L’association « Au cœur de la Vingeanne » organise la fête du village le 15 Septembre prochain à Montigny sur Vingeanne. C’est la date de l’ancienne fête patronale qui avait traditionnellement lieu à l’occasion de la Sainte Croix. L’exaltation de la Sainte-Croix, ou Fête de la Croix Glorieuse, est une fête chrétienne qui honore le 14 septembre la Croix du Christ. Cette fête existe chez les catholiques, les orthodoxes, et certains groupes protestants, en particulier ceux issus de l’anglicanisme. Cette fête liturgique a lieu le jour anniversaire de la consécration de la basilique du Saint-Sépulcre à Jérusalem. Les gens s’invitaient durant un jour ou deux, c’était une fête familiale. C’était également une fête foraine, Jean Raillard la décrit dans son livre intitulé : « L’histoire de Montigny »: « Dimanche dernier, Montigny-sur-Vingeanne vivait sa fête traditionnelle avec ses stands de tir, de friandises, ses autos tamponneuses. Mais parmi ces visiteurs, qui se souvient des fêtes d’antan ? De ces fêtes que l’on faisait partager à toute la famille, même lointaine …. Un événement que l’on attendait avec impatience et qui se devait d’être une réussite pour en garder le souvenir une année entière ! Un document étonnant nous est parvenu concernant la fête à Montigny en 1906 relatant les modalités des préparatifs, des locations, la fête telle que la vivaient les gens de la région. Amodiation de la fête à M. Laidet Armand pour la somme de 110 f, devra fournir un bal le 14 juillet avec deux musiciens une clarinette et un piston. Frais de musiciens : 37 f, plus nourriture. Pose des saints (exaltation de la Sainte Croix) le samedi, avec deux musiciens, et levée des Saints le lundi, avant midi. Total des frais : 213 f durée de la fête : trois jours. L’entrepreneur placera les forains et fixera sa location. Transport du bal par les conscrits (avec entrée gratuite). Le manège (la mère Kuiribi) était actionné par engrenages et manivelle. Les jeunes sans le sou pouvaient gagner une partie.
Quelques années plus tard, Mayer et Guillaume faisaient tourner leurs manèges avec un cheval blanc, il y avait beaucoup de forains ; cirques, tirs boutiques, roues de nougats. Abonnement au bal, tarif pour la durée de la fête : 4 f pour un jour, 2 f une contre danse, 2 sous 2 polkas. Tous les habitants du village avaient de 40 à 50 invités. Les veilles de la fête, les grands-mères allumaient le four à pain et faisaient cuire pain, brioches, tartes, biscuit. Les hommes tuaient le cochon, balayaient la cour et les écuries pour recevoir les attelages des invités. Après la guerre (vers 1918) l’entreprise du bal fut reprise par Alexandre Durand homme bien connu, crieur de vente de Maître Masclau)
À la fin du repas, le patron apportait ses eaux de vie et les connaisseurs devaient savoir les distinguer (mirabelles, poire, marc). Sur la place, les grands-mères restaient accoudées aux balustrades du bal et faisaient la critique des couples danseurs. Surtout lorsqu’une de leurs petites filles dansait avec un jeune homme en vue, elles demandaient à leurs voisines : « Je ne vois pas très bien, qui donc est ce jeune homme ?» Dans le cas contraire, elles n’émettaient aucun commentaire. Le lendemain, on faisait les éloges ou les critiques du jeune homme.
Bilan des consommations à la buvette pour les trois jours de fête : une bonbonne d’absinthe de 25 litres, 700 bouteilles de bière, 700 bouteilles de limonade. Étonnant non ?
(document L.J et R.J )
Les jeunes souriront, hausseront même les épaules mais les plus anciens s’y retrouveront sûrement ; nostalgiques peut-être; car en ce temps-là….. On savait faire la fête ! » Après la guerre 39-45, la fête foraine était animée par la famille Sainty de Saint Maurice et la famille Garnaux de Champlitte, et les bals Beurot. Le bal était l’occasion pour les jeunes de se rencontrer. Le bal avait le dimanche après-midi jusqu’au dimanche soir, le lundi était férié, les enfants ne fréquentaient pas l’école. La fête foraine durait du samedi au lundi. Lorsque la Sainte Croix se situait un jour de semaine, la fête était reportée au dimanche d’après pour ne pas « manger le saint », sinon selon la croyance populaire, un malheur risquait d’arriver au village… .