« Depuis son origine, la pierre représente pour l’homme un élément important dans sa vie profane ou religieuse.Les mégalithes, grosses pierres immuables, brutes ou décorées, abondent dans le Morvan. On leur prête parfois une vocation funéraire ou cultuelle, mais celle-ci cependant semble n’avoir laissé aucune trace tangible à l’intérieur de notre région. C’est pourquoi, il paraît difficile, à quelques exceptions près, de parler de dolmens ou de menhirs.Ces roches, de formes souvent curieuses, voire étranges, ont fait rêver de nombreux villageois. Dans le Haut-Morvan, on a beaucoup parlé de certaines « tables à sacrifices », creusées par l’homme dans la pierre. En réalité, seuls des facteurs géologiques seraient à l’origine de ces altérations.Cependant, il semble que des cérémonies druidiques se soient déroulées sur certaines de ces roches, avant l’arrivée des chrétiens. Ceux-ci, par la suite, se sont acharnés à abattre ces vestiges d’un paganisme qu’ils ne pouvaient tolérer. C’est ainsi que Charlemagne, en l’an 789, ordonne purement et simplement leur destruction. Pourtant, il faudra au christianisme beaucoup d’ingéniosité pour réussir à s’implanter et à régner sur ces pierres. A ce moment, l’Église les reprend à son compte, en leur attribuant des noms de saints. C’est ainsi que dans le Morvan foisonnent des pas et des roches de Saint-Martin.Au fil du temps, les croyances populaires se sont emparées de ces pierres ; des légendes s’y sont greffées, où l’on parle du diable, des fées, des sorcières…Aujourd’hui encore, ces « faux dolmens » agrémentent nos promenades et les légendes qui leur sont attachées effraient ou ravissent nos âmes d’enfant. Les pierres à sacrificesSituée non loin du hameau de La Roche en Brenil, le Bouloy, la boeufnie, appelée aussi, Pierre aux bœufs, est un amas naturel de blocs granitiques, constitué d’un gros bloc en équilibre sur un autre, qui forme avec trois autres pierres une sorte de caverne. A côté, on remarque un bloc plat dont l’excavation rappelle la forme d’un corps humain, comme s’il eût été prévu pour y étendre un corps. Les archéologues du siècle dernier l’ont qualifié de Table du Sacrifice, car on peut supposer qu’autrefois un culte particulier se déroulait auprès de ces pierres.Constituée par un ensemble de deux roches, La Pierre Pelot appartient, elle aussi au folklore local de ce village. Quelques faits sanglants lui sont attribués. En effet, l’une de ces deux pierres, aujourd’hui surmontée d’une croix érigée en hommage à un couple de domestiques du comte de Montalembert, est, dit-on, une pierre à sacrifices au temps des gaulois. La seconde a la forme curieuse d’une tête de lapin. C’est une pierre branlante servant de lieu de justice pour nos ancêtres. L’homme, accusé de crime monte au sommet et l’oscillation détermine s’il est coupable ou non.Le dolmen-autel de Fétigny est situé dans le bois de La Pierre-qui-tourne, non loin d’Alligny-en-Morvan. Il est composé de trois pierres, dont la dalle supérieure, soutenue par deux autres verticales, est plate, et présente en son milieu une concavité qui, par ses dimensions, semble destinée à recevoir un corps humain.La pierre de la Pâture Lazare se trouve dans les bois environnant Saint-Agnan. La table supérieure présente une surface inégalement plane et ovalaire. Sur la partie est, aux deux-tiers de la table, on peut voir distinctement, gravée dans la roche, une figure humaine, suivie d’un corps. La victime était étendue sur cette empreinte et le sang était recueilli dans les autres cavités.La Pierre à sacrifices de Corancy est située à côté de la chapelle Notre-Dame-de-Faubouloin (voir page…). C’ est un rocher où les druides accomplissaient leurs sacrifices.L’autel du Bois Mousseau est un rocher naturel situé dans le Bois-Nouveau, à un kilomètre de Poil. Dans un rayon d’une vingtaine de mètres, surgissent des petits rochers qui ressemblent à des sièges destinés à entourer l’autel.Deux bassins, d’assez grande dimension sont parfaitement et profondément creusés par l’homme dans la pierre.Le rocher est partagé dans sa longueur par une large fissure.La Roche aux Loups se trouve dans le bois des Grands Vernets, à deux kilomètres de Lormes, jusqu’à au moins 1836.Il s’agissait d’un bloc de granit d’un volume considérable, posé sur une base de même nature géologique. A sa surface, on remarquait des cavités creusées par l’homme, dont l’une était destinée au sacrifice. Deux autres, moins profondes, permettaient de recueillir le sang de la victime, tandis que les trois dernières servaient de sièges au sacrificateur et à ses assistants.Plus tard, la roche a été démolie et les blocs transportés au cimetière de Nevers pour ériger un mausolée à Claude Tillier, le célèbre pamphlétaire nivernais. » : source : Sandra Amani : Les légendes de Bourgogne.