en aura vraiment pour tous les gouts.
Des collégiens à l’écoute de leur environnement
Des collégiens à l’écoute de leur environnement
Dans le cadre du programme « Petits bruits de caractères », des élèves du collège Leroi-Gourhan de Champlitte sont partis à la chasse aux sons, qu’ils ont rassemblés dans une carte postale virtuelle.
Depuis l’automne 2013, dans cinq Petites Cités comtoises de caractères, des groupes d’adolescents sont partis à l’écoute du paysage. Le micro à la main, le magnétophone en bandoulière et casque sur les oreilles, ils ont rapporté une collection de perles sonores, faites de bruissements, de cliquetis, de tintements, de chants, de souffles et de paroles, afin de faire parler le paysage.
Des élèves volontaires du collège Leroi-Gourhan ont participé à l’élaboration d’une carte postale sonore. Cet événement, intitulé “Les petits bruits de caractères”, est organisé par l’association Les Petites Cités comtoises de caractères, en partenariat avec Intermèdes géographiques et le Conseil d’architecture d’urbanisme et d’environnement (CAUE).
Les élèves ont été encadrés par Françoise Crémel, professeur diplômée à l’École nationale supérieure de paysage de Versailles, et par Aurélien Bertini, ingénieur du son.
Ils ont appris la composition du son, choisi les lieux d’enregistrements, avant de passer au montage. La salle des fêtes, le château, Les Lavières, les jardins, la Pâturie, les maisons de vignerons et les cabordes font partie de cette sélection. Leur travail sera matérialisé par l’édition d’une carte postale, un “QR code” disposé à certains endroits du bourg permettant d’entendre ces petits bruits de caractères. Champlitte est transformé ainsi en « cité-musée » à ciel ouvert.
Pour 20 minutes de son diffusé, il y a eu trente heures enregistrées, fruits d’une semaine de travail.
Mais les élèves ont pu écouter le résultat de leurs efforts vendredi à la salle polyvalente de la mairie. A leur crédit, trois cartes postales sonores, avec « La vie naturelle » au bord du Salon, « La vie établie » au musée des arts et traditions populaires avec la voix de l’abbé Demard, et « La vie matérielle », avec la participation de Serge Paris et de son cheval.
Dans le même élan, trois dessins ont été primés. Troisième prix pour Océane Grappotte et sa représentation du château, second pour Mathilde Berthelier et sa fontaine de la place des Halles, et enfin premier prix, remis par le maire Gilles Teuscher, à Jessy Lemerle pour son cheval et ses cabordes.
Des gens, des voix, des ambiances ont été ainsi livrés à la postérité. Par le biais de cet exercice, les élèves se sont rapprochés des habitants et de la vie du bourg, et aussi de son histoire. Ils ont immortalisé un instant de vie du bourg et l’ont diffusé et illustré.
Du savoir faire à plein panier
Des paniers comme on n’en fait plus
A 79 ans, Eugène Desbranches est l’un des très rares détenteurs subsistants d’un savoir oublié. Vannier amateur, il préfère la mancienne au plus répandu osier.
D’accord, son parcours professionnel d’ancien monteur en charpente métallique des établissements Brisard et Waltefaugle, à Dampierre sur Salon, l’avait plutôt accoutumé aux réalisations en grand format.
Mais c’est dans un art infiniment plus petit qu’Eugène Desbranches, 79 ans, et chanitois de toujours, a acquis un savoir-faire ancestral auprès de son père. Il excelle en effet dans la fabrication de paniers en « mancienne » ou encore « manceigne » dans le patois local, cette viorne poussant dans les buissons et les friches des pelouses sèches, sur des terrains caillouteux.
« Autrefois, les personnes âgées en faisaient des corbeilles ou des paniers pour s’occuper », se souvient le spécialiste, seul survivant aujourd’hui de cet art séculaire à Champlitte. Des paniers, le bien nommé Eugène Desbranches en a toujours tressés, même si cette activité a pris de l’ampleur depuis qu’il est en retraite.
