50 nuances de Gray

50 nuances de Gray

Gray, est la ville la plus proche, de la vallée de la Vingeanne. Gray est une ville méconnue. La Saône et les quais sont magnifiques l’été. Pourtant, au niveau national, malgré les efforts des élus, on en parle peu. Lorsqu’on en parle au niveau national c’est pour un fait divers hors norme, ou pour ses orages. Son musée, son festival Rolling Saône, sont renommés. Ce qui est vrai pour Gray, l’est aussi pour la Haute-Saône. La Vingeanne située en Côte d’Or a le même problème, un déficit de notoriété. Les gens connaissent Dijon, Langres, cependant au niveau national, on situe mal Gray, la Vingeanne, Fontaine-Française ou sa voisine Champlitte. Is-sur-Tille est connue des amateurs de mots croisés. Culmont-Chalindrey est connue des voyageurs de la SNCF. Mais combien d’usagers de l’autoroute font un crochet par Gray ou la vallée de la Vingeanne, toute proche. Alors, lors des congés, sur l’autoroute des vacances, amis voyageurs vous pouvez aller voir du côté de la Vingeanne, de la Saône ou du Salon, vous serez dépaysés et bien accueillis.

Pensée du jour.

Pensée du jour.
Lamartine, et son château de Montculot, près de Dijon, Diderot, natif de Langres, dont les parents une maison et des vignes à Chassigny, Stendhal, qui a choisi de placer l’action du Rouge et le Noir, dans la Franche-Comté voisine, ont probablement influencé les poètes et les écrivains du secteur, jusque dans leur imaginaire.

Littérature 21.

Littérature 21.

Jean Robinet et Jean-Christophe Demard, auteurs locaux, se reconnaissent un illustre prédécesseur, il s’agit de Joseph Cressot.

Pour avoir publié de nombreuses chroniques dans le journal Le Républicain lorrain, Jean Robinet est très populaire en Lorraine. Plusieurs de ses œuvres sont illustrées par Jean Morette. Sa sensibilité à l’écoute du monde paysan évoque Joseph Cressot, d’autant plus que les deux écrivains proviennent de la même région, une région que Jean Christophe Demard a appelé : « le Haut-Gué », sur les confins haut-saônois et haut-marnais. La ressemblance ne s’arrête pas là. En effet, Joseph Cressot parti de Chatoillenot a fait une bonne partie de sa carrière en Moselle et c’est là qu’il est devenu chroniqueur dans un journal lorrain comme plus tard Jean Robinet, dans le Républicain Lorrain. « Le pain au lièvre » a ainsi d’abord été publié en petites livraisons, dans un journal de Metz.

Joseph Cressot naît le 10 janvier 1882 à Châtoillenot, département de la Haute-Marne en France dans une famille de petits vignerons. Après avoir été élève de l’École Normale de Chaumont, il devient instituteur, puis inspecteur de l’Instruction publique à Bar-sur-Seine en 1909, et à Saverne à partir de 1919. Il publie régulièrement des leçons modèles d’histoire et de morale dans « La Collaboration pédagogique », la revue publiée à Strasbourg par les éditions Istra. En 1930, il est nommé directeur de l’École Normale de garçons de Montigny-lès-Metz, en Moselle et en 1941, inspecteur général des Écoles Normales.

Il meurt le 15 février 1954 à Saint-Cloud, département de la Seine et sera enterré dans le petit village d’Avril en Meurthe-et-Moselle.

C’est pendant son séjour en Moselle qu’il fait paraître en 1937 dans le journal Le Républicain lorrain Le Paysan et son village sous forme de feuilleton. Il y raconte son enfance dans un village des environs de Langres aux confins de la Champagne-Ardenne.

En 1943, ces mêmes souvenirs sont repris en un livre Le Pain au lièvre, qui connaîtra un franc succès et plusieurs rééditions.
Joseph Cressot, empreint de son expérience professionnelle a écrit finalement un livre conformé aux nécessités de la rédaction des écoles primaires. Son écriture sobre est en phase avec son sujet, celui de la pauvreté, dans les campagnes, à la fin du XIXe siècle et rencontre dans l’esprit des lecteurs de la fin du XXe siècle, un écho de la nostalgie d’un monde bucolique, sans moteur. Il rappelle celui d’Alain-Fournier, la dimension romanesque en moins. Mais ce qu’il raconte dans son texte le plus connu, « le pain aux lièvres », c’est surtout la servitude de l’agriculteur, à la merci de la météo, à l’époque comme aujourd’hui, mais aussi ses servitudes matérielles à une époque où la mécanisation de l’agriculture n’est pas encore commencée chez les petits agriculteurs. C’est finalement à la question « Pourquoi je me suis engouffré dans la fonction publique » que répond l’auteur en version subliminale de son texte. Il est ainsi devenu une source pour l’historien, pour la compréhension de la dynamique sociale du XXe siècle. Il montre comment une France paysanne a engendré une France de fonctionnaires.

Joseph Cressot est bien plus que cela, son « Pain au lièvre », évoque le bon pain, emmené, par les travailleurs ruraux en forêt ou à la vigne, lorsqu’ils coupaient leur bois. Ce pain ensuite ramené aux enfants, était supposé avoir une saveur particulière, celle du gout de la nature et des lièvres sauvages.

Mariage Heyligen-Debelfort.

Mariage Heyligen-Debelfort.
Samedi, à la mairie de Champlitte (70), Gilles Teuscher, maire de la commune, a uni par les liens du mariage Jessica Heyligen née le 2 janvier 1994 à Langres (52), conductrice de bus et Nicolas Debelfort, né le 22 décembre 1987 à Gray (70), ouvrier. Le couple est domicilié à Champlitte. Les témoins étaient Guillaume Bague, ouvrier domicilié à Essertene(70) et Cindy Languet, hôtesse de caisse, domiciliée à Hortes (52).

En tandem pour la vue.

En tandem pour la vue.

Samedi à midi, à l’ancienne école de Montigny-sur-Vingeanne, En tandem pour la vue, organisée par Rétina, qui se déroule jusqu’au 5 mai, a fait escale pour déjeuner. 13 tandems étaient présents, en partenariat avec le Tandem-Club dijonnais. La municipalité de Montigny-Mornay-Villeneuve, avait mis à disposition cette salle, pour cet évènement sportif. Cette randonnée cycliste a deux objectifs principaux qui sont de mieux faire connaître les maladies de la vue à travers les villes étapes traversées mais également de participer à l’intégration de personnes déficientes visuelles, grâce au sport et au dépassement de soi face à la difficulté. En Tandem pour la vue associe des personnes valides et handicapées dans l’effort pour une même cause, il s’agit de relever un défi dans une excellente ambiance de solidarité et d’entraide. Le pilote prête sa vue au malvoyant. Retina est une association qui œuvre pour les maladies de la vue et qui souhaite les faire connaitre au grand public. L’équipée de tandem se rendait à Langres. Les tandems devront se rendre à Reims, où plus de 70 tandems seront rassemblés.

Tanguy Cressot expose ses photos animalières à Champlitte.

Tanguy Cressot expose ses photos animalières.
Une ouverture culturelle sur les photos d’art naturaliste de Tanguy Cressot.
Toujours à l’affut, Tanguy Cressot expose ses photos naturalistes de la faune forestières des Trois provinces.
Tanguy Cressot, est âgé de 24 ans, il habite à Cusey (52). Tanguy Cressot est photographe naturaliste, spécialisé dans la photographie de la faune des forêts des confins de la Haute-Marne, de la Haute-Saône et de la Côte d’Or, 90 % des clichés sont pris en forêt. Ce jeune haut-marnais, travaille comme hôte d’accueil à la piscine de Langres, la photographie animalière est son hobby, son temps libre est absorbé par sa passion.
Depuis l’âge de 12 ans, Tanguy Cressot sillonne le pays des Trois Provinces avec son appareil photo numérique de type réflex et un trépied. Tanguy Cressot est toujours à l’affut. Il est passionné par les animaux de la forêt, parmi sa collection de photos prises en pleine nature, un cerf en majesté, interpelle le visiteur.
Les photographies de Tanguy Cressot sont de véritables œuvres d’art, elles sont tirées selon le procédé Alu Dibond, le résultat est de très bonne qualité et exempt de reflets. De plus, la conservation des clichés offre une excellente conservation, durant plusieurs dizaines d’années.
L’exposition des photos naturalistes de la faune forestière des 3 provinces, de Tanguy Cressot a lieu au cœur de la cité chanitoise, jusqu’au 31 mars au bureau d’information touristique de l’office de tourisme des Quatre Rivières au 2, allée du Sainfoin, face au château (ancien office de tourisme). Entrée libre du lundi de 14 h à 18 h et du mardi au samedi de 9 h à 12 h 30 et de 13 h 30 à 18 h. Info au 03.84.67.67.19.
Légende : Tanguy Cressot et ses œuvres, véritables hommages à la faune sauvage du secteur des Trois provinces.

Le moine Thibaut et saint Prudent

Le moine Thibaut et saint Prudent
Le moine Thibaut d l’abbaye de Bèze vers 1116, a écrit un livre sur saint Prudent. Dans ce livre, il relate le « Plaid de Dieu », une grande assemblée qui a eu lieu au val d’Ogne entre Til Chatel et Lux. Un grand camp avait dressé à la place du bourg d’Ogne, capitale semi-légendaire du Pagus des Attuariens.
A la fin du IIIème siècle, en période gallo-romaine, Bèze était situé sur le territoire des Attuariens, nom d’une peuplade installée vers 293 par l’empereur romain Constance Clhore entre la Vingeanne, la Tille, et la Saône, dans la province des Lingons dont la capitale est Langres.
Le canton des Attuariens avait sans doute une capitale, un chef-lieu. Certains parlent de la ville d’Antua dans la forêt de Velours, d’autres avancent Atès près d’Atttricout. D’autres encore avancent le nom d’Ogne. Le Larousse annonce Bèze comme capitale des Attuariens. Il est à noter que les habitants d’Autrey les Gray s’appellent les Attuariens justement. Le nom de famille : Lathuyer ou Lathuyère ou lathuillere viendrait de là.
Revenons à cette assemblée, où se sont réunis, l’évêque de Langres, l’abbé de Bèze, les prêtres, les seigneurs ainsi que la multitude des gens du peuple. Sous un grand pavillon, les religieux de Bèze ont amené la précieuse châsse de saint Prudent. C’est en procession que les moines ont escorté le corps du vénérable saint Prudent. Selon Thibaut il s’agissait d’une châsse merveilleusement ornée d’argent, d’or et de pierres précieuses.
L’assemblée était organisée par l’évêque de Langres pour décider des mesures à prendre pour mettre fin aux agissements des bandes de pillards qui sévissaient dans la région.
Thibaut était intéressé par l’histoire, la géographie, la mythologie et les saintes écritures c’était un lettré comme le célèbre moine Jean, sur lequel nous reviendrons.
Thibaut serait mort vers 1130.
Qui était saint Prudent ? :
Prudent étudia les lettres et fut un élève brillant. Il fut élu archidiacre de la ville. Mais la sainteté de sa vie et les miracles qui lui sont attribués suscitèrent la haine et la fureur chez ses ennemis. Il fut emprisonné et torturé. Mais comme il refusait d’abandonner sa foi, ses bourreaux lui brisèrent le crâne.

Saint Prudent fut l’un des premiers martyrs de l’Église de Narbonne. On fixe généralement à 257 l’année du martyre de saint Prudent, à Narbonne. Les Chrétiens ensevelirent son corps. Puis ses persécuteurs le déterrèrent et jetèrent ses restes en pâture aux oiseaux de proie et aux autres bêtes sauvages. Mais on dit que Dieu garda ses os et éloigna les animaux qui auraient dû les dévorer. Il permit ainsi aux fidèles de les recueillir une nouvelle fois et de les protéger de toute autre profanation.

Quand la paix revint, les reliques du saint furent déposées dans un tombeau sur lequel fut élevé un oratoire. Les chrétiens venaient s’y recueillir et prier.
Saint Prudent et Bèze :
En 882, Geilon, évêque de Langres qui revenait de Saint-Jacques-de-Compostelle, s’arrêta dans un hôtel proche de Narbonne pour y passer la nuit. Il y apprit que dans une chapelle peu éloignée de l’hôtellerie reposaient les reliques du martyr Prudent. L’évêque s’y rend, il s’agenouille avec respect devant l’autel et la pensée lui vint d’emporter ces reliques. Il demande l’avis de son chapelain et prend les ossements sacrés et se hâte vers la Bourgogne. Ce « pieux larcin » fut donné en présent par l’évêque aux religieux de Bèze en 883 pour que ces reliques soient plus à la portée des fidèles. Les reliques furent placées à l’entrée du portique du monastère. Devant l’affluence des pèlerins venus pour honorer le saint martyr, les moines durent construire non loin une chapelle spacieuse où le buste du saint fut apporté.

Mais le monastère de Bèze ne jouit pas longtemps de ce précieux dépôt. En 887, à l’approche des Normands, les moines de Bèze portèrent les reliques à Saint-Étienne de Dijon mais quand ils voulurent les reprendre, les Dijonnais s’y refusèrent. Gauthier, évêque de Langres, évêque du lieu, dut intervenir pour les obliger à rendre les reliques. Les religieux de Saint-Étienne feignirent de s’incliner, mais en réalité, ils donnèrent aux moines le corps d’un autre saint appelé Sylvain. La fraude fut démasquée et saint Prudent fut reconduit en grande pompe à Bèze le 23 septembre 921.
Prudent fit des miracles à Bèze et en Vingeanne selon Thibaut :
Thibaut, moine de Bèze, fit une liste des miracles opérés par les reliques de saint Prudent (Thibaud de Bèze, «Actes, Translation et Miracles de saint Prudent, martyr», Acta Santorum, éd. Paris, Octobre III), d’après les récits d’auteurs anciens et de personnes dignes de foi. Cependant, il dit ne pas avoir été témoin direct de ces miracles. On trouve de nombreuses guérisons :

-des paralytiques : Rayneldes et Gautselin de Selongey, un autre de Saint-Seine, un Olfrand de Chevigny, un enfant de Blagny, une Arisma de Bourberain
-un sourd et muet : un enfant de Flée
-des aveugles : un de Mantoche, un Aldegand de Viévigne en l’an 921.
-un aveugle et muet : Gauslin d’Is-sur-Tille.
-des possédés du démon : Ernebert de Beire amené à l’abbaye attaché sur un char et lié avec de fortes courroies en 883, Winebaut de Bourberain.
-des boiteux : Ermembault de Lentilly, Olfaida de Chevigny.
-un enfant impotent de Beire paralysé du bras et de l’épaule droite, ce miracle fut obtenu le vendredi saint de l’an 884.
-un estropié à la suite d’un vol de cerises : Winebaud de Pouilly-sur-Vingeanne.

Il brisa les liens de deux enchaînés : un habitant de Bourberain, un Humbert de Rozières. Il ressuscita trois personnes : un enfant noyé à Lux, un Siméon de Bèze tombé du pont de la Bèze et entraîné par les grandes eaux et un autre enfant noyé de Bèze tombé dans la rivière en 1225. En l’an 1116, saint Prudent guérira un enfant né aveugle, un jeune homme de Flacey possédé du démon et un homme paralysé de la main.
Thibaut relate également les impressions d’un ressuscité.
L’abbé Chaume disait que Thibaut était un auteur peu banal.