Pouilly-sur-Vingeanne reçoit dans son bras de Vingeanne trois ruisseaux dont le ruisseau de Coursaule qui, en outre, sépare le territoire de Pouilly-sur-Vingeanne, de celui de Saint-Seine-sur-Vingeanne. Dans les temps anciens, disait-on, la source du ruisseau était chaude et on la voyait dans la Roche des Fées, au fond d’une anfractuosité. Il suffisait d’aller se placer là pour être bientôt en complète transpiration et se trouver guéri de maux divers. Au village même, une source alimentait un lavoir où les femmes préféraient se rendre en hiver parce que l’eau y était moins froide.
Pouilly est un pays de sources dont la Fontaine-aux-Dames. La légende raconte qu’un jour, des châtelaines des environs voyageaient en calèche et à cause de la nuit ou de la nervosité des chevaux ou de quelques bandits de grands chemins, leur course finit dans la fontaine. On ne retrouva jamais la trace de ces dames. On dit aussi que la fontaine est profonde autant que le clocher de Pouilly est élevé.
La gare de Pouilly-sur-Vingeanne est l’une des rares gares à avoir conservé son nom sur sa façade. Cette gare, visible le long de la route reliant Saint Seine-sur Vingeanne à Champlitte, nichée dans la végétation, est le seul bâtiment en pierre non restauré, situé sur la ligne du tramway. On devine également le trajet de la voie du tramway allant de Dijon à Champlitte par Fontaine-Française. Cette portion de la ligne était en accotement de l’ancienne route nationale 460, devenue la route départementale 960. Les alentours de la gare ont été nettoyés il y a deux ans. Gilbert, 87 ans, habitant la commune se souvient : « Mon aïeul Charles Baillet a été chef de gare à Pouilly-sur-Vingeanne, j’ai emprunté le tacot à cette gare avant la guerre. Je me souviens avoir pris le tacot pour la conscription à la gare de Fontaine-Française, car, à cette époque, celle de Pouilly était fermée ». Elle a été desservie par le train jusqu’au 31 décembre 1933. Après cette date, Fontaine-Française a été la gare terminus du tacot jusqu’en 1946.
A Pouilly-sur-Vingeanne, vivait Camille Ravier, le maréchal-ferrant. Lorsque, en journée, nous allions le voir, nous demandions à sa mère ou à sa tante : »Où est Camille ?«, la réponse était invariable : »Je ne sais pas ! » L’heure de l’horloge était à toujours à l’heure du soleil. En été chez Camille Ravier il fallait donc rajouter deux heures sur l’heure affichée. Pour le trouver, mon père venait avec son cheval, à l’aube, la porte était ouverte et nous trouvions Camille au saut du lit. Mon père allait à Pouilly-sur-Vingeanne, avec son cheval et sa charrette (un tombereau), comme sur la photo ci-dessus, ou à pied avec son cheval.