Héritier d’un savoir-faire ancestral auparavant transmis de génération en génération, il en produit une douzaine par an, « pour les amis et la famille uniquement », précise-t-il. Pour ce faire, il ne compte pas ses heures, travaillant à soin rythme, « un peu le matin, et un peu l’après-midi ».
Fabriquer un panier en mancienne, demande beaucoup de travail de préparation. Il faut d’abord trouver la matière première, en cueillir les verges, avec grand soin de les choisir bien grandes, et sans nœud si possible. Ce sont ensuite les outils spécifiques, qui entrent en action. Le rabot fait maison afin de lisser cette viorne, le « fendou » ou fendoir, outil ancien et artisanal en bois destiné à fendre les baguettes en trois ou quatre lanières. La serpette intervient également, pour les racler et enlever l’écorce, ce qui permettra de confectionner des paniers bien blancs.
La charpente est à base de cornouiller. Quant à l’anse, Eugène Desbranches utilise une roue de vélo pour la cintrer. Le génie rural à l’œuvre, en quelque sorte…
Il reste que le panier matériellement achevé, un autre facteur entre en ligne de compte : le temps. Une fois fabriqué, un bon panier doit être mis à sécher, longtemps, longtemps…
On serait tenté de penser qu’il ne s’agit là que d’un banal travail de l’osier. Mais notre bientôt octogénaire est catégorique sur ce point : « C’est différent, car la mancienne se travaille fraiche, juste après la cueillette », affirme-t-il, « elle ne doit pas sécher, sinon elle ne sert plus que pour allumer le feu ! ».
Le secret ? « Elle doit rester souple ». Avec un certain nombre de contraintes. « L’osier est une plante d’eau, et l’eau participe à chaque étape de son travail, car on l’humidifie sans arrêt ». La mancienne, elle doit donc impérativement être travaillée « dans son jus ».
Exigeante plante, que cette tige de petite section, dont la hauteur peut atteindre jusqu’à 2,5 mètres. Produites par l’arbuste un arbuste à feuilles caduques, duveteux, et mesurant 6 mètres au maximum, que l’on baptise également « Viorne Lantana », les plus grandes sont les plus recherchées. Car on trouve de plus en plus rarement cette viorne fleurissant en blanc et arborant des baies rouges.
« A cause du déboisement, je fais parfois des kilomètres, pour en trouver », admet notre passionné. Il en connaît cependant sur le territoire de Saint-Maurice-sur-Vingeanne, près de la route de Montigny à Orain, à l’ancienne carrière d’Orain, ou encore sur la Pâturie, à Champlitte, sans oublier les environs de Frettes. »
Des gisements devenus rares, mais encore moins que ne l’est à présent leur exploitation. Il est bien loin, en effet, le temps où les « drupes », les fruits de ce singulier végétal, servaient à confectionner l’encre bleue-noire des écoliers…
Quant à Eugène Desbranches, son objectif est clair : « Je cherche à transmettre mon savoir-faire », clame-t-il sans détour. Très rares sont, en effet, les personnes à le maîtriser, jusque dans un secteur élargi. Une « personne d’un certain âge » possède, paraît-il, la technique à Orain. Une autre, plus jeune, serait en train d’en apprendre les rudiments à Sacquenay… C’est au fond assez peu pour une vraie garantie de pérennité. Mais qui sait ? Peut-être qu’au bout de cet appel, notre vannier d’autrefois verra-t-il se tresser de nouvelles vocations ?
L’amoureux des mots
L’amoureux des mots 17
La riante vallée de la Vingeanne servait de cadre aux jeux de Jonas et Saleha, ils aimaient jouer et aller se baigner l’été à la prairie. La prairie était un enchantement, à la fin de l’hiver, on y cueillait pissenlit et billambeux (salsifis sauvages), à l’ouverture de la pêche à la truite, les pêcheurs revenaient fréquenter les endroits bucoliques bordant la Vingeanne. Au début de l’été les foins, embaumaient cet espace de liberté. L’été les baigneurs et les campeurs s’y aventuraient. En septembre poussaient les colchiques, c’est la période des regains, noisetiers et noyers donnaient à foison non loin de la rivière. L’hiver, elle offrait ses étendues de neiges immaculées aux amoureux de la nature.
Les forets n’étaient jamais loin. La forêt de Velours située à quelques kilomètres comptait un certain nombre d’étoiles (ce sont les croisements des grands chemins qui percent la forêt et desservaient les parcelles). Ces étoiles étaient liées à l’histoire de la vénerie: la plus connue était l’étoile de la Duchesse, il y a également l’étoile de la ville d’Antua, de Dochet (ou de Rochet?), Roger, de la Route, Jarnac, Marignan, De Saulx, Noirot, De Tavannes, Gaspard, De Ranti, Des Dames, Henry IV, du bois Saint Père, des Grandes baraques, soit 18 étoiles. L’antique forêt de « Velort », telle qu’on l’appelait à l’époque médiévale parait être une nuit percée d’étoiles. Étymologiquement, le nom de forêt de Velours viendrait de l’aspect luxuriant et de la densité de cette forêt. Ces forêts sont peuplées de chevreuils et sangliers, et parfois même de cerfs et de biches, il suffit de se promener pour les rencontrer. Il s’agit également d’un lieu vivant sillonné par les randonneurs, les affouagistes et les agents de l’ONF. Les affouagistes sont les petites mains de la forêt, pour une somme modique, ils exploitent une portion de bois. Autrefois les charbonniers vivaient dans les bois et réalisaient des meules, pour extraire le charbon de bois, les places à feux sont toujours visibles. Les charbonniers vivaient dans des cabanes de rondins pour certains, les familles issues de ce milieu en parlent avec nostalgie. Cette réalité a perduré dans certains endroits jusqu’à la Seconde Guerre Mondiale.
Les bosquets et les friches égayés au printemps par les fleurs blanches de l’épine noire offrent à Saleha et Jonas un cadre pour s’épanouir. Vers le 8 mai, dans la vallée de la Vingeanne, poussent les orchidées sauvages. Les services routiers du conseil général sont désormais au courant de cette floraison et fauchent les bas-côtés des routes après cette période.
Les pelouses sèches sont un lieu de promenade pour eux au début des beaux jours.
La flore des plateaux calcaires surplombant la Vingeanne, est présente sur les prairies sèches comme le Mont Gin, la Pâturie, les Vielles Côtes et les Pierrottes à Champlitte ou les talus de bord de route notamment à Orain sur la route de Champlitte et en Montentoie, à Saint Maurice sur Vingeanne sur la route d’Orain, à Véronnes sur la route de Lux et à Bourberain sur un terrain privé sur la route de Fontaine Française. Ce sont toutes des plantes supportant la sécheresse, cette flore aime particulièrement chaleur et calcaire. Les pelouses sèches recèlent nombreuses espèces d’affinité méditerranéenne avec présence d’orchidées rares protégées et répertoriées par le Muséum d’Histoire Naturelle de paris, sont présentes l’orchis bouc (qui se détecte à quelques mètres par son ‘parfum’ fort mais pas très désagréable), l’ophrys abeille, Ophrys bourdon, l’Ophrys pyramidal, l’orchis singe, l’orchis militaire, l’orchis brulé, l’orchis homme pendu (à l’odeur fine de vanille)… ces plantes rares sont visibles début mai.
Les Ophrys ont un labelle dépourvu d’éperon et ressemblant plus ou moins, par sa pilosité, ses macules et colorations à un insecte (diptères et hyménoptères variés). Les Orchis ont un labelle muni d’un éperon, ne ressemblant jamais à un insecte, et leurs pétales et sépales sont souvent rassemblés en casque plus ou moins lâche. Le labelle est le pétale modifié que portent toutes les orchidées ou presque.
Les pelouses sèches calcaires, sont des formations végétales herbacées rases se développant sur des sols peu profonds et bénéficiant d’un fort ensoleillement. La pauvreté des sols en éléments nutritifs explique la végétation peu élevée et peu fournie quoique riche en espèces.
Le mont Gin est zone naturelle Natura 2 000. Les orchidées peuvent être photographiées, elles ne doivent pas être cueillies, car elles font partie des espèces protégées. Non loin d’ici sur le territoire de la commune de Moloy pousse le Sabot de Vénus. En effet Moloy est connue pour héberger une très belle station de cette orchidée très rare en Côte-d’Or. Cette station a fait l’objet d’un aménagement avec circuit sur pilotis par l’Office National des Forêts. Important, cette orchidée est protégée, sa cueillette est interdite. Période de fleurissement : fin mai.
Une flore variée pouvait être admirée par Saleha et Jonas, leurs yeux d’enfants pouvaient s’émerveiller : coquelicots, bleuets, de plus rares, matricaire qui n’est autre que la camomille sauvage, le vulpin qui est l’ami du blé s’offraient à eux l’été.
Champlitte : les collégiens à l’écoute de leur environnement
Champlitte : les collégiens à l’écoute de leur environnement
Dans le cadre du programme Petits bruits de caractères, des collégiens sont partis à l’écoute du paysage de façon à créer une carte postale sonore.
Petits bruits de caractère est un programme d’éducation au patrimoine, destiné aux collégiens de la commune, au cours duquel ils sont invités à venir réaliser une carte postale sonore représentant leur commune.
Toute cette semaine, des élèves volontaires du collège Leroi-Gourhan ont participé à l’élaboration d’une carte postale sonore. Cet événement intitulé “Les petits bruits de caractères” est organisé par l’association Les Petites Cités comtoises de caractères, en partenariat avec Intermèdes géographiques et le Conseil d’architecture d’urbanisme et d’environnement (CAUE).
Les élèves sont encadrés par Françoise Crémel, professeur diplômée à l’École nationale supérieure de paysage de Versailles, et par Aurélien Bertini, ingénieur du son.
Les élèves ont appris la composition du son. Ils ont choisi les lieux d’enregistrements, la prise de son et effectuent le montage. La salle des fêtes, le château, Les Lavières, les jardins, la Pâturie, les maisons de vignerons, les cabordes ont été sélectionnés par les jeunes. Ils ont effectué au préalable un travail au cours duquel ils ont intégré les dessins représentant les lieux choisis dans une fresque sur le Mexique, située dans le foyer de l’établissement. En effet, la commune est jumelée avec San Rafael et Jicaltepec situés dans l’État de Vera Cruz au Mexique. Cela leur a permis un travail d’insertion d’images, prélude à l’insertion d’un son isolé dans la bande son.
« Voir et entendre leur paysage rural »
« Ils réalisent cette carte postale en une semaine en utilisant des techniques d’écoute et d’observation. Ils ont été sensibilisés à l’aspect sonore de leur quotidien et ont pu effectuer de fructueuses observations sur le chemin du collège. Cela leur permet de mieux connaître leur vie et d’en parler et également, de se situer dans un paysage rural, de le voir et de l’entendre », précise Françoise Crémel.
Des gens, des voix, des ambiances vont être enregistrés. Nicolas, élève du collège chanitois a confié : « J’ai entendu un buisson ». « Ils vont apprendre le changement d’échelle, à être à l’écoute d’une goutte d’eau et à l’écoute d’un cours d’eau : le Salon. Ils vont enregistrer les Chanitois également. Par le biais de cet exercice, ils se rapprochent des habitants et de la vie du bourg, mais aussi de son histoire », ajoute la professeure.
Leur travail sera matérialisé par l’édition d’une carte postale pourvue d’un “QR code” permettant aux personnes qui le désirent d’entendre les petits bruits de caractères.
Depuis l’automne 2013, dans cinq Petites Cités comtoises de caractères, des groupes d’adolescents sont partis à l’écoute du paysage. Le micro à la main, le magnétophone en bandoulière et casque sur les oreilles. Ils ont rapporté une collection de perles sonores, faites de bruissements, de cliquetis, de tintements, de chants, de souffles et de paroles afin de faire parler le paysage